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Le sang du Doc' n'a fait qu'un tour quand les pensées alertent qu'une foule vindicative est lâchée dans les égouts du Kil'sin, où une autre Lanyshta de la dernière vague est égarée...

Le souvenir de kildariens furieux mettant à sac la cellule médicale, maltraitant le vieux Selkior comme s'il s'agissait du pire des malfaiteurs, est encore bien trop vif dans sa mémoire.
Helhar'sen ne saurait probablement jamais si la mort de son oncle a ou non été le déclencheur de son Eveil, survenu juste après, mais les deux sont désormais intrinsèquement liés quoi qu'il arrive.

Qu'on soit au milieu de la nuit n'a aucune sorte d'importance. Il ne faut qu'une poignée de minutes au Doc' pour revêtir sa combinaison de cuir d'évitement, et ceindre le double étui de poitrine autour de son torse avant de charger et d'y fourrer son frouzeur et son tranquiliseur. Puis quelques secondes d'hésitation, avant de finalement baisser à nouveau son pantalon pour mettre en place une coquille de protection sur ses parties génitales, achetées le jour même après la cuisante leçon tirée de la rencontre avec Jade.
Extirpant une courte cape gris-sombre d'un placard, il la jette sur ses épaules et s'assure qu'elle cache les armes suspendues le long de ses côtes. Le dernier accessoire nécessaire est un grand mouchoir rouge sombre qu'il fourre dans une poche avant de sortir en silence de sa chambre à la Rieuse Escarbille, marchant sur la pointe des pieds avec aussi peu de bruit possible.

Une fois dehors, les instructions télépathiques arrivent, et le Doc' accélère le pas, n'hésitant pas à utiliser son énergie pour pousser les fibres musculaires de ses jambes dans un sprint continu qu'il aurait été incapable de soutenir dans la durée sans avoir recours à la magie.
Les blessures infligées par Jade tirent encore un peu, mais ce n'est que l'ajustement des tissus régénérés, rien de vraiment handicapant.

Tout est une question de temps...
Zigzaguant entre quelques badauds nocturne, Helhar'sen fonce à toute vitesse le long de l'itinéraire qu'on lui a indiqué : plus vite il pénètrerait dans les égouts à l'endroit prévu, meilleures seront les chances de réussite du plan.
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Le fait que d'avoir quelqu'un sur place, qui connaît parfaitement le Kil'sin, et qui peut vous guider instantanément par télépathie avec des instructions claires, ça aide beaucoup. Surtout quand on n'est pas du coin et qu'on ne parle même pas la langue locale.
Peu importe la langue, les Puritains ne vont pas besoin de parler la sienne pour comprendre ce que le Doc' souhaite leur dire.
Et s'ils ne comprennent pas, le feu consumant leurs chairs se chargerait de la traduction... surtout avec les dernières infusions apportées, ça devrait faciliter la communication.

Après une quinzaine de minutes de courses effrénée, l'adrénaline coule a flot dans les veines du kildarien, qui prend à peine le temps de reprendre son souffle en arrivant à l'endroit indiqué, perdu dans une ruelle déserte au fin fond des bas niveaux.
La plaque d'égout est bien là, mais elle résiste quand il cherche à la soulever avant de remarquer qu'une clef de service semble nécessaire.

Il est temps de passer à l'action.
Le kildarien roule sa cape en boule et la cache derrière un recoin de l'immeuble le plus proche. Il sort ensuite le foulard rouge de sa poche, et le noue autour de son visage pour protéger sa bouche et son nez : dans les couloirs étroits des égouts, il y aura peu d'endroits pour échapper aux suies et aux gaz de combustion quand il fera feu. Et puis tant qu'à faire, s'il pouvait rester plus ou moins anonyme...

Bon... s'il faut faire diversion, autant le faire correctement.
Le Doc' s'agenouille à côté de la plaque d'égout et pose sa main à plat sur la serrure.
L'énergie afflue rapidement, se concentrant dans sa paume jusqu'à ce qu'il la laisse détoner vers le bas.
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Un bruit de gong résonne quand le métal se déchire, explosant en chou-fleur à l'endroit où le kildarien vient de vider l'intégralité de sa réserve énergétique.
Cette fois, la plaque ne résiste pas quand il la soulève, ouvrant un passage tubulaire vers un couloir quelques mètres en contrebas.
Sans plus attendre, Helhar'sen emprunte les échelons qui jalonnent la descente et pose le pied dans une traverse tubulaire humide, charriant un filet de liquide saumâtre.

Il y a du bruit, de l'agitation. Quelques voix résonnent au loin, mais difficile de dire à quelle distance et dans quelle direction pour l'instant.
Restant silencieux dans la pénombre pour sonder les bruits avoisinants, le Doc' échange de nouvelles pensées pour prendre des nouvelles des autres et d'une éventuelle évolution de la stratégie.
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Dès l'entrée des nouveaux venus dans la petite rotonde souterraine, le kiladrien se recule lentement dans le couloir d'où il vient, restant là où la pénombre est la plus épaisse. Certes, il a l'avantage dans les couloirs et canalisations, mais ce n'est pas le cas dans une pièce plus large, qui laisserait l'opportunité aux autres d'esquiver ses tirs, ou même de le prendre à revers.

Si les krolannes armés ont bien l'air de chercher quelque chose, ils ne sont pas aussi furieux que le Doc' l'attendait. Cependant il s'agit - avec assez peu de doutes sur la question - des Puritains vengeurs qu'il est venu chercher.

Le médecin fait rapidement le tour de ses options.
Vu le surnombre des Puritains, mais étant donné que leur puissance de feu équivaut à du pipi de chat à côté de la sienne, Helhar'sen a tout intérêt à les prendre par surprise, dans un endroit étroit qui ne laissera pas d'échappatoire contre les jets de flammes.

Le souci, c'est qu'ils sont encore bien trop près de la bouche d'égout ouverte par le kildarien : il serait pris en tenaille si un adversaire venait à descendre maintenant. Le Doc prend donc le parti de dépasser l'ouverture, et de se planquer dans un renfoncement du couloir trois ou quatre mètres plus loin.
Si les krolannes empruntent ce couloir, il y a de grandes chances pour qu'ils remarquent l'ouverture au dessus d'eux. Pour peu qu'ils s'arrêtent et se regroupent pour discuter en dessous, et un tir de feu liquide aurait des chances de faire un maximum de dégâts.

Helhar'sen dégaine donc son frouzeur, et ôte la sécurité de l'arme tout en envoyant une nouvelle pensée...
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Le sang visible sur la hache éveille les plus bas instincts du lanyshta, et il lui faut toute sa volonté pour ne pas céder à la tentation de carboniser sur le champs ces êtres nuisibles.
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Mais aussi forte que soit l'envie de venger la mort de Selkior par celle de ces abrutis, Helhar'sen sait pertinemment que ceux-ci n'ont rien à voir avec la foule meurtrière qui a emporté son oncle et employeur.
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Le temps de sa réflexion, un second krolanne s'est engagé sur l'échelle. Le groupe est donc bien en train de fuir, ainsi que leur bonne humeur à la vue d'une sortie le laissait à prévoir.
Les abattre n'est donc ni utile ni nécessaire à prêter main forte pour le sauvetage de la lanyshta égarée...

Le Doc a une dernière frayeur en voyant le dernier des quatre Puritains regarder derrière lui avant de grimper vers la surface, mais ils finissent par tous partir en fin de compte. Avec un soupir de soulagement, Helhar'sen remet en place le cran de sécurité de son arme, et la replace dans son holster.
En absence de nouvelles informations, le kildarien prend le parti de remonter l'itinéraire que suivaient les quatre krolanne, empruntant le tunnel d'où il les a vu venir au niveau du carrefour. Quelque part dans cette direction, quelqu'un a reçu un coup de hache. Il y a donc au moins un blessé ou un mort quelque part. Dans un cas comme dans l'autre, la fibre professionnelle du médecin lui dicte d'aller dans par là...
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Helhar'sen s'immobilise en apercevant les trois corps, et son attention se fixe sur le survivant. Le krolanne à l'épaule ensanglantée n'en a probablement plus pour longtemps, surtout dans un tel environnement où la moindre petite plaie peut mener à la septicémie.
Vu la façon dont pend le bras et la bosse visible sous la peau, la clavicule est probablement brisée, mais la poitrine du blessé paraît se soulever de façon homogène sans qu'il fasse des bulles de sang en respirant : la coup de hache a donc épargné le poumon a priori. En revanche, vue la quantité de sang, le coup a dû endommager une grosse artère, et certainement les nerfs, qui cheminent sous la clavicule à destination du bras.
Même en admettant que le blessé n'ait pas perdu trop de sang pour survivre, qu'il n'attrape pas une septicémie ou une gangrène, il ne retrouverait jamais l'usage de son bras...

Certains l'auraient certainement abandonné tel quel, voire même achevé. Mais le Doc' ne pourrait plus se regarder en face s'il ne tentait rien...

Pestant intérieurement contre lui-même, le kildarien a pris sa décision. Il lui faut quelques secondes pour accélérer sa génération d'énergie et forcer le remplissage de sa réserve. Comme à chaque fois, l'intense pression exercée par le flux repousse les limites du corps, et le Doc' essuie le sang qui s'écoule de son nez d'un revers de la manche. Après une vingtaine de secondes, le saignement se tarit

D'un geste, il baisse son foulard sur sa gorge, dévoilant son visage pour ne pas effrayer le krolanne quand il le verrait, puis s'approche en silence et s'agenouille en attrapant d'une poigne douce mais ferme le poignet de bras valide du blessé.
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Mais le médecin ne laisse pas à son patient improvisé le temps de parler et, d'un geste sûr, exerce une pression de la paume pour ré-enfoncer sous la peau la clavicule qui darde au niveau de la fracture, remettant les deux fragments d'os à peu près en position pendant qu'il fait directement pénétrer ses filaments énergétiques dans le corps de son patient improvisé. Il n'y a pas assez d'énergie pour le guérir comme il l'aurait fait en temps normal, à peine de quoi régénérer un ou deux centimètres cubes de tissus.
Il faut donc distiller aux endroits cruciaux...

Là, suturer l'artère sous-clavière qui a été quasiment sectionnée entièrement, pour bloquer le gros de l'hémorragie.
Ici, remettre bout à bout les deux extrémités de la gaine nerveuse et la fixer solidement : pas besoin de réparer les fibres nerveuses en elles-mêmes, avec la gaine bien en place elle repousseraient. D'ici une année, il pourrait même retrouver l'essentiel de ses sensations et de sa motricité.

Bien sûr, à vitesse normale, tout va très vite et ça donne plutôt quelque chose du genre :
"crrrrCK..." (l'os qui craque quand il réduit grossièrement la fracture)
"GzzZZZ..." (grésillement électrique de l'énergie mobilisée)
"KabAam!" (la double détonation lorsque les deux arcs énergétiques se déchargent sur leurs cibles)
"Aargh!" (cri de surprise et douleur du blessé)

Ne se faisant aucune illusion sur les possibles réactions du krolanne, Helhar'sen profite du premier instant de surprise pour le lâcher, et s'éloigner d'un bond en arrière levant ses mains en l'air pour montrer à l'autre qu'il ne lui veut pas de mal.
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Contournant le blessé et les deux cadavres, le kildarien n'attend pas de voir si le krolanne a compris ce qui vient de se passer, si sa surprise se muera alors en peur ou en gratitude, ni même s'il parviendra finalement à se relever pour fuir.
En effet, une pensée vient de lui confirmer qu'il se dirige dans la "bonne" direction pour rejoindre les ennuis... le gros des forces des Puritains ne devrait plus être loin.
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A la vue des lueurs, le kildarien s'empresse de contacter les autres... Rose, Verte, Bleue, Or, et même le lanyshta qui clame vouloir la peau de la Verte.
Un de plus...
Peu importe, la situation exige de se coordonner : les différents doivent être mis de côté le temps de ce sauvetage, car les lanyshtas sont bien trop peu nombreux pour se permettre de laisser l'une des leurs tomber aux mains des Puritains.

Une fois ses pensées échangées, le Doc' se demande bêtement s'il y aura assez de qualificatifs chromatiques pour attribuer une couleur à chacun, puis chasse cette idée loufoque pour se concentrer sur sa tâche.

Le plan est donc en marche... Pré-diversion, diversion, fuite, éventuel combat, et re-fuite...

Pour la fuite, Le Doc va avoir besoin d'énergie : les jambes de fer comme le report de fatigue ne sont pas des pouvoirs gourmands, mais là il est complètement à sec pour l'instant.

Une éventuelle phase de combat ne devrait pas être trop problématique, vu l'avantage procuré par l'usage d'un lance-flamme dans des couloirs étroits comme ceux des égouts.

Mais... Jade veut un "rire grinçant et hystérique" pour une pré-diversion? Ce n'est pas vraiment le genre de vocalise que pratique habituellement Helhar'sen, dont le quotidien nécessite généralement une attitude sereine et contrôlée pour rassurer ses patients en ayant l'air compétente et sain d'esprit. Parfaitement conscient de la médiocrité des son talent d'acteur, le médecin sait qu'il va falloir devoir tout donner s'il veut que la pré-diversion soit convaincante...
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Deux minutes... juste assez pour se mettre dans l'état approprié pour la suite des évènements.
Un rire comme celui demandé a besoin d'être alimenté par des sentiments extrêmes : colère, douleur, sadisme, frustration, excitation, peur, et tout ce qui pourrait malmener le cerveau d'un fou dangereux.
Après s'être retenu pour ne pas carboniser les premiers Puritains qu'il a croisé, Helhar'sen doit adopter l'attitude inverse et devenir le fauve après lequel courent les chasseurs krolannes.

Tout en commençant à fouiller dans ses souvenirs, le Doc' recommence à forcer à nouveau sur son esprit pour générer de l’énergie et remplir sa réserve pour être en mesure d'user de ses pouvoirs.
La première fois, pour rafistoler le krolanne à l'agonie, le kildarien n'a presque pas eu mal en accélérant le flux de mana, habitué à en user quotidiennement. Cette seconde fois, à un intervalle si rapproché, le contrecoup répand dans sa bouche un goût métallique de sang tandis qu'une pulsation lente et douloureuse se met à palpiter dans son crâne avant d'irradier dans le reste du corps. Un liquide chaud se met à imbiber son foulard alors que son nez se remet à saigner.
Là. Voilà déjà une dose de douleur pour commencer.

La frustration est bien là, celle qui le ronge chaque jour, celle de ne jamais pouvoir utiliser ses dons au vu et aux su de ses compatriotes, de devoir toujours rester caché, secret.
Ensuite, il faut rajouter une bonne dose de rancoeur à l'égard des Puritains, qui lui rappellent trop les kildariens qui ont pris Selkior. Et voilà une bonne dose de colère.
L'excitation ne manque pas non plus, à l'idée de se frotter à ces sauvages, à l'idée de les réduire en cendres... d'autant plus forte que c'est l'exutoire rêvé, il a envie de leur faire mal, de les faire payer.
Et la peur ne manque pas à l'appel, celle de ne pas réussir à fuir, celle de devenir une bête isolée et traquée à son tour.
Et pour se finir, le Doc s'inflige un nouveau flux de mana, qui l'oblige à se plier en deux avec un gémissement, comme un poing qui l'aurait frappé au ventre.

L'énergie magique tourbillonne dans l'esprit du médecin, en même temps que tous les sentiments extrêmes desquels il s'imprègne. Sa respiration est rapide et son coeur bat la chamade dans sa poitrine tandis qu'il se relève en s'appuyant sur le mur, mâchoires serrées.
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La situation ne tient qu'à un fil. Largement en sous nombre, Jade, Or et lui pourraient être exterminés par les Puritains à la moindre erreur.
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Certains lanyshtas reviennent de la mort. C'est avéré, et confirmé de multiples façons.
Mais dans ce cas, qu'est-il advenu des lanyshtas qui ont disparus, comme l'Archivecte?
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Le Doc sait qu'il risque de passer un sale quart d'heure si les chasseurs le rattrapent, et il y a une possibilité qu'il n'en revienne pas...
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Bah. Quel choix a-t-il de toute façon? C'est la façon la plus sûre de parvenir à l'objectif.
S'ils doit tomber ce soir, le kildarien emportera autant d'ennemis que possible dans la tombe avec lui.
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Les muscles du lanyshta se tendent, son corps se crispe et le rire commence à sortir.
La gorge est serrée, et on dirait d'abord un sanglot sourd au loin. Puis il prend de l'ampleur, monte dans les aigus, la respiration peine, rauque, jusqu'à en rire à gorge déployé, un rire qui finit par une inspiration sifflante...
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Les premiers instants, le Doc est lui-même surpris de l'écho qui rend le rire d'autant plus lugubre, mais l'agitation au loin le ramène bien vite à la réalité.
S'il veut que le plan fonctionne, il faut donner un maximum de temps à Jade. L'idéal serait donc de faire durer la poursuite...
Si tout allait bien, il pourrait même s'en sortir sans combattre.
Sinon, il faudrait de toute façon que le combat éclate aussi loin que possible de la position actuelle des Puritains qui empêche l'exfiltration d'Oromonde...

Pas le temps de réfléchir, il faut déguerpir maintenant, quitte à laisser des indices en cours de route, ou à refaire une "diversion" pour aiguiller l'expédition punitive vers lui.
Dans cette situation, craignant que prendre une direction inconnue le mène dans un cul de sac, ou même directement dans la gueule du loup, Helhar'sen rebrousse chemin et prend ses jambes à son cou pour redescendre la pente qu'il a gravi quelques minutes plus tôt.

S'il n'est pas rattrapé entre temps, le kildarien envisage de faire une halte au carrefour avec le tunnel qu'il avait suivi en remontant la piste des Puritains. De mémoire, le lanyshta estime à une centaine de mètres la distance à parcourir, mais dans cette pénombre il n'est même plus sûr de savoir reconnaître le bon embranchement...
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Le Doc' manque de pousser un cri de surprise et de se vautrer dans la descente en s'apercevant que son itinéraire de sortie est à présent bouché, au sens propre comme au figuré, par une petite foule de Puritains pressés d'appliquer la loi du plus fort dans les égouts du Kil'sin. Et le gringalet qui porte la torche va donner l'alarme d'un instant à l'autre...
Continuer vers l'aval ne parait pas être une option viable non plus. Helhar'sen devrait pouvoir venir à bout des six krolannes, mais jamais assez vite pour ne pas être pris à revers par les autres qui ne manqueront pas d'arriver dans quelques instants.
Quant à revenir en arrière, vers le haut des pentes, autant dire que ce serait du suicide vu le nombre de Puritains... L'écho de la voix de Jade se rapproche, et avec lui une horde de citadins "bien pensants"...

Il ne reste donc qu'une direction qui ne le mène pas à coup sûr dans la gueule du loup : il faut partir à l'opposé du gringalet et de la troupe qui ne tardera pas à se déverser dans les tunnels à sa suite...
Conscient de la foule qui se presse sur ses talons, le kildarien n'a qu'une poignée de secondes pour agir.

La main du gringalet continue de glisser inexorablement vers son arme tandis qu'il plisse les yeux -légèrement aveuglé par sa propre torche- pour distinguer la silhouette du kildarien encore caché par la pénombre. Pas le temps de réfléchir, pas le temps d'inventer un bobard qui le ferait passer pour un touriste ou même un Puritain, ce qui aurait de toute façon peu de chances de fonctionner...
D'une main, Helhar'sen saisit sa bonbonne de feu liquide de réserve - accrochée à sa ceinture - et fait sauter l'opercule avec son pouce avant de s'agenouiller pour en répandre à la hâte le contenu à terre au niveau du carrefour et de l'entrée du tunnel qu'il va emprunter.

Le Doc en est à se redresser quand il entend le gringalet donner de la voix dans le patois local que le kildarien est bien incapable de comprendre. A la manière hésitante dont le krolanne tient encore son arme et à son ton mi-interrogatif mi-agressif, ça doit être du genre "Hé, y a quelqu'un? Qui va là?" ou bien "Qui va là? Montrer vous ou on ouvre le feu!"...
Quoi qu'il en soit, le lanyshta est découvert et doit déguerpir rapidement.
Ses pensées répondent en un instant à la Verte et à Or, pendant qu'il dégaine son frouzeur et commence à faire un pas en arrière.
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Le Doc abaisse le canon de son arme vers le sol, et tire sur la flaque de liquide inflammable tout en prenant ses jambes à son cou dans la direction opposée.

Le feu liquide tel quel ne suffit pas à faire une explosion, il aurait fallu pour cela qu'il soit pressurisé et vaporisé avant, mais par contre ça flambe rudement bien. Idéalement, dans un endroit sec, le feu pourrait prendre sérieusement et causer un incendie grave... mais là, dans ces égouts humides, le Doc' espère seulement que le brasier qui obstrue le carrefour lui fournira au mieux quelques dizaines de secondes avant que ses poursuivants ne se lancent sur ses pas.

Des cris de surprise s'élèvent alors que les flammes jaillissent, et un coup de feu résonne dans le tunnel derrière Helhar'sen.
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