vide fam
 
 

Page : 1

Au coin des yeux
Rencontre.
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 14 Jayar 815 à 16h11
 
*Après les quelques péripéties qui avaient suivi son installation au Sin*, Oromonde avait passé beaucoup de temps à contacter les différents maîtres et individus liés à ses responsabilités personnelles. Elle devait, par exemple, se présentait régulièrement à la station de transport pour récupérer des courriers l’informant d’éventuelles modifications d’Augures des vies qu’elle avait prises en charge. Au cas où l’une d’entre elles était mal prédite ou devait être modifiée, elle était supposée revenir s’en occuper personnellement : les travaux prédictifs ne se partageaient guère, et cela était mal vu. Sans compter les heures passées à remplir des formulaires d’accès aux universités et librairies affiliées, nécessaire pour la rédaction de son ‘mémoire’, le tout compliqué par son manque total de connaissance du patois…

Une fois réglés tous ces détails quelque peu ennuyeux d’un point de vue narratif, et sur lesquels par conséquent on passera, la lanyshta s’avisa enfin qu’elle avait le temps de reprendre en main d’autres affaires et de profiter de son escale sinite pour remettre à jour ses stocks artisanaux et son carnet d’adresse. Elle ne tarda pas à recontacter Rhôz : il lui arrivait parfois de discuter avec cette personne dont elle ne connaissait que le nom, mais dont elle appréciait la conversation. Et, de toute façon, elle s'était rendue compte qu'elle avait un besoin criant des enseignements linguistiques de cette dernière.

*** Trois de pentacle. ***


Il fût rapidement arrangé un point de rendez-vous pour faciliter la rencontre. Oromonde n’était pas partie chercher très loin : il y avait une sorte de café en terrasse au coin de la rue qu’elle habitait temporairement. Bien sûr, elle était incapable d’en connaître le nom, ce qui avait donné lieu à une véritable suite d’acrobaties rhétoriques psychiques pour tenter d’indiquer sa localisation. Tout un poème, même : dans son désespoir pour préciser son environnement, Oromonde se lança sportivement dans un compte-rendu architectural. Il faut dire qu'une conscience aussi tatillonne et psychorigide que cette dernière ne pouvait s'empêcher d'aller dans le détail, même inutile. Elle en était à décrire le style tellement 776 des façades et même la chemise du serveur. Bien sûr, elle ne s’était pas rendue compte que son attitude étrangère et ses tenues kildéennes (elle même préférait se penser "exotique") faisait de toute façon d’elle une sorte d’éléphant dans un magasin de porcelaine. Insensible à ce fait, elle poursuivait son bavardage :

Citation :
…oui, donc, je vous le disais : façades 76, visiblement pas rénovées depuis plus d’une dizaine d’années si j’en juge la patine. La voisine a l’air d’essayer de faire pousser de la drogue sur son balcon si j’en crois la forme hélicoïdale de la feuille, mais n’a visiblement jamais pris connaissance des bases élémentaires en art topiaires avant de le faire. Ah, si, et le serveur est manchot et porte une chemise en lin écru, auréoles sous les bras. Moustache, aussi. Pas sous les bras. Sur...enfin, bon, vous avez compris.

Un serveur manchot, ça, c’était original. Elle en était là de ses descriptions mentales (un peu appuyées et amusées, il faut bien le dire) quand…


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Luang 15 Jayar 815 à 10h00
 
Quand soudain : Pouêrkh !

Un gargouillon perché sur un bord de toit vient de rendre son picorage sur le pavé, à un pas à peine d'Oromonde. Scène quotidienne de la vie des Sharss, le distingué oiseau ne tardera pas à ingurgiter de nouveau le fruit de ses ruminations gastriques qui, fort heureusement, n'ont pas touché la visiteuse. Cette dernière n'a cependant pas pu s'empêcher de sursauter et d'interrompre sa description détaillée à l'extrême.

Pensée :
Je crois que je vois où vous vous trouvez. Je dois pouvoir vous retrouver d'ici une petite demi-heure.

Dans la pluie de menus détails que la Kildéenne lui transmettait, les éléments vraiment utiles étaient comme perdus et noyés dans eaux pluviales, emportés au loin avant qu'on arrive à les retenir, au point que Rhôz s'est demandé si elle n'allait pas plutôt tenter une localisation télépathique. Et puis l'un des derniers détails a fait mouche : cette histoire de serveur manchot. L'Étudiante se rappelle en effet d'un café, dans le coin où doit se trouver sa correspondante, dont l'un des employés, manchot, porte en remplacement d'un avant-bras une prothèse un peu particulière dont l'extrémité a la forme d'un plateau de serveur (avec aussi un casier pour couverts et cure-dents taillé au creux du bois de l'avant-bras). Quand on l'a vu une fois, on s'en souvient. Elle s'étonne qu'Oromonde, dans son hyper-précision, se soit arrêtée avant d'en venir à ces détails pittoresques.

Ses leçon du jour ayant été données, plus rien ne la retient pour le moment à l'Institut. Rhôz se met en route pour son rendez-vous.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 16 Jayar 815 à 17h52
 

La sonorité « pouerk » était plutôt bien choisie : elle faisait une charmante rime avec le « Beurk » que laissa platement tomber Oromonde en retirant son bout de sandale du résultat vomitif. Hmmm. Bon.
Le pied droit. Les gens disaient que ça portait bonheur. C’était sans doute un mensonge. Elle n'allait tout de même pas rester comme ça.

Une demi-heure plus tard…

Pleine de ressources et d’astuce, Oromonde avait trouvé de nouvelles sandales entre temps et s’était même procuré un chapeau feutré - on n'est jamais assez prudente. Elle parcourait les façades d’un regard attentif, prête à s’écarter au moindre signe de rendu aviaire. Elle avait hésité, et commandé à regrets un thé vert. Cela la frustrait énormément de ne pas être en mesure de servir son propre thé. Ni de se servir tout court. Elle avait horreur de laisser une telle place de contrôle à quelqu’un d’autre qu’elle-même. Bien entendu, n’ayant que peu d’idée ni beaucoup d’imagination concernant l’apparence de Rhôz, elle ne réagit pas à son apparition au café.

En fait, cela lui prit même une ou deux minutes pour faire attention à la jeune fille discrète qui venait d’arriver. Donnait-elle l’air de chercher quelqu’un, ou quelque chose ? Oromonde avait du mal à le déterminer. Dans tous les cas, décidant que le timing devait être bon, elle fit un discret signe de main.
A son grand embarras, quelqu’un derrière le dos de la dite jeune fille lui répondit à sa place. C’était un gros homme transpirant d’une soixantaine d’années. Il lui manquait six dents. (Elle les avait bien sûr comptées un peu plus tôt.) Il portait un obscur tatouage de femme dénudée sur l’avant-bras, qu’il contracta d’ailleurs en lui faisait un clin d’œil.
La main d’Oromonde retrouva lentement contact avec sa table et elle se contenta de regarder ailleurs en espérant que ça passerait.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 16 Jayar 815 à 22h32
 
À peine arrivé au café, Rhôz entreprend de détailler la clientèle attablée, dans l'espoir de parvenir à deviner d'un simple coup d'œil avec qui elle a rendez-vous. Commençant par le mauvais côté de la terrasse, elle regarde ailleurs au moment où Oromonde lui fait signe, puis quand le gros monsieur édenté lui répond. Un instant après, en revanche, elle assiste à la flexion de muscle tatoué, avant que le clin d'œil du distingué Krolanne n'oriente son attention vers une autre personne, qui pourrait être la bonne, sans pour autant qu'elle en aie la certitude.

Pensée :
Êtes-vous cette personne qui envoûte les hommes forts tout en dégustant son thé ?

L'étudiante se dirige déjà dans la direction de celle qui pourrait être sa correspondante. Au pire, si elle n'obtient pas de réponse, elle pourra toujours s'installer à n'importe quelle autre table à côté, comme si de rien n'était.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 17 Jayar 815 à 22h38
 
Le visage contracte une très légère moue tandis que la tasse de thé est relevée avec maniérisme. La lanyshta déploie ses yeux sombres vers la jeune fille qui s’approche et reste un court moment impassible. Le sexagènaire a détourné son attention vers d’autres proies plus dandinantes.

Citation :
Oh, je crois que vous m’avez battu à ce titre d’enchanteresse, si j’en crois ce regard insistant sur votre… face arrière, pardonnez mes propos.
Sinon, j’imagine que je suis la personne à laquelle vous pensez.


Elle se lève pour saluer proprement la sinite, c'est-à-dire par une brève inclinaison à 29° du torse (angle idéal pour les présentations légères des rencontres extra-professionnelles, pas aussi pompeux que le 32°, ni aussi familier que le 19°.)

- « Madame. »

Il faut espérer qu’elle ne se soit pas trompée dans sa pioche, ça aurait l’air vraiment ridicule.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Julung 18 Jayar 815 à 13h17
 
Sans rien en montrer extérieurement, Rhôz frémit un instant à l'idée qu'un vieil homme probablement frustré soit en train de la dévisager par derrière. C'est elle, d'habitude, qui observe les autres, pas l'inverse. Et sa pratique à elle n'a rien de libidineux... Elle se dit cependant qu'il se lassera bien assez vite, et qu'elle à mieux à faire que l'accabler ou s'énerver toute seule.

Pensée :
Pauvre homme, probablement hanté par la nostalgie de meilleurs jours...

Voilà en tout cas le contact établi avec Oromonde dans le monde physique. La Kildéenne, une jeune femme plutôt bien mise, la salue avec une courbette très maîtrisée qui lui rappelle certains cours de bienséance infligés au pensionnat des Myriades. Il y a trop longtemps qu'elle n'a plus pratiqué ce genre d'exercice pour pouvoir rendre la pareille avec le faux-semblant de spontanéité requise, aussi se contente-t-elle d'un salut de la tête en la regardant dans les yeux, une forme de salutation franche et respectueuse tout de même plus courante dans le Kil.

Ravie de vous rencontrer chère correspondante. Vous permettez que je m'assoie ?

Elle a bien entendu déjà ses mains sur le dossier de la chaise, et attend juste un acquiescement de son interlocutrice pour la forme.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Sukra 20 Jayar 815 à 11h20
 
Oromonde se demande ce qu’il se passerait si elle répondait « Non », mais n’étant pas de nature plaisantine, elle fait un geste souple du poignet qui doit sans doute signifier « bien sûr. » Elle attend que sa comparse se soit assise pour faire de même. Règle de bienséance toute simple.

Elle n’entreprend par contre pas de signaler la présence de Rhôz au serveur : c’est malpoli, et un bon serveur doit posséder un septième sens lui permettant de flairer les nouveaux clients en moins de quelques secondes.

« - Je vous remercie d’avoir fait ce détour pour me rencontrer.
Si je peux me permettre…évidemment, je suis motivée principalement dans cette rencontre par les discussions que nous avons eu précédemment sur l’art de la calligraphie, passion que nous avons en commun. Je serais ravie d’en discuter plus avec vous, de vous montrer mes écrits et vous parler de mes projets expérimentaux, mais j’aurai aimé en savoir plus sur vous. Nos contacts ont toujours été professionnels, et je me sentirais mal à l’aise de ne point en connaître plus sur votre… »
Augure, pense-t-elle. Sauf que les gens du coin n’ont pas d’Augures. « …parcours. »

Question intrusive et maladroite, sans doute. Mais posée avec une telle candeur qu’il semblerait bien que la kildéenne ne se soit pas rendu compte de sa maladresse.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 20 Jayar 815 à 18h37
 
L'Étudiante n'est pas loin d'être désarçonnée par l'aspect direct de la question. Mais après tout, même s'il y a dans la manière quelque chose de formel et de maladroit, tout à la fois, ce n'est peut-être pas une si mauvaise entrée en matière que de se présenter ainsi.

Eh bien... par quoi commencer ?
Je suis philologue. J'étudie les langues et les cultures. Étudiante-enseignante, quasi officiellement chercheuse, à l'Institut comitaire des grandes études – l'une des deux ou trois universités de Kil'sin, vous en avez peut-être entendu parler.


Voilà pour la partie krolanne du profil. Rhôz a une ou deux choses à cacher au commun des Citadins – ou du moins à ne pas exposer trop ouvertement – mais pour Oromonde, cette facette est bien connue.

Pensée :
Autrement, comme vous, je suis Éveillée de puis quelques temps, et curieuse – encore et toujours, et même de plus que jamais avec les dernières nouvelles – de notre nouvelle condition, des réalités cachées qu'elle nous révèle...

Le serveur débarque enfin. Quand elle l'interroge à ce sujet, il lui recommande un thé vert au riz soufflé – ce qu'elle commande. Le moment est venu de retourner la question.

Et vous, alors ? Qui êtes-vous et que faites vous ? D'où vous vient votre intérêt pour la calligraphie ?


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Sukra 20 Jayar 815 à 20h41
 
Apprendre que sa correspondante est universitaire semble intéresser Oromonde, dont le regard s’anime soudainement. Une attitude faciale bien connue de n'importe qui avec un peu de psychologie, puisque c’est celle qu’ont tous les krolannes du monde quand ils viennent de comprendre qu’ils ont un intérêt personnel à creuser…

Evidemment, Oromonde peine à se former un concept précis du métier de Rhôz – celui-ci n’ayant que peu d’égal chez elle. Néanmoins, on l’a assez bassiné à la Loge sur la définition « d’université » pour qu’elle comprenne cette partie-là. Dans son esprit, il s’agit là d’une haute marque de distinction : les gens se rendant à l’université sont censément des élites supérieures, d’une intelligence théorique poussée. Des gens parfaits, en somme, mais qui n'ont aucune raison de se mêler à la plèbe plus...moins...moins intellectuelle, quoi. Un préjugé commun de la part de quelqu'un ayant difficilement appris à lire.

« - Oh », commente-t-elle. « -Oui, j’en ai entendu parler. Un peu…je reviendrais dessus plus tard. Mais répondons d'abord à votre question.
Pour ma part, je suis… »
Personne, songe-t-elle. Pause gênée. « Mon rôle alloué par le Un est celui de Prédicatrice. Mais c’est très récent. Pendant très longtemps, j’occupais simplement des postes de petites mains aux services des artisans de mon quartier. J’ai été l’apprentie du maître Li Yun pendant dix ans. Un enlumineur d’un caractère infâme, mais connu pour être monté d’un petit statut illégal de chiffonnier des rues jusqu’à celui d’incontournable sur le marché autochtone. Puis serveuse mandataire auprès d’une hôtellerie de luxe. Bref. Je me perds.

Une révision m’a mené à mon poste actuel. Comme je vous le disais, je ne suis cependant pas encore confirmée. Mon titre fait l’objet d’un certain nombre de traditions, dont celle du Pèlerinage que j’accomplis en ce moment. Pour être honnête, c’est une tradition devenue obsolète et presqu’inconnue…mais elle servait mon propos en me donnant un moyen justifié de venir ici.
Quant à a calligraphie… »
Elle fait une pause pour boire un peu de son thé, après avoir attendu que celui de sa voisine soit servi.

« - C’est simplement mon travail. D’écrire. J’écris constamment. Pour les…les gens, vous voyez. Et vous, donc…vous lisez ? »

Et, mentalement – la jeune femme est définitivement plus ferme et décidée psychiquement qu’elle ne l’est à l’oral :

Citation :
L’application de ces procédés gestuels et imprimés à l’impression de la rythmique arcanique a été simplement une extension naturelle de ce quotidien. Comme vous, je suis Eveillée…et, comme vous, livrée à ma curiosité quant à cette mutation.
N’avez-vous jamais mis la main sur des témoignages étrangers portant sur celle-ci ?



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 17h07
 
Le thé de Rhôz est servi. Elle hume son arôme tout en écoutant Oromonde. Il y a quelque chose de très guindé dans les manières de son interlocutrice, mais elle perçoit la lueur d'intérêt réel dans ses yeux à l'évocation de sa situation professionnelle. La présentation de la Kildéenne lui indique qu'elles ont des point communs – ou plutôt le lui confirme, puisque cette envie de se rencontrer est venue de discussions télépathiques laissant subodorer de possibles atomes crochus, dans les lettres, et peut-être aussi dans le fait de ne pas avoir eu un parcours tout à fait rectiligne.

Oui, je lis beaucoup, et puis j'écris un peu aussi – je prends des notes, je prépare des cours et des mémoires, et ensuite je passe tout cela aux autres.

C'est amusant que vous soyez ici pour parachever votre formation, alors que moi-même j'envisage de me rendre prochainement à Kil'dé pour parfaire la mienne. Du moins pour compléter un mémoire – sur l'architecture souterraine des Sharss. Une formalité nécessaire à la pleine reconnaissance de mon statut de chercheuse.

Bien entendu, reconnue ou pas, Rhôz sera toujours une dévoreuse de livres et une fouineuse. Les nouveautés de l'Éveil ne faisant que lui offrir un plus large éventail de sujets d'enquête.

Pensée :
Des témoignages étrangers ? Non, pas vraiment.
À vrai dire je n'ai pas beaucoup cherché dans cette direction encore. J'ai surtout passé beaucoup de temps à me familiariser avec mes nouvelles capacités ces derniers mois, et à faire de nouvelles connaissances.
Ce serait en effet intéressant de chercher s'il existe des traces écrites sur l'Éveil. Mais c'est tout de même un phénomène assez récent – prédictions mises à part, il n'y a pas dû y avoir beaucoup d'écrits sur les Lanyshtas. En revanche, ce serait intéressant de comparer notre cas à ce qui a pu être écrit sur l'Appel des Portes, ou ce que l'on peut trouver dans des légendes anciennes – peut-être que l'on y trouverait des indices sur nous, sur ces êtres bio-mécaniques qui ne nous veulent peut-être pas que du bien, ou autre chose qui y ressemblerait... Mais cela reste à faire. Du moins en ce qui me concerne...

Faisant mine de se concentrer silencieusement sur la dégustation olfactive de son thé encore brûlant, Rhôz envoie à Oromonde un regard laissant entendre que son tour est venu de dire si elle a déjà trouvé de tels témoignages.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 21 Jayar 815 à 18h42
 
Citation :
Je ne peux que vous soutenir dans vos recherches : les miennes sont au point mort, voire même ont été avortées avant leur naissance. Certes, le Cantatère prédit, comme vous le savez, l’apparition des lanyshtas…et ceux-ci sont supposés être éduqués en conséquence. En-dehors de ce savoir commun, je crains de ne rien pouvoir vous offrir de plus. Pourquoi Scylla nous a inclus dans son schème et quelle place a-t-elle Vue pour nous m’échappe. J’espère que ma formation future me permettra d’accéder à des textes et des registres plus confidentiels. Pour le moment, bien sûr, j’ai des théories personnelles. Mais j’ai peur qu’elles ne vous paraissent que…folles, ou idiotes.
Pour ce qui est de relations étrangères, non : vous avez assez bien listé là où il y a quelque chose à creuser. Si ce n’était pour ce problème maudit de l’eau, nous ne serions peut être pas enfermés en autarcie isolée comme nous le sommes actuellement. Les Dathogals doivent avoir conservé une tradition, même orale, à la fois autour des krolannes et des lanyshtas. Et les institutions des Sharss possèdent sans doute des informations qui nous échappent. Au-delà…


Elle secoue la tête, sans réponse, comme ils le sont tous.
Et reprend à voix haute :

« - Vous étudiez l’infra-structure ? C’est…original. Vous pensez qu’il existe des connexions infra-terrestres entre les Sharss ? » Oromonde ne s’est jamais trop posé la question. Ceci dit, aussitôt qu’elle l’énonce à voix haute, elle se rend compte que cela est nécessaire ne serait-ce que sur un strict point de vue logistique. « - Je suis bête. Le Dara extrayant du gaz et des minerais, ces derniers doivent bien passer…quelque part.
Votre sujet est intéressant. J’imagine que vous serez amenée à fréquenter les Catacombes et la Faille. Malheureusement, ce ne sont guère des endroits charmants : les Catacombes sont un bas-fond de pègre et de criminalité, et il n’y a que les ingénieux et les fous qui travaillent sur la gorge de la Faille. C’est trop dangereux. »


Pause pour renifler son thé et le siroter, l’air ailleurs.

« - Je suis supposée produire une sorte de…don à mon institution, à mon retour, pour formaliser mon propre titre. Autrefois, il s’agissait de véritables découvertes ou constructions importantes…aujourd’hui, il ne s’agit guère plus que de fournir une rédaction portant sur quelques problèmes théoriques ressassés depuis des décades. Enfin. Il me semble que j’ai dû justement me présenter à votre université.
Vous êtes à la fois ethnologue et linguiste : vous avez peut être des idées de thèmes à creuser qui soient liés à votre quartier ? »


Quelques secondes après, mentalement :

Citation :
Vous m’aviez parlé d’un livre qui vous était cher. Souhaitez-vous l’examiner plus tard ?




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Sukra 27 Jayar 815 à 14h10
 
Pensée :
Il est possible en effet que les archives des Sharss recèlent des informations dont la portée nous aurait jusqu'à présent échappé parce que nous ne faisions pas le lien avec l'émergence des Lanyshtas.
Et vous avez raison également, je crois, concernant la tradition orale des Dath'ogals, qui mériterait d'être étudiée de plus près, et peut-être recueillie directement à la source, car la documentation transcrite dont nous disposons reste bien souvent vague.

Et cela mériterait sans doute une expédition à part entière. Mais il serait difficile pour l'Étudiante de s'y atteler dans l'immédiat, étant donné qu'elle en a déjà une toute autre en préparation.

Pensée :
Si vous avez des théories sur la venue des Lanyshtas, cela m'intéresserait de les connaître. Elles seront difficilement plus folles que certains révélations qui ont été faites récemment.

Les volutes vaporeuses commencent à se raréfier au-dessus de la petite tasse de Rhôz, qui poursuit oralement :

Souterraines ou suspendues, il y a des connexions entre les Sharss c'est sûr et certain. Mais ce sont, à vrai dire, plutôt des préoccupations pratiques qui m'ont fait opter pour ce sujet : j'y ai entrevu la possibilité de repérer, par exemple, des voies d'entrée et de sortie des Sharss, probablement déjà connues des trafiquants mais pas d'une chercheuse d'institut comme moi...
Et puis, aussi, cela peut toujours fournir des prétextes pour circuler entre les Sharss – vous voyez ce que je veux dire...


Tout en s'expriment oralement, elle a veillé à parler le plus bas possible. Elle reprend avec une hauteur de voix plus normale :

Des sujets de recherche sur notre quartier ? Eh bien, si vous voulez étonner vos compatriotes, pourquoi pas quelque chose autour de la démultiplication des institutions en Kil'sin ? Là où en Kil'dé l'organisation est, je crois, plutôt univoque – une seule structure pour s'occuper d'un même type de problème – il y a souvent ici au moins deux ou trois comités plus ou moins concurrents. Pas forcément au sens d'une compétition, mais plutôt d'une coexistence, une co-occurrence... Et ça semble assez bien marcher, puisque le kil est toujours debout !
C'est sûrement une forme d'organisation qui paraîtra exotique ou étrange par chez vous, et dont on peut observer les traces dans l'organisation urbaine elle-même, par exemple dans le fait que nous ayons plusieurs systèmes d'éclairage public selon les zones du kil et les comités qui les gèrent. Et parfois même dans une même zone.
Cela dit, c'est peut-être une idée trop évidente, qui a déjà été maintes fois présentée par vos prédécesseurs ?


Commençant à siroter son thé, elle revient à la communication télépathique.

Pensée :
Quant à mon fameux livre, je n'ai pas pu l'amener aujourd'hui, car je viens directement de l'Institut. Mais je pourrais vous le montrer un de ces jours. Cependant, je crains qu'il ait un peu perdu de son intérêt depuis que je vous en ai parlé, car à force de l'étudier il a en quelque sorte perdu de son éclat, comme s'il avait possédé une charge magique maintenant dissipée. Le phénomène est apparemment lié à celui des Cubes et Cubicules, tout en étant d'une nature un peu différente... mais ce n'est pas une question que je maîtrise encore tout à fait bien.
Avez-vous eu l'occasion, de votre côté, d'étudier davantage ce genre de chose ?



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Luang 29 Jayar 815 à 15h08
 
Oromonde écoute Rhôz sur les différents canaux de transmission - vocaux comme songeurs - avec intérêt.

"- Non, je...je crois que votre sujet est très intéressant. Pour être franche, je n'ai pas vraiment étudié ce qui s'est fait avant, en termes de mémoire. Il me semble que la plupart des gens s'intéressant aux études chimiques au Dara ou à la littérature lorsqu'ils se rendent au Sin. C'est apparemment à la mode d'étudier principalement des principes stylistiques ou linguistiques très formels : logique, syntaxe, ce genre de choses. J'imagine que le sujet des comités a déjà été traité, mais ça ne diminue pas son intérêt.
Il est vrai que j'ai malheureusement rencontré plusieurs de ces comités burlesques sur ma route jusqu'ici...j'ai l'impression que chaque parcelle de l'imaginaire social a sa représentation institutionnelle. C'est fascinant. Et aussi inquiétant,"
ajoute-t-elle après réflexion, se remémorant ses récentes infortunes. Puis poursuivant :
Citation :

Je n'oserai même pas parler de théorie dans mon cas, mais plus de fantaisie.

Ma foi en la notion de Destin m'invite à considérer deux aspects de ce dernier : une destinée est à la fois finalisée, évolutive, et équilibrée. Mais au sein de ma foi, nous ne considérons pas que seuls les sujets ont un destin. Les institutons dans une plus large part ont en un, et la totalité de ces multiplicités forment le Un, l'Evolution et l'Entropie à la fois. Cette évolution demande une apparente multiplicité qui vise à un équilibre des forces pour favoriser l'évolution vers la fin. Il me semble que des archétypes-limites apparaissent toujours à l'heure de grands changements pour incliner ce processus. La violence, l'amour, la justice, la perte et tant d'autres sont de ces archétypes qui se manifestent, chez chacun comme dans l'histoire, à des moments-clés. Je crois, aussi bizarre que cela puisse paraître, que les lanyshtas représentent une de ces forces...ou plutôt, une potentialité de ces forces. Ils apparaissent parce que le Destin se courbe et qu'ils représentent une partie des forces en présence qui doivent être là. Ils sont une tension vers une des fins possibles où se cristallise le Un dans son évolution. Mais ils ne sont pas les seuls.
Et vous même, disposez-vous d'idées folles à ce sujet ?


Elle s'arrête là, consciente que sa représentation mythique ne serait sans doute au goût de quiconque. Reprenant sur la question des oeuvres 'magiques' :
Citation :

A quoi vous a servi cet ouvrage, si je peux me permettre ? Sa confection a l'air passionnante.

Non, je n'ai jamais étudié ce type d'objet...évidemment je fabrique des impressions de sortilèges liés à ce que ces Cubes peuvent m'apprendre. Je m'interroge beaucoup sur ces liens : les Cubes semblent s'imprimer en ma mémoire pour toujours, alors que les reproductions que j'en fais perdent leur intérêt aussitôt qu'elles ont été utilisées. J'ai réussi à déterminer que ce n'est pas le support qui compte dans la création de tels objets : c'est l'impression, par le geste et la rythmique, qui détermine la puissance de l'objet. L'exemple le plus frappant est la reproduction de parchemins dans mon cas, qui passe par l'écriture. Mais de récents travaux m'ont amené à confectionner des poupées et marionnettes par la gravure sur bois : bien que n'ayant jamais pratiqué un tel art, je me suis comme retrouvée guidée dans mes gestes de la même façon que lorsque j'imprime des sorts. Si le support ou la technique ne paraissent pas primordiaux, il reste que les Cubes semblent dotés d'un pouvoir supérieur.

De là, deux questions : A) Est-ce-que ces cubes disposeraient d'un matériau spécifique, conducteur, qui rendent la mémoire du sortilège permanent ? Cela demanderait une étude physique et probablement malheureuse du Cube ; B) Est-ce-qu'on peut accéder à d'autres formes de symbolique qui 'durent' ? Par exemple, est-ce-que le tatouage ou la rune gravée peut fonctionner comme support magique et rester durable ? On sait que l'enchantement fonctionne bien et de façon pérenne, pourquoi l'art de l'écriture ne pourrait-il pas faire de même ?



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Matal 30 Jayar 815 à 08h45
 
Des comités burlesques ? Sur le moment, le qualificatif paraît curieux à l'Étudiante, puis lui viennent à l'esprit un certain nombre de comités aux appellations farfelues et aux attributions encore plus vaporeuses... Un peu de folie douce, parfois, mais souvent, aussi, une façade pour des affaires plus sérieuses et moins licites.

Oui, je crois qu'on peut voir les institutions comme des matérialisations de l'imaginaire collectif...

Les « fantaisies » personnelles exposées par Oromonde ne paraissent pas plus étranges à Rhôz que les idées kildéennes officielles sur l'Unicité et le Destin. La façon dont son interlocutrice intègre la multiplicité dans le Un n'est pas sans lui évoquer certaines prémisses de la philosophie myriadique, enseignée au Pensionnat plusieurs années durant. On aurait ici une multitude de forces tangentielles agissant au niveau macrocosmique pour infléchir le cours du Un, malgré son énorme inertie eschatologique. Intéressante matière à spéculation... à un niveau très abstrait, tout de même.

Pensée :
À vrai dire j'ai plutôt tendance à partir de faits concrets que je peux observer, pour échafauder petit à petit à partir de là. J'envisage des gammes d'hypothèses, que je compare et trie, sans vraiment me lancer dans des théories d'envergure. Mais le fait est que j'évolue pour le moment dans un paysage plutôt flou, pour ce qui touche aux Lanyshtas.

L'Étudiante écoute avec grande attention ce qu'Oromonde raconte sur les sorts et leurs supports.

Pensée :
Vous faites vous-mêmes des impressions de sortilèges ? Je serais curieuse que vous m'expliquiez un peu comment vous faites, si la durée de votre séjour le permet.
Quant à mon « Tome Rouge », comme je l'appelle, il m'a justement servi à apprendre mes deux premières incantations. Et accessoirement, il m'a lancé sur la piste des Caches, dont j'ai découvert l'existence assez tardivement. Ce que mon livre avait d'inhabituel, si j'en juge par les descriptions qu'on m'a faites, c'est qu'il ne s'est pas entièrement désagrégé après apprentissage, bien qu'il ait « perdu sa magie ».

Rhôz marque une pause pour boire une gorgée de son thé, tout en laissant tourner ses méninges.

Pensée :
J'ai l'impression qu'il y a deux types de force en jeu dans le fonctionnement de la magie et de nos pouvoirs : d'une part un fluide énergétique qui circule, qui nous imprègne et que nous pouvons expulser pour produire divers effets ; d'autre part des structures imprimées en nous, à un moment ou un autre, par absorption de cubes ou d'autres phénomènes que nous ignorons, et qui déterminent ces effets que nous pouvons produire. Ces structures auraient à voir avec ce langage ésotérique qu'on appelle « runique ». L'impression de sortilège est peut-être une façon de créer un reflet périssable de structures plus durablement gravées en nous ? Peut-être que contrairement à l'infusion, qui renforce les objets, le procédé d'impression fragilise le support ?



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 7 Julantir 815 à 20h10
 

Oromonde est plutôt rassurée ne pas avoir été rancardée au rang de jeune imbécile à cause de son abstraite inventivité. Elle sourit brièvement.

Citation :
Ma méthode de réflexion est sûrement infructueuse, ne serait-ce que parce qu’elle est, dans les faits, inexistante. Néanmoins, une lecture mythologique ne me paraît pas inutile : souvent, l’esprit balbutie y découvre là le seul moyen d’exprimer les symboles qu’il perçoit, diffus dans le quotidien.

Passant à autre chose, elle répond aux interrogations de Rhôz sur l’impression arcanique (à défaut d’un meilleur terme.)

Citation :
Si je le peux, je serais heureuse de vous montrer comment je procède. Cela pourrait même être instructif : je me suis déjà demandé si des lanyshtas extérieurs pourraient percevoir ou sentir des torsions de flux.
Vos Caches, au Sin, sont-elles aussi manutentionnées par des Krolannes ? C’est le cas au Kil’Dé : les lanyshtas qui doivent tenir la boutique n’ont pas l’air très enclins à faire commerce directement avec nous.


La tasse de thé est vide. Le soir commence à tomber.

Citation :
Des structures acquises grâce à un langage ésotérique ? Comme une espèce de syntaxe mentale introjectée ?...L’idée est intéressante. Manipulez-vous cette langue ? J’avoue ne pas la maîtriser : j’aurais donc du mal à infirmer ou confirmer votre impression.
Ce que vous dites prête à réflexion. Néanmoins, infusion comme impression sont deux moyens de « forcer » un objet matériel à exister sous une forme…autre. De devenir des…possibilités vis-à-vis de la réalité.
Pensez-vous que ce fluide sont inhérent au monde…ou est-ce seulement nous, en tant qu’êtres « mutés », qui le développons à un niveau organique ?




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Merakih 8 Julantir 815 à 21h25
 
Tandis que le personnel de l'établissement procède à un changement de service, Rhôz boit la dernière goutte de son thé.

Excellent arôme !

Sans se départir complètement de son air un peu guindé, Oromonde semble prendre plaisir à leur conversation. Elle esquisse même un sourire.

Pensée :
Eh bien ! Prenons donc rendez-vous pour une séance d'inscription arcanique. Passez par chez moi un de ces prochains jours, par exemple. En plus de la découverte des techniques de base, il serait en effet intéressant de voir ce que je peux en percevoir en tant qu'observatrice.

Pour ce qui est des caches du Kil'sin, j'ignore leur nombre. Je n'en ai vu qu'une, apparemment tenue par des Krolannes... mais il ne pourraient fournir à eux seuls les services qu'ils proposent. Ou même seulement posséder les connaissances dont ils témoignent sur nos capacités. Il y a donc en effet derrière tout cela, très certainement, de vieux Lanyshtas versés dans les arts occultes – au moins un. Il faut croire que nos anciens trouvent trop risqué de se dévoiler publiquement. Peut-être pour éviter qu'on puisse par la suite trop facilement les localiser ?

Le ciel s'obscurcit peu à peu. Un groom fait le tour de la terrasse avec un briquet pour allumer des lanternes.

Pensée :
Je suis encore en apprentissage du langage runique, mais je progresse assez rapidement. Les cubicules y aident pas mal, je dois dire, bien que ce soit coûteux.

J'aurais tendance à voir le fluide comme une émanation de notre être, un humeur psychique que nous tirons de nous-mêmes.
Cependant nous pouvons agir au-delà des limites de notre corps, parfois même à très grande distance, par exemple en entrant en relations télépathiques. Peut-être est-ce la « structure runique » qui permet cela ? On peut en effet la voir comme une syntaxe... mais ce pourrait aussi être un canal de transmission, un réseau permettant au fluide de circuler au-delà de ses sources : couler hors de nous-mêmes pour imbiber des objets, circuler entre des individus générateurs de fluide... Ces entrelacs psychiques où nous pouvons tenir des conversations télépathiques « publiques » seraient une clé de voûte dans un tel réseau...
Enfin, ce sont des hypothèses que je lâche un peu à la volée... Tout ceci fait beaucoup de conjecture, n'est-ce pas ?



Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Julung 9 Julantir 815 à 16h24
 
Hmmm.
Il pourrait être meilleur.
Vous devriez rencontrer mon mentor,
commente Oromonde concernant le thé. Elle imagine déjà le cas d’apoplexie sévère dans lequel serait plongé Harvain s’il avait entendu Rhôz s’emballer sur ce dernier.
La conversation orale paraît donc au point mort. Oromonde poursuit avec quelques banalités sur l’histoire du quartier. Le véritable lieu de discussion est ailleurs.
Citation :

Les conjectures sont pour le moment ce dont nous avons besoin pour élaborer des hypothèses. Le tout, bien sûr, ne peut être accrédité qu’à la condition d’être éprouvé…mais vous paraissez plus rigoureuse que moi sur le sujet : je suis sûre que vous parviendrez à des connaissances plus solides au cours du temps, Rhôz. N’est-ce pas là le Destin d’une chercheuse ?
De plus, votre idée concernant les fluides a des chances d’être exacte ou en tout cas approchable.



Ecoutez, reprend-t-elle oralement, voici ce que je peux vous proposer. Pourquoi ne pas nous rencontrer d’ici quelques jours dans un cadre plus propice à notre étude ?

Ainsi, je pourrais faire « démonstration » de mon travail et vous du vôtre.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Rhôz
Comitaire actif,
Etudiante-Enseignante

Kil'sin  
Le Vayang 10 Julantir 815 à 14h04
 
Un mentor ? Pour le thé ? Rhôz a déjà entendu parler de la solennité avec laquelle on se voue à la préparation et à la dégustation du thé dans certains cercles kildéens, mais elle n'avait jamais saisi que la chose pouvait atteindre un tel degré. Cela dit, elle n'a jamais eu encore l'occasion de se rendre en Kil'dé pour constater par elle-même. Et puis elle est surtout une grande buveuse de ka'afë...

J'irai volontiers lui rendre visite et écouter ses enseignements, le jour où je visiterai Kil'dé.

Un jour qu'elle espère pas trop lointain.

Pensée :
Espérons en effet que je parvienne un jour à plus de certitude sur ces choses. Si ce n'est mon destin, cela participe en tout cas sûrement de ma vocation de chercheuse.

Le groom passe allumer une dernière loupiote a proximité de leur table avant de partir s'occuper ailleurs.

Revoyons-nous dans quelques jours, oui. Je vois un endroit où nous serions bien installées pour nos travaux... Je vous indiquerai l'adresse.

Un maître d'hôtel installe une grande ardoise avec un menu. On va probablement bientôt leur demander si elles comptent manger sur place ou débarrasser les lieux.


Rhôz, étudiante et enseignante, chercheuse et fouineuse.
(Son empreinte psychique évoque un contour de rosier dans la brume matinale.)
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Vayang 10 Julantir 815 à 21h08
 

« - Très bien, faisons cela. Je vous communiquerai l’adresse de mon mentor à cette occasion. »

Oromonde se lève sans attendre que le serveur vienne les consulter.

« - Je suis heureuse de vous avoir rencontré, chère correspondante. Dès que vous en saurez plus sur votre future disponibilité, n’hésitez pas à me contacter.
Je vais réfléchir à ce que vous m’avez suggéré comme sujet d’étude. Oh, et laissez-moi le plaisir de vous offrir ce maigre thé. »


La kildéenne reproduit l’inclinaison sophistiquée de son arrivée en un geste souple et respectueux. Elle s’en va ensuite régler l’addition, et retourner à ses affaires jusqu’à une prochaine rencontre.



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*

Page : 1

Vous pouvez juste lire ce sujet...