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Kil'dé, la loi du un...


Origine : la faille de Kil'dé

L'arrivée des Krolannes reste obscure et sans trace sérieuse.
Les écrits commencent de manière plus ou moins apocryphes à décrire l'installation un bon siècle après ces premiers pas.
Étaient-ils cent mille ou un million ?
Il est difficile de le dire avec certitude.

Ce que l'on sait, par contre, c'est que la première installation Krolanne d'envergure eut lieu aux abords de ce qui est nommé de nos temps la "Faille de Kil'dé".



Les Krolannes disposant de machines - dont ils ne restent aujourd'hui que de rares antiquités gardées précieusement sous l'esplanade de Scylla - ils sécurisèrent et bâtirent avec rapidité. Avec avidité, content les Dath'ogals...

La faille est un lieu particulier. D'une profondeur d'environ 10 kilomètres - sans que personne n'en soit vraiment certain - elle est difficile d’accès, sa roche est friable et dégouline en permanence d'eau... potable !
Voilà la première raison pour laquelle Kil'dé fut bâtie sur la faille : capter l'eau fut relativement aisé, et visiblement c'était la seule eau parfaitement pure - et sans aucune trace de matière noire - de tout Syfaria.
Ainsi naquit le premier quartier de la cité.

D'autres, peu à peu, virent le jour. Plus loin. Dans des lieux plus propices.
Mais tous dépendaient de l'eau pompée dans la faille, et de son acheminement vers leurs habitants...

Scylla et le Un

Scylla...
Une jeune fille aveugle. Rien de bien notable.
Puis, lors des premiers mois de la fondation de Kil'dé, elle se mit à écrire, elle qui ne pouvait pas voir.
Ce petit miracle surprit tout d'abord. Amusa certains...
Mais ses textes, mystérieux et emplis d'imprécations, commencèrent peu à peu à faire leur chemin.
Un apôtre, puis dix, puis cent...
Ils répétaient ses textes, sans ostentation ni prosélytisme.
Ils étaient juste... convaincus d'avoir là une part de divinité.

Et ses textes prirent de l'ampleur, de la vigueur.
Certains commencèrent à douter : et si ?... Et si ses textes étaient des révélations.
Des morceaux d'avenir ou de passé, enfouis dans les limbes de l'univers et qui se déversaient via le regard pénétrant de la jeune fille ?

Peu à peu, une dévotion naquit.
Elle ne cherchait rien. Ne souhaitait pas être adorée, ni ne se donnait en victime.
Elle vécut, heureuse, eut un mari, des enfants, des petits-enfants.
Mais toute sa longue vie, elle écrivit...

Nulle "religion" ne naquit de son vivant.
Ce ne fut qu'à sa mort, annoncée par l'un de ses textes quelques mois plus tôt, que le vide créé par son absence fit son oeuvre, après tant d'années d'intense présence.
Kil'dé changea.
Les apôtres devinrent des successeurs sans lien avec une supposée divinité.
Des archivistes de ses écrits.
Un dogme fut créé, empli de bonté et d'allégresse.

Une ode à la vie. Au passé, au présent et à l'avenir...

Le un devint la référence.
Le un était l'une des imprécations de Scylla.
Elle signifiait en substance que tout était dans l'unité. Véritablement tout.
Le un devint la référence de Kil'dé.

Certains ne crurent pas. Ne voulurent pas croire.
Ils partirent vers d'autres horizons, d'autres idées, d'autres avenirs non déterministes...

Aujourd'hui, naitre et vivre en Kil'dé c'est croire en la loi du Un.
C'est toujours être en accord avec l'unité.
La vie en Kil'dé est définie par cette loi simple et dont découlent tous les autres préceptes.

"Un corps pour tous.
Un corps pour aimer, haïr, créer et détruire.
Un corps pour être et avoir.
Un corps pour le passé, le présent et l'avenir.
Un corps pour toi, un corps pour moi, un corps pour nous.

Un corps pour lui."





Organisation et mode de vie

Aujourd'hui, la loi du Un définit les bases de la société en Kil'dé.
Une personne est toutes les personnes.
La société est pyramidale, parfaitement orientée vers son unique but.
Tous et toutes doivent être et avoir. Le bien être, le bien avoir, sont au coeur des préoccupations.

Kil'dé n'est pas une Théocratie... ni une société "religieuse" au sens classique du terme.
Le dogme n'a quasi aucune importance, il n'y a pas d'obligation de culte, ni même de lieu de prière.
Il n'y a pas de cérémonie, de fête dédiée, de prêtre ou autre voix particulière.
En réalité, tous savent que Scylla n'était pas une déesse et nul en Kil'dé ne croit fermement à l'existence d'un dieu, particulier ou unique.
Seule la loi du Un - et tout ce qui en découle - compte.

Ainsi, la société peut sembler fort rigide de l'extérieur, car être en Kil'dé signifie avoir un passé, un présent et un avenir assuré.
Tout est déterminé. Prévu. Catalysé.
Le déterminisme est partout en Kil'dé. Chaque vie est décrite, écrite, dés la naissance et même parfois auparavant.
Si untel doit mourir à 25 ans, il mourra à 25 ans. et sa vie sera heureuse.
Si untel doit avoir 3 enfants, il aura trois enfants. Et leurs vies seront heureuses...
Même le phénomène Lanyshta a été prévu par les Augures, les prédicateurs des textes de Scylla.
Le passé a prouvé que les prédictions se réalisaient.
Presque toujours...

Car bien entendu, tout ne se passe pas ainsi.
Il y a des échappées, des ratées, mais les Précepteurs du Concile, l'instance purement religieuse, savent que les textes de Scylla et la Voie de l'univers leur sont inaccessibles, et qu'il leur faut accepter de ne pas tout pouvoir prévoir.

Ainsi, contrairement à ce qu'on pourrait penser de prime abord, si la vie de chacun est connue d'avance, il est facilement accepté qu'il y ait des voies annexes, des dérives.
Si untel doit mourir à 25 ans, et qu'il ne meurt pas à cet âge... c'est que son destin doit être réétudié.
Aucun mystère là dedans, juste une nécessaire adaptation.
Les Augures réécrivent alors la vie de la personne concernée...

Les Commis de la Chambre haute, l'instance se mêlant de la vie quotidienne - commerce, police, échanges, etc. - prêtent attention à ce que chacun vive selon les prévisions.
Les prix sont fixes, décidés en amont.
Les salaires sont invariables, et on ne peut évoluer dans la société que si le Destin en a décidé ainsi.
Bien entendu, parfois les Augures modifiant leurs textes, des surprises se produisent...

Ceux qui ne croient pas en la Loi du Un sont méprisés avec bonté, tels des ignorants.
Ceux qui s'opposent à la Loi du Un sont rejetés, car ainsi doit aller la loi du Un...

La société est donc pyramidale, assises sur ses quatre bases , avec à son sommet... le Un.

Précepteurs du Concile, Augures des Archives intérieures, Commis de la Chambre haute.
Il manque une base. Essentielle. Sans laquelle rien ne serait.
Les Apostats de la Cellule Hermétique...

Les Apostats n'ont pas de destinée écrite. Pas de chemin prévu. Aucune limite.
Les Apostats ne s'opposent pas à la Loi du Un.
Ils en sont le coeur tumultueux.
Paradoxalement, Scylla avait écrit des textes où elle prévoyait l'importance des Apostats.
Ils sont ces grains de sable malheureux, qui crissent dans les rouages de l'éternité.

Être un Apostat de la Cellule hermétique signifie pouvoir tout faire.
Tout est accepté. Rien n'est sanctionné. Leurs voix sont écoutées. Suivies.
Ils sont peu nombreux, sont redoutés... et adorés.

Devenir apostat n'est pas un choix, là aussi paradoxalement.
Les Augures disent que tel bébé, fait rare, doit être remis à la Cellule Hermétique pour être élevé, initié et formé à ce paradoxe vivant.

Kil'dé vit à ce rythme lancinant, partagé entre un déterminisme effréné et la paradoxale certitude que tout, toujours, reste possible...

Point de vue extérieur...

De l'extérieur, Kil'dé est perçu comme un quartier vieillissant, bâti sur des bases obsolètes et sans avenir.
Ses habitants sont souvent considérés avec une méprisante bienveillance, tel de doux illuminés.
Leur propension à se reposer sur le destin établi leur donne à la fois une apathie parfois malheureuse mais aussi une sérénité enviée.
C'est mal les connaitre, car tout habitant de Kil'dé ayant à coeur le bien commun, leur société est pleine de vie et d'ambition.
Ce n'est pas pour rien que ce quartier perdure depuis si longtemps...

Par ailleurs, des questions se posent sur cette notion de destin établi...
Les augures, et les dirigeants en général, ne provoqueraient-ils pas parfois le destin prévu ?
Est-il si fixe qu'ils le prétendent, même s'ils acceptent les corrections, ou est-il fixé en secret par d'obscures manœuvres ?

Enfin, l'intrication des pouvoirs entre les quatre bases de la société laisse beaucoup de personnes perplexes.
Qui dirige réellement ?
La société n'étant pas à proprement parler "religieuse", pourquoi tant de dévotion envers Scylla ?
Et les Apostats ? Ne seraient-ce pas eux les véritables maîtres de Kil'dé ?

Beaucoup de questions sans réponse à ce jour, mais il est certain que les autres quartiers, en ces temps perturbés, s'intéressent de près à l'évolution de Kil'dé et à sa puissance évidente...

Les Lanyshstas au sein du Kil'dé
(élaboré à partir d'un texte proposé par Jade Srhaggelle)

Invisibles aux yeux des Augures (qui semblent incapables de prédire leur éveil), les Lanyshstas sont une source d'incertitude dans l'univers déterministe du Kil'dé.
En cela, ils pourraient être considérés comme une menace.

D'un autre côté, leur venue est non seulement prévue par le Cantatère, mais leur éducation (à laquelle ils seront réticents) aussi.
Ainsi, même si les détails sont flous, les Lanyshstas suivent visiblement un plan global, et ils sont eux aussi intégrés à la loi du Un.

Quand cela est possible, ils sont donc recensés, étudiés, regroupés, pris en charge, mais plus comme on le ferait avec un enfant malade et caractériel qu'avec un criminel.
Être Lanyshsta est un potentiel de nuisance, mais pas un crime en soit.

Un recensement des Lanyshstas, basé non pas sur la délation d'autrui mais sur la dénonciation personnelle, est organisé par les autorités du Kil'dé, qui promettent en outre qu'un Lanyshsta qui s'appliquerait à suivre scrupuleusement la loi du Un ne subirait qu'une pression constante, mais sans entrave excessive à sa liberté.
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