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Partenaire particulier cherche Partenaire particulier vol.2 A la recherche des rats perdus |
Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h03 |
Quelques semaines plus tard...
*** Le Cassé avait déjà fait pas mal de job pour la matronne. Et raté pas mal de job. Mais face à une suite d’échec suffisamment important pour mettre en péril la réputation de tout le petit commerce de la Main, il n’avait plus le droit à l’erreur. La première partie s’était bien passé. Un petit blond. Ils avaient souvent eu pour instruction de le suivre ces dernières années sans qu’un seul d’entre eux ne sachent réellement pourquoi. Et sans qu’un seul d’entre eux ne demande. Si elle avait voulu, ils auraient su.
Le jeune avait disparu durant quelques jours. Impossible de mettre la main sur lui. Des têtes avaient failli tomber. Pas directement à sa disparition, non, mais juste après la visite de ce… Enfin, un visiteur. Pas de question, pas de question. Et lorsque le blond avait été aperçu dans le Sin -aperçu de très près, même, pas certaines filles du Potiron Chantant, nom de bordel curieux s’il en est-, le mot était passé. Et lui, le Cassé, avait eu une nouvelle mission.
Trouver un Mi-main. Bordel, mais quel mec irait se faire appeler comme ça. Et “les Escrocs-Pieds”, tu parles d’un jeu de mots ! Le géant pestait silencieusement en marchant dans le quartier des Estaminets. On l’avait rencardé sur la présence d’une bande de gosses de rue qui agissait sous ce nom. Tiens, niveau crédibilité, tu parlais d’un contact. Le chef d’une bande de gamins. Encore du criminel de haut-vol. Et c’est lui qui passait pour l’incapable de la bande !
Au moins les Doigts lui donnait une chance de se rattraper. Il se souvenait de ce qui était arrivé au Grêlé. Plus jamais pu manger de rat après ça. Pauvre vieux. Personne méritait ça.
A sa droite, deux gamins s’approchent. Pas vêtus comme des bourges. Comme la plupart des gosses du quartier. Mais trop sûr d’eux pour être honnêtes. Trop sûrs d’eux face à la montagne pour n’être que des gosses sans objectif. Décrochant une petite bourse à sa ceinture, la seule monnaie qu’il avait prévu d’embarquer dans un repère de tire-larfeuilles, le porte-couteau la fait tressauter dans sa paume. ***
Le Cassé : “C’est vot’ jour de chance les gars… Qui a entendu parler d’Mi-Mains ? Et qui veut gagner sa journée à rien foutre ?”
*** Certes, la méthode d’investigation était vulgaire. Mais Largent ne l’avait pas sélectionné pour sa finesse. Elle voulait mettre les protagonistes de cette petite affaire en contact, et vite. Le Cassé avait beaucoup de défauts. Mais quand on ne réfléchis pas, justement, on va vite. ***
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h05 |
Les Jumeaux, c’est ainsi qu’ils se faisaient appeler.
Non pas qu’ils aient une quelconque ressemblance physique. L’un était plutôt élancé, l’autre bien tassé, voir même un peu grassouillet. En faisant un effort, on pouvait leur accorder qu’ils étaient tous deux bruns, cheveux mi-longs mal coiffés et le teint plutôt basané. La véritable raison de ce surnom était qu’ils agissaient toujours ensemble. Indissociables depuis qu’ils avaient rejoint la bande des Escrocs-pieds, leurs véritables prénoms avaient rapidement cédés leur place à ce drôle de surnom.
Lorsque le Cassé les interpella, une bourse visiblement remplie de pierres sonnantes et trébuchantes, les deux jeunes adolescents se regardèrent d’un air idiot. Si ça c’était pas une aubaine, qu’un adulte comme ça se pointe et leur demande de répondre à une question toute simple en échange d’une jolie récompense.
Les deux compères échangèrent quelques messes basses, inaudibles pour le larbin de la Main. Finalement, ils se retournèrent d’un même mouvement vers l’homme, un sourire naïf plaqué sur les lèvres.
Grand Jumeau : Deux questions…
Petit Jumeau : ...C’est donc qu’tu veux deux réponses?
Grand Jumeau : ...Ou même quatre vu qu’on est deux.
Ils échangèrent un regard puis gloussèrent en cœur.
Le plus grand pointa le doigt vers la bourse.
Grand Jumeau : Pas dis qu’t’as bricole suffise…
Petit Jumeau : ...Quatre réponses et un si petit paquet…
Grand Jumeau : ...C’est franch’ment pas cher payé !
Gourmands et benêt, ils se plantèrent face au colosse, visiblement non conscient qu’une paire de torgnoles les enverrait au pays des licornes pour une bonne heure. La ruelle dans laquelle le Cassé s’était arrêté se poursuivait sur une bonne quinzaine de mètres avant de déboucher sur une cour intérieur, commune à l'îlot. Principalement composé de vieux logements défraîchis pour la majeures partis squattés et autres locaux de comités peu actifs, l’endroit était calme, naturellement assez mal fréquenté. Malgré son absence de subtilité, le Cassé avait, sans le savoir, tapé au bon endroit. Cocu qu’il était, c’était pas bien étonnant.
Les deux gamins croisèrent les bras et se rapprochèrent, faisant barrage de leur corps inégaux.
C’est alors qu’un fracas de métal et de bois se fit entendre en provenance de la cour. Il ne fallut pas longtemps pour voir débouler trois autres enfants, une fille et deux garçons dont l’un semblait clairement être le chef. Sans être plus grand ou plus costaud que ses comparses, son regard en disant long sur l’influence dont il disposait sur les autres. Il portait un pardessus raccommodé à différents endroits par des morceaux de tissu coloré de grande qualité. A sa ceinture pendouillait une sorte de tube à deux boutons, un genre de tranquiliseur dont la forme aurait été adaptée pour une meilleure ergonomie. En voyant l’adulte face aux Jumeaux, son visage s’assombrit. Il fit signe aux deux qui l’accompagnait de rester en arrière. La fille émit un sifflement distinctement audible depuis les rues environnantes. Alors qu’il s’avançait, le Cassé pu distinctement voir qu’aux mains du petit chef manquaient deux doigts de chaque côté.
Mi-mains : C’quoi c’bordel?
Les Jumeaux haussèrent les épaules simultanément.
Petit Jumeau : C’est le costaud là, il veut t’voi…
Immédiatement, Mi-mains lui fit signe de se taire, visiblement agacé par le manque d’astuce de son chien de garde. Il jeta un regard furtif vers le Cassé.
Mi-mains : Et il lui veut quoi à Mi-mains le gros lourdaud? Vous avez demandé?
Ils firent la moue.
Grand Jumeau : Pas eut l’temps. T’as fait vite quand même.
Le chef laissa échapper un long soupir. Faire d’un âne un cheval de course était impossible, mais du haut de sa petite expérience, il se rendait compte que faire avancer l’âne dans la bonne direction était déjà un sacré exploit.
D’un claquement de doigts, Mi-mains ordonna aux Jumeaux de s’écarter. Plein d’aplomb, il se planta face au Cassé.
Mi-mains : Bon on va pas tourner autour du pot. T’es qui? Qui t’envoie? Et surtout, tu m’veux quoi? Si t’es le darron d’un de ces débiles du comité des coursiers, on y est pour rien. Si les gosses savent pas regarder devant eux quand ils marchent... C’pourtant pas bien compliqué et ça évite d’se manger des poteaux.
Les deux autres restés en arrière semblaient plus aguerris. Ils ne quittaient pas des yeux le Cassé. Un nouveau fracas se fit entendre en provenance de la cour. D’ici peu, adulte ou pas, le larbin de la Main serait cerné par les Escrocs-pieds.
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- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h07 |
*** Le Cassé n’avait pas inventé le fil à couper l’eau tiède. Ca, c’était un fait. Mais il était aussi depuis suffisamment longtemps dans ce milieu pour qu’une forme de ruse toute animal l’aide à ne pas se faire égorger après deux ou trois ans de carrière. Si les deux gosses n’étaient pas des graines de loubards en devenir, lui pouvait se reconvertir dans la compta’. Et même si l’on aurait aimé voir à quoi ressemblait des comptes tenus par le Cassé, il y avait fort peu de chance pour que l’opportunité se présente. Là, pour l’instant, il calculait simplement lequel des merdeux voleraient le plus loin en cas de torgnolle. L’arithmétique des mômes avait tendance à la foutre en pétard. ***
Le Cassé : Une réponse. Et deux paires de claque si je l’ai pas. V’voulez jouer à ça, les chiards ?
*** Ca aurait pu se terminer par une grosse fessée, et le fait de renvoyer les mômes chez leur mère. Mais bientôt, un fracas. Le colosse tourne son nez -cassé, d’où le surnom, suivez ?- vers le bruit. Et bientôt, d’autres rats des villes arrivent. Le géant ne retient pas son sourire lorsqu’il comprend, à l’aide de sa finesse, qui était le Mi-Mains. Les Doigts serait contente. Peut-être même qu’elle lui pardonnerait la boulette de l’autre fois. Elle était sévère, mais juste, une qualité qui garantissait un taux de désertion proche de la nullité, et un respect plus grand que celui que l’on doit à un simple employeur payant comptant.
Un grognement. ***
Le Cassé : Le gros lourdaud, il t’emmerde, le nain. Et s’tu veux rendre la Main pas contente, tu peux continuer. Mais ton boss sera pas content.
*** Oui, à priori, il n’était qu’assistant. De là à savoir si sa bande le savait, cela n’effleurait même pas l’esprit du bonhomme. Enfin, si, cela effleurait, mais pour bouger un buffle, c’est plutôt une poussée à la poudre noire qu’il fallait prévoir, pas un léger frôlement. ***
Le Cassé : Faut lui dire que le mec qui cherche est arrivé au Quartier. Parait que ça l’intéressera de l’savoir. Donc tu lui passes l’info, ou j’te claque jusqu’à ce que tu me dises où est ton boss et je m’arrange direc’ avec ?
*** Non, la patience non plus n’était pas l’une des qualités premières du lourdaud.
***
*** Et quelque part dans l’ombre, en hauteur, perché sur un toit entre deux immeubles, étrange corbeau, un sourire furtif pousse un léger soupir, sans cesser d’observer la scène. L’imbécile. Le crétin. L’incapable. Elle allait finir par tout devoir faire tout seul avec des clowns comme ça. En même temps, elle ne l’avait pas choisi pour rien. D’autres coursiers auraient été plus discrets, donc moins utiles. ***
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Gentleman Cambrioleur
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h07 |
Le Mi-mains ne se démonta pas. Il n’esquissa pas le moindre geste, juste un rictus au coin des lèvres. Un nouveau claquement de doigts résonna entre les deux murs de briques qui délimitaient la ruelle. Une poignée de secondes plus tard, c’est quatre nouveaux gosses à l’aspect androgyne qui débarquèrent dans le dos du Cassé. Les quatre gardèrent, tout comme les deux qui étaient restés en retrait, les mains dans leurs poches, comme s’ils tripotaient quelque chose.
Mi-Mains : Mon boss? Il éclata de rire. J’vois pas de qui tu veux parler. T’es sûrement pas aussi renseigné qu’t’en as l’air, ou alors moins malin qu’ta fichue Main l’pensait.
Le petit en avait pris des coups. Il savait encaisser sans broncher. A dire vrai, c’était peut-être tout ce qu’il attendait : se faire frapper. Car dès lors, rien ne retiendrait la horde de gosses de se jeter sur le colosse pour lui faire payer cet affront...et les poches aussi, en compensation. Les gamins des Estaminets avaient cette sale réputation de n’avoir aucunes limites. Ils apprenaient généralement en grandissant.
Mi-Mains : J’vais t’expliquer comment ça va s’passer s’tu veux pas t’retrouver à moitié crevé dans la benne derrière moi. Primo, tu vas nous filer ton joli sachet d’pierres. C’est la moindre des choses vu comment tu t’pointes ici la bouche en cœur. Deuxio, t’auras droit à une autre chance. Tu m’feras passer ton message et j’ferais semblant d’t’écouter. Après quoi, t’auras l’droit de t’en aller et d’répéter c’que tu veux à ta Main ou j’sais pas qui. Capiche le lourdeau?
Les huit autres jeunes adolescents se mirent à ricaner. Ils étaient sur leur territoire, pas question de se laisser marcher sur les pieds. Mieux valait-il se faire tabasser la gueule que de céder dans ce genre de situation, il en allait de la crédibilité de la bande des Escrocs-pieds.
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- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h08 |
*** Et il valait mieux se faire tabasser plutôt que d’admettre qu’on avait pu céder face à une bande de gamin. Portant doucement une main à sa ceinture, le mâtin décroche une petite matraque plombée. S’il voulait la jouer comme ça, on la jouerait comme ça. Alors certes, ils étaient à 8 contre 1. Mais à 8 gosses dont le poids devait difficilement dépasser la cinquantaine de kilos par tête de pipe, contre un mastif dépassant allègrement le quintal à lui tout seul, et ayant déjà esquinté plus gros que des rats des villes. Si bagarre il y avait, ce serait au moins une bagarre à… “Armes égales”.
Se déplaçant doucement, il se rapproche du mur de la ruelle. Il pouvait gérer le côté, pas les arrières, et mieux valait avoir quelques briques dans le dos plutôt qu’un gamin accroché à son cou. ***
Le Cassé : Nan, j’crois qu’on s’est pas compris, gamin. Je te laisse toutes tes dents, et tu vas dire à qui de droit que la personne qui cherche est arrivée. Fin du message. C’est pas trop dur, même pour un môme, à retenir, qu’est-ce t’en penses ?
*** Il sourit, révélant une rangée de dents à la qualité douteuse. Mais si l’aspect esthétique n’y était pas, il avait déjà arraché plus d’une oreille avec cette rangée d’ivoire pointu. Et on lui avait toujours dit que les mômes étaient plus tendres que les autres.
La situation allait dégénérer par sa faute. Sérieusement… Ne pouvait-il pas JUSTE leur laisser la bourse et repartir ? Il faudrait vraiment qu’elle revoit ses effectifs… Une matronne de son rang ne pouvait pas se permettre de trainer de pareils boulets. D’un autre côté, un boulet, c’est fait pour ravager, pas pour négocier. Et dans le genre, le Cassé était un boulet de première catégorie. ***
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h08 |
Lorsque le mastodonte sortit sa matraque, tous eurent un léger mouvement de recul. Tous, sauf Mi-Mains. Ce dernier laissa le Cassé se positionner dos au mur, brandissant son arme tout en jetant des regards noirs au troupeau autour de lui. Le petit chef leva un sourcil. Les mots qui sortirent de sa bouche traduisaient presque un regret.
Mi-Mains : S’tu veux t’la jouer comme ça…
Il saisit alors le tranquiliseur cylindrique a sa ceinture, le pointa vers l’homme acculé contre le mur puis, sans la moindre hésitation, appuya sur le bouton.
Bzzzzz !
Comprenez par cette onomatopée qu’un petit projectile vint se planter dans la nuque du Cassé, lui infligeant dans le même temps une violente décharge électrique. Le colosse, toujours sa matraque en main, chuta lourdement au sol, à moins d’une cinquantaine de centimètres du Mi-Mains. Ce dernier appuya une seconde fois sur le bouton, pour être bien sûr comme il disait d’habitude. Le corps fut pris de quelques convulsions puis plus rien.
Nouveau claquement de doigts.
Les Jumeaux se saisirent de la matraque et de la bourse tandis que les quatre autres, les derniers arrivés, traînèrent le corps inerte dans la cour intérieure. Le gamin se retourna vers ses deux compères restés en retrait, ses bras droits comme il se plaisait à les appeler.
Mi-Mains : Vraiment ces adultes, y s’doutent de rien. M’sieur Elyas sait d’quoi il parle en terme d’auto défense. Depuis qu’j’ai c’bidule, on a divisé l’nombre d’bagarres par trois et multiplié nos profits par cinq. Vous d’vriez vous équiper vous aussi.
La jeune fille haussa les épaules alors que le garçon grimaça.
Clyde : Moi, j’aime bien la bagarre alors t’sais…
Bonnie : Et moi, j’aime bien regarder alors bon…
En cet instant, Mi-Mains savait que tôt ou tard, il faudrait se séparer de ces deux-là, viser plus haut comme disait Elyas. Pas évident de monter son affaire quand on a douze ans.
La communauté des neufs se retrouvèrent autour du corps en plein milieu de la cours intérieure. Ils étaient méthodiques. Ils commençaient par les pieds, toujours les pieds. Comme s’ils avaient fait ça depuis le berceau, ils débarrassèrent le colosse de ses bottes puis, aidés de petits canifs, découpèrent son pantalon, puis son chemisier. Lorsque l’homme de main fut en sous-vêtements, Mi-Mains s’accroupit à côté de sa tête, souriant.
Mi-Mains : On va quand même t’laisser un petit souvenir, en remerciement pour tout. Clyde, tu te sens de le signer celui-là? J’ai dit signer, pas saigner hein. J’veux pas qu’on ait des emmerdes.
Le garçon joua de son couteau à cran d’arrêt, visiblement coutumier du fait.
Clyde : M’en occupe. On va y mettre ça sur l’front, t’en dis quoi Bonnie?
Bonnie : J’en dis qu’le front c’est con, la joue c’est bien mieux.
Clyde : La joue, la joue… T’es marrante toi. Une fois sur deux quand j’essaie, j’passe au travers.
Claquement de doigts.
Mi-Mains : Pas d’joue ni d’front cette fois-ci. Mets-y sur l’ventre, un beau joli “Escrocs-pieds”.
Clyde : Ok, c’est toi l’boss.
Avec un plaisir non dissimulé, car oui le petit Clyde avait un sacré grain, et sous le regard assidu de sa chère Bonnie, le gamin grava de lettres rouges la marque de la bande sur le vendre du pauvre Cassé.
Lorsque la gravure fut terminée, Mi-Mains fit signe aux quatre arrivés en renforts de retourner en vadrouille. Au passage, histoire de ne pas avoir de mauvaises surprises, il remit un petit coup d'électricité au colosse. Il aimait bien son gadget.
Mi-Mains : Maintenant les Jumeaux, vous m’l’attachez, m’le fichez dans une poubelle bien recouvert d’ordures puis vous m’le traînez trois rues plus loin. Y’a bien quelqu’un qui finira par l’trouver.
Les Jumeaux se mirent à l’œuvre. Pendant ce temps, Mi-Mains s’éclipsait avec ces deux compères. La Main...La Main d’Argent. Ça lui disait vaguement quelque chose. L’Arlequin lui en avait parlé il y a de ça plusieurs semaines. Boaf, c’était peut-être une de ces anecdotes sans grande importance. Toutefois, il avait reçu le message, certes incomplet, et le ferait savoir à Elyas le soir venu.
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- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h09 |
*** Intéressant. Elle n’avait pas prévu cet élément. Les gosses des rues ne sont pas connus pour leur équipement de qualité, malgré la banalité de l’outil, ceux-ci n’étaient pas tout à fait classique. Elyas avait beau “ne plus être de la partie”, il savait encore comment se fournir ce genre de matériel. Le concevoir sans doute. Le gosse qui dirigeait la bande avait l’air d’être le plus mature de tous. Un vrai petit chef.
Mais un petit chef qui s’en était pris à son gars. Et si le Cassé avait eu besoin d’une leçon, elle ne pouvait pas laisser des mômes propager des racontards en ville. Le meilleur moyen pour s’assurer qu’ils ne s’en vantent pas trop consistait sûrement à leur coller une petite fessée. Et savoir où vivait l’autre clown. D’autant plus que son coursier n’avait pas eu bien l’air de piger le caractère urgent de la chose. Sa bande n’était pas au courant pour Elyas. Intéressant. En tout cas, il jouait comme tel.
Elle disparaît dans l’ombre, à nouveau.
Les trois gosses progressent dans les rues qui les ont vu grandir. Mais dans leur dos, un large sourire. Elle a non seulement grandi ici, mais elle a contribué à les construire, ces rues, avec son travail, son oeuvre, son organisation. Restant derrière, elle les observe, tentant de déterminer lequel des deux mômes entourant le chef semblait le plus faiblard. L’un d’eux était armé. Le garçon. Et rien n’indiquait qu’il n’en était pas de même pour la gamine. Ce n’était pas vraiment le genre de choses qui allait l’effayer, mais enfin, inutile de prendre des risques inconsidérés. Elle avait à faire. ***
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*** Les retrouver plus tard n’avait pas été une trop grande complication. Ce qu’il y a de bien avec la jeunesse, c’est qu’elle avance sans prudence, et qu’il est généralement aisé de les retrouver après un coup. Qui irait soupçonner trois pauvres gosses dans les estaminets d’avoir tabasser une petite montagne de muscle, mmmmh ? Personne, de toute évidence.
Mais lorsque les gamins lèvent les yeux… Une femme. Vêtue avec goût, plus en tout cas que le kilsinite moyen, elle devait bien gagner sa vie. Une grande brune, toute sourire, aux mains fines et douces. Pas une travailleuse, c’était sur. Aucun signe de richesse trop appuyée, mais à ses côtés, une bourse. ***
Nati : Bonjour vous. Dites, vous pourriez m’aider ? Je cherche l’établissement du père Repetto. On m’a dit que c’était dans les estaminets, mais impossible de trouver. Vous pourriez m’aider ?
*** L’inconscience des jeunes riches. Jamais allé dans ces quartiers, jamais été opposé à un danger quelconque, les instincts étaient proches du zéro absolu. Pas vrai ? ***
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h10 |
Le père Repetto… Pour sûr que ça leur disait quelque chose. Le vieux tenait une superbe boutique de farces et attrapes. Il confectionnait également moult costumes. Le paradis des fêtards, vous y trouviez tous les outils pour passer une soirée mémorable.
Mi-mains, Bonnie et Clyde se regardèrent, les yeux pétillant d’envie à l’idée d’aller faire un tour chez Repetto. Les trois garnements savaient ce qu’ils avaient à faire dans cette situation : jouer les gamins désœuvrés et naïfs. Ce qu’ils étaient, malgré ce qu’ils pouvaient eux-mêmes en penser. Ainsi, ils sursautèrent, rentrèrent légèrement les épaules et prirent un de ces regards pitoyables que l’on retrouve chez un animal de compagnie en mal de caresses.
Le petit chef fut le premier à prendre la parole. Il s’avança d’un pas timide vers la femme, jetant au passage un regard discret vers la bourse qui pendait à sa ceinture.
Mi-Mains : Bonjour m’dame. L’père Repetto, bien sûr qu’on connaît ! C’est l’meilleur ! Même qu’un jour, Pierrot, l’fils du grand Jo’ y s’est fait ach’ter des pétards là-bas ! Oh j’me rappelle encore le voir crâner dans la rue…
Pause.
Le Mi-Mains n’était pas aussi bon que son précepteur d’Arlequin, mais il y avait de l’idée.
Mi-Mains : Vous vous rapp’lez les copains? Il en a eu d’la chance l’Pierrot...avec ses pétards et son déguis’ment d’explorateur !
Les deux autres hochèrent la tête, sautillant légèrement.
Bonnie : Même qu’il avait foutu un pétard dans l’trou d’balle d’un chat.
Clyde : Ah ah ! Ah oui j’m’en souviens ! Première fois que j’voyais un minou cavaler aussi vite !
Tout trois rirent de bon cœur. La technique était déjà bien rodée.
Et maintenant, rendre service, en brave petit garçon bien sage.
Mi-Mains : Enfin... Si on peut vous aider, bien sûr qu’on peut m’dame ! C’est pas loin d’ici, à deux pâtés d’maisons. V’nez faut s’bouger, ça va bientôt fermer !
Ni une ni deux, le petit chef attrapa la main de la femme et l'entraîna dans les ruelles, suivi de près par Bonnie et Clyde. En cinq minutes à peine, ils arrivèrent à bon port. Les trois gosses se plantèrent immédiatement devant la vitrine. C’était du lèche vitrine, au sens propre. Finalement, ils firent volte-face.
Mi-Mains : Et voilà m’dame, vous y êtes ! Vous êtes sacrément chanceuse d’pouvoir entrer là d’dans...Nous y savent qu’on a pas d’argent...Et comme il dit l’père Repetto : pas d’pierres, pas d’jouets…
Il soupira.
C’était le moment clé. Mordra ou mordra pas? C’est qu’ils savaient aussi être subtils les petits Escrocs-pieds !
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- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h12 |
*** La jeune femme suit les enfants à grandes enjambées, un grand sourire collé aux lèvres. Ah, le sourire de ces riches bourgeois persuadés de sauver le peuple de quelques pierres distribuées avec parcimonie. Mais bon, après tout, les gogos font ce qu’ils veulent de leurs pierres, pas vrai ? Regardant le plus petit des deux garçons, celui qui pourtant semblait diriger la danse… ***
Nati : Pourquoi vous ne m’attendriez pas de l’autre côté de la rue les enfants ? J’ai une affaire à régler avec le père, et il y aura une belle récompense pour vous, d’accord ?
*** Hochement de tête des mômes, qui se dirige vers le lieu susnommé, tandis que la jeune femme rentre. Une minute passe. Deux. Trois. Et lorsque la troisième commence à passer l’arme à gauche… Un bruit à gauche de CLyde. Avant que les mômes ne puissent réagir, c’est un petit bout de plomb qui vient s’abattre sur l’arrière de son crane.
Devant eux, un groupe de trois passants se détache du sentier. L’un d’eux sort une arme. Le même type de pistolet ayant servi à assommer la montagne. Et la gamine s’effondre dans un tressautement épileptique. Lorsqu’enfin Mi-Mains dégaine le sien… C’est un canon froid qui se pose contre sa nuque. Et une voix connue. ***
Nati : Ntntntnt. On pose ça gentiment, et on suit, les enfants, d’accord ? Juste une toute petite discussion, et après, la récompense promise. Ca aurait pu bien se passer c’est dommage.
*** Le gosse obtempère. En même temps, d’une balle et d’un homme, fusse-t-il agile, l’homme gagne rarement. Le tube touche le sol. Et un sac est rapidement passé autour de sa tête.
Inutile de dire que les gosses ne sont pas transportés dans la noblesse et la dignité. Tout au plus, lorsque Mi-Mains peut enfin rouvrir les yeux, autour de lui, un entrepôt. Derrière eux, trois hommes, les promeneurs probablement. Et deux femmes, devant lui et ses comparses toujours groggys. Leurs mains liées dans le dos, attachés à une chaise suffisamment solide pour ne pas leur laisser l’occasion d’espérer les briser avec leur petit poids plume. L’une des femmes, c’était la bourgeoise. Enfin… Elle n’avait plus grand chose à voir. Ses cheveux désormais attachés révélaient un visage bien moins souriant. La robe laissait place à une tenue de rôdeuse, une lame pendant accrochée à une ceinture de cuir au côté d’un six-coup manifestement soigné.
Et si seulement elle avait pu être la plus flippante de tous ici… Assise sur une chaise, les doigts entremêlés, une autre femme. Blonde. Elle, par contre, souriait. Mais ce sourire n’avait rien, vraiment rien de rassurant, tant l’éclat de ses yeux avait un je ne sais quoi de parfaitement malsain. ***
ML : C’est donc toi Mi-Mains. C’est bien, tu as la tête de l’emploi. Encore un peu de bouteille, et on pourrait presque se dire que tu as une chance de survivre.
*** Se mettant sur ses jambes, elle commence à avant d’un pas félin vers le garçon. Elle n’est pas grande, mais il suffit de jeter un coup d’oeil aux hommes présents pour comprendre que la taille n’était manifestement pas un handicap pour inspirer le respect, et une pointe de crainte. Se penchant en avant, laissant au jeune homme le loisir de profiter de l’ouverture de son décolleté, son ton se fait doux. ***
ML : Dis moi… C’est très vilain ce que tu as fait à mon gars, cette après-midi. Il vient pour un petit message de rien du tout, et toi, tu le jettes dans les poubelles. C’est très, très mal.
*** Un claquement de doigts. L’un des hommes semblent fouiller dans un sac. ***
ML : D’un autre côté, il l’avait mérité. Ce n’est pas la première fois qu’il se foire lamentablement.
*** L’homme sort un objet du sac. Ou plutôt, ce qui aurait pu être une partie d’un être vivant. Oh, ce nez cassé, comme c’est amusant. La blonde sourit. ***
ML : J’ai vraiment en HORREUR l’échec et le manque de respect. Le problème, c’est qu’un homme qui laisse des gamins graver sur son bide n’est pas vraiment en accord avec la politique de l’entreprise, pas vrai ? Maintenant explique moi une petite chose, gamin.
*** Elle se penche à nouveau sur lui. Mais le manque de sourire et la situation ne sont plus au matage de décolleté. ***
ML : Donne moi une bonne raison expliquant que tu n’as pas transmis ce PUTAIN DE MESSAGE, UN SEUL PUTAIN DE MESSAGE, à celui à qui il était destiné ?!
*** De quoi péter les tympans de la victime et presque de quoi sortir du coma les deux autres, ce ton de voix. ***
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h13 |
Il y eut cette capture, ce sac sur la tête puis finalement, un entrepôt. La femme avait elle aussi simulée. Il ne fallait faire confiance à personne, Elyas avait raison. Mi-Mains tenta de rester maître de ses émotions. Malgré son jeune âge, il en avait vu des choses. Jusqu’au moment où...la tête, la tête du type au pif cassé. Sans le corps. Comme un poulet tut juste sorti de l’abattoir. Le petit chef eut un haut le cœur et manqua de vomir aux pieds de la matronne.
Ses deux compères n’en menaient pas large non plus.
Face aux questions de Merika, il resta un temps silencieux. Sa lèvre inférieure tremblotait légèrement, son regard était alerte, cherchant un quelconque moyen de s’échapper. Cependant, il fallait se rendre à l’évidence : ils étaient faits comme des rats.
Sa voix était trébuchante.
Mi-Mains : M...message? Qu..quel message?
Il ne mentait pas.
Dans la situation présente, avec le chef du Cassé en face de lui et cette femme au regard meurtrier, il avait tout oublié du reste de la journée.
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- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h19 |
*** Un sourcil se soulève. Quel message ? Tournant la tête vers ses hommes, elle sourit. ***
ML : Il ne se souvient plus.
*** Se relevant doucement, elle recule. ***
ML : C’est bon, c’est un malentendu, il ne se souvient plus ! Merde, alors comme ça, Elyas s’entoure de môme à la mémoire défaillante.
*** Un regard désapprobateur de son acolyte féminin, qui secoue doucement la tête. Soudain, la blonde opère un bond en avant phénoménal, et ses doigts gantés de cuir se referment sur la gorge du gosse. ***
ML : Dis moi, gamin, si tu ne te souviens plus, explique moi, s’il te plait, pourquoi je prends la peine immense pour continuer cette conversation ? Au fond, je pourrai juste dire à Elyas que son foutu colis est arrivé, et que la Main a tenté de faire passer l’info par un contact qui a refusé de faire correctement son travail. Son seul, petit, unique travail. Le fait d’avoir perdu un messager déficient dans l’affaire ne devrait pas trop l’impacter, mmmh ?
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Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain |
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h20 |
Le gosse était terrifié. Malgré tout, son cerveau semblait encore fonctionner. Ainsi, cette effrayante dame avait à voir avec Elyas. L’espace d’un instant, le Mi-Mains se demanda lequel des deux était le plus flippant. Entre une mégère surexcitée et un fou complètement...fêlé, son cœur balançait. Sa loyauté, elle, était sans failles.
Malgré les doigts serrés sur sa gorge, l’enfant parvint à articuler quelques mots.
Mi-Mains : S...Si vot’ gars...avait...été..plus ...clair…aussi…
Malgré l’étreinte, le gamin osa un sourire.
Il n’ajouta rien de plus. Si cette cinglée connaissait Elyas, elle savait que toucher à ses proches était une erreur qu’elle ne pouvait se permettre de commettre. Les conséquences seraient alors trop difficiles à gérer. Comment prévoir face à l’imprévisible?
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- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h21 |
*** La blonde sourit. Doucement. Desserrant légèrement l’étreinte. ***
ML : Tu as raison, le Cassé n’était pas réputé pour sa finesse.
*** Elle relâche complètement, laissant le jeune homme reprendre son souffle. Il n’avait rien dit. Mais il avait manifestement eu suffisamment confiance dans ses chances de survie pour pouvoir sortir une plaisanterie. Or, s’il n’était qu’un petit messager sans valeur pour l’Artificier, il n’aurait pas pu se permettre de jouer ainsi avec ses nerfs. ***
ML : Détachez les.
*** Des couteaux sortent, et, rapidement, les poignets sont libérés. ***
ML : Donc comme ça, notre clown fait confiance à des petites mains. Ca ne lui ressemble pas. Tu dois être sacrément intéressant pour attirer ainsi son attention.
*** Tendant la main, elle attend. Et bientôt, sa femme de main dépose une petite bourse dans sa paume, qu’elle jette vers le môme. ***
ML : Dis lui que Cal est arrivé. 4, rue des alchimistes, son père habite là-bas, tout comme lui. Et dis lui que la prochaine fois, il pourrait choisir des assistants plus… Conciliants. Nos contacts vont devenir difficiles, sans ça.
*** Un geste de la main. ***
ML : File, avant que je ne décide de lui apporter ce message moi-même.
*** Dieu que cela avait été compliqué. Mais au moins, elle avait maintenant une information importante sur son… Partenaire. Et surtout sur celui qui travaillait avec lui. ***
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Gentleman Cambrioleur
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 13h21 |
*** Le lendemain matin, Appart-telier d’Elyas. ***
Mi-Mains était rentré tard hier. Après s’être jeté sur son dîner, il m’avait vaguement expliqué sa journée. Il n’y avait aucune plainte dans son histoire, juste les faits énoncés avec détachement. Il me raconta cette histoire du type au nez cassé sur lequel Clyde, l’un de ses camarade de jeu, avait cru bon de graver leur nom de bande. Puis cette petite femme blonde, la Main comme il disait, qui avait ensuite insisté pour me faire parvenir un message. Ainsi, l’heure était venue.
Cal. Cal Keran. Ce nom m’était familier. Aussi improbable que cela puisse paraître, je l’avais déjà entendu...dans les Entrelacs? Cela justifiait bien des choses à son égard, notamment le fait qu’il disparaisse. Oh bien entendu sa tendre mère ne devait pas être courant. D’ailleurs, dans cette affaire, la composante lanyshta ne devait pas apparaître, du moins pas encore.
Premier Assistant Mi-Mains au rapport !
Le gosse n’était pas du matin. Pourtant, il réagit avec plus de dynamisme qu’habituellement. L’effet Merika ?
Mi-Mains : Au rapport m’sieur !
Je souriais.
Avant de filer à tes affaires, nous voulons que tu portes ce message à quelqu’un.
Je lui tendis une missive enroulée par un bout de ficelle lui-même scellé par un morceau de cire bleuté.
Tu te rendras au quatre rue des Alchimistes. Là-bas, tu livreras cette invitation au dénommé Cal Keran en te disant d’un Comité postier. Rien de plus, rien de moins.
L’enfant hocha la tête.
Aller va maintenant.
Il s'exécuta et prit la porte, lettre à la main.
Citation :Contenu de la lettre :
Cher Cal Keran,
Elyas vous convie ce soir même au Bal Masqué pour l’y rencontrer.
Venez seul, la table est réservée pour deux au nom de l’Artificier.
Bien à vous.
Il n’y avait aucune signature, juste ces quelques mots. Diaboliquement efficaces, sans fioritures.
Désormais, je n’avais plus qu’à attendre la nuit tombée. Dans la journée, j’irais faire réserver une table privée au Bal Masqué. Après tout, pour une rencontre, même sans importance, il fallait faire les choses bien. Le goût du Spectacle. |
- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 18h51 |
*** Son père était absent ce jour-ci, parti à une réunion du Comité des Bleus, petit surnom du Comité d'Alchimie que celui-ci dirigeait. Enfin, "dirigeait", comme il convient à toute organisation Sinite. Et Cal avait donc pu rentrer en évitant toute question embarrassante sur son absence prolongée. Peut-être était-il d'ailleurs temps désormais de trouver un logement à occuper, ailleurs. Après tout, sa condition de lanyshta l'avait rendu suffisamment talentueux pour que l'esbrouffe soit devenu un talent lui permettant de s'entretenir aisément.
Et c'est dans ces pensées qu'est interrompu le jeune homme lorsque l'on toque à la porte. Il ouvre. Et là, un gamin. Prenant la lettre tendue, il pose dans la paume du môme quelques pierres, parcourant le mot d'une traite. Juste à son retour. Il referme la porte, et va se poser dans le séjour, pensif. Qui que ce soit qui ait pu envoyer cela, il savait qu'il était absent, et il a su quand il est revenu dans le quartier.
Elyas l'Artificier. Il n'avait jamais entendu ce nom en vérité. Ce qui rendait cette invitation d'autant plus dangereuse. Donc d'autant plus attirante. Un sourire se dessine sur ses lèvres. Personne du Sin n'aurait pu entendre parler de lui. Et ses "conquêtes" aux grands frères trop protecteurs n'avaient jamais eu son nom. Il était donc peu probable que cela vienne d'un krolanne. Et nettement plus probable que cela vienne d'un lanyshta. N'avait-il pas gueulé son nom sur les entrelacs, après tout ? L'invitation était-elle lié à Jade ? Beaucoup de gens semblaient lui en vouloir. Mais si lanyshta, pourquoi un message ?
Cela aurait-il stoppé notre voleur ? L'inconnu ne pouvait au contraire qu'exciter sa curiosité. Le lieu n'était pas anodin non plus... Et c'est vêtu d'atours élégamment simples que le voleur se rend au lieu de rendez-vous. Il avait trouvé sans mal, dans une petite boutique, l'un de ces masques décorés, dans un ton noir, parfait pour la place et qui ne déparaillerait guère avec ses vêtements. Dans les faits, la simplicité apparente n'était là que pour dissimuler une demi-douzaine de lames, bien utiles en toute circonstance. On était jamais trop prudent.
Et c'est ainsi paré que la porte de l'établissement s'ouvre, révélant... *** |
Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain |
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Julung 11 Jayar 815 à 22h34 |
*** Le soir même, vers dix heures.
Au Bal Masqué. ***
Depuis quelques temps, j'étais redevenu un habitué des lieux. Non pas pour y faire mon commerce, loin de là. J'aimais tout simplement l'atmosphère de débauche et d'anarchie qui se dégageait de l'établissement. Une heure plus tôt, je m'étais planté devant le réceptionniste. Je lui tendis un coupon de réservation obtenu dans l'après-midi puis, masquant mon visage, je gravissais les marches.
La soirée ne faisait que commencer. L'orchestre s'installait, les invités arrivaient au compte goûte. C'était le tour de chauffe pour ainsi dire. Aux vestiaires, je fis déposer mon pardessus grisâtre pour laisser les couleurs de mon accoutrement s'exprimer pleinement. Un ensemble composé de losanges oranges et blanc, parfaitement équilibré dans le dosage des nuances. L'homme masqué derrière le comptoir ne sembla pas s'apercevoir du Crach'Feu qui pendait à ma ceinture.
Personnel vestiaire : Vous venez pour les affaires monsieur?
J’acquiesçai d'un signe de la tête.
Personnel vestiaire : Souhaitez-vous que nous fassions fouiller votre invité?
L'une des particularité du Bal Masqué, c'était son admirable service client. Pour peu que vous soyez celui qui paie, le personnel faisait en sorte de vous mettre en de parfaites conditions pour vos négociations.
Non, c'est inutile et grossier.
L'homme eut un petit rire amusé puis hocha à son tour la tête. Silencieux, il m'indiqua l'escalier en bois massif qui s'enfonçait en contre-bas. Un majordome lui aussi paré d'un petit masque blanc et au gabarit plus fluet s'y trouvait. D'un pas théâtral, j’emboîtais le pas à celui qui serait notre serveur lors de cette soirée. Chaque marche descendue me laissait apprécier les parfums de l'immense salle de danse. Il y avait quelque chose de mystique dans cet endroit : un autre monde, délivré des contraintes de celui que nous connaissions. Une expérience que tout homme se devait de vivre au moins une fois.
Je fis abstraction des premiers clients. Souvent, il s'agissait de menu fretin qui ne saisissait pas la raison d'existence d'un tel endroit dans les Estaminets. Ils y venaient pas provocation pour le vulgaire, mais en aucun cas ils ne pouvaient s'imaginer que sous cette façade se cachait la pierre angulaire des réseaux des Dessous.
Je fus assis à ma table et commandais immédiatement une bouteille de vin rouge accompagné de deux verres ainsi qu'un plateau de viandes fumées rehaussé par du pain aromatisé. On me proposa également une jeune, voir très jeune demoiselle aux cheveux de feu, en attendant l'invité disaient-ils. Je refusais. Je souhaitais apprécier cette solitude. L'endroit était parfait. Une simple alcôve légèrement sur élevé par rapport au reste de la grande salle, face à la scène où l'orchestre ne tarderait pas à s'installer.
Une heure passa.
Durant ce temps, l'orchestre s'était mit en place. Les premières rondes apparurent. Il était encore trop tôt pour assister aux enchevêtrement de corps. C'est alors que le serveur revint à ma table cette fois-ci accompagné par un autre homme masqué de noir.
Personnel vestiaire : Votre invité monsieur. Permettez-moi de vous introduire... il s'écarta, une main paume ouverte pointée vers le nouvel arrivant. Monsieur Cal Keran. Il pivota légèrement et fit de même avec moi. Votre hôte de ce soir : monsieur Elyas dit l'Artificier.
Pause.
Le serveur versa un peu de vin dans le verre jusqu'ici laissé vide puis il s'inclina.
Personnel vestiaire : En vous souhaitant une agréable soirée messieurs.
Je restais silencieux.
Un sourire se dessinait sous mon masque. Même sans voir son visage, ressemblait à sa mère, pas de doute la dessus. Chevelure blonde, corps fonctionnel, vif. Je lui fis signe de prendre place.
Bienvenue monsieur Cal Keran, c'est un plaisir pour nous de vous avoir à cette table ce soir.
Le ton était malicieux, comme à mon habitude.
Était-ce vraiment celui que Jade avait emmené à ses côtés pour aller se payer une tranche avec Obadia? J'allais très vite le savoir. Cependant, lanyshta ou pas, je n'en perdais pas mon objectif originel. L'affaire. |
- Thème d'Elyas - |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Vayang 12 Jayar 815 à 14h00 |
*** Il y avait des lieux qui envoyaient du pâté. Et l'endroit où son mystérieux interlocuteur l'avait convoqué était pour le moins... Agréable. Il n'était pas souvent venu ici, préférant d'ordinaire être le seul être masqué dans une compagnie. Mais les lieux étaient pour le moins charmant. Les hôtesses, qu'il ne pouvait apprécier que d'un furtif coup d'oeil, l'étaient tout autant. Il n'aurait peut-être pas du rester si éloigné que ça de la place festive.
Une rangée de marches, qu'il descend une à une en suivant le personnel mutique jusqu'à son curieux hôte. Et les présentations... Se font. Inclinant légèrement le buste, le voleur sourit à pleines dents devant ce visage masqué. ***
Cal : De la précision. Cal Keran, humble Sinite, producteur de théâtre, acrobate, comédien, simple amateur d'art, philanthrope à mes heures perdues. Quelques activités que j'occupe pour passer le temps. Mais j'avoue ne pas avoir à vous proposer de surnom aussi rocambolesque que l'Artificier. Dois-je comprendre qu'en lieu et place d'orchestre, vous vous chargerez de mettre le feu à la place ce soir ?
*** Tirant une chaise, il s'assied, toujours souriant. Esbrouffe ou réelle fierté mal placée sur des titres et des fonctions aussi creux qu'un fromage Kil"Darien ? Oh, on le sert. Prenant le verre, il le porte à ses lèvres, laissant le breuvage en suspens. ***
Cal : C'est un plaisir partagé, d'autant plus que l'originalité de l'invitation titille quelque peu ma curiosité.
*** Une gorgée. ***
Cal : Je suppose que vous ne m'avez pas vraiment fait venir ici pour profiter de ma compagnie n'est ce pas ? Oh, si c'est le cas, je suis flatté, vraiment, mais autant de mystère et un endroit aussi exceptionnel que ça... Je serai gêné d'avoir créé un tel dérangement !
*** Et toujours ce sourire. Moqueur, joyeux. Doux, à mille lieux de sa mère, lui. *** |
Gentleman Cambrioleur
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Explorateur Urbain |
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Vayang 12 Jayar 815 à 14h30 |
Non en effet.
Le ton n'était pas cassant. C'était comme une mélodie mielleuse, tinté d'amusement, toujours.
Une bonne moitié des tables étaient désormais complétés. Dans l'immense salle, la rumeur des conversations couvrait les derniers réglages de l'orchestre qui jouerait durant cette première partie de soirée. Je relevais légèrement mon masque, laissant apparaître un menton imberbe, une peau immaculé soutenu par un maquillage sombre sur les lèvres. Lentement, je me saisis de mon verre et en déglutis une gorgée.
J'observais le jeune homme face à moi. Il n'y avait aucune tension, aucune obligation de parole. Je penchais légèrement la tête sur le côté, animant mes clochettes quand soudain, la pièce s'assombrit. Sur scène, la lumière redoubla d'intensité sous le premier coup de cymbales.
La plupart se retournèrent en direction des musiciens. Je n'en fis rien.
Bien. Nous avons coutume de dire qu'il est préférable de régler les affaires en premier lieu pour ensuite pouvoir se consacrer pleinement aux plaisirs de la vie. Qu'en dites-vous?
En réalité, de part le ton employé, Cal comprenait qu'il n'avait pas vraiment le choix.
Nous sommes à la recherche d'un partenariat, plus ou moins durable en fonction de votre capacité à répondre à nos exigences. Voyez-vous monsieur Cal Keran, il s'avère qu'une personne nous a orienté vers vos talents pour l’exécution d'une tâche que nous planifions. Sans vous expliquer les détails, considérez qu'il s'agirait de déplacer des objets d'un point A à un point B, le tout sans se faire repérer ni laisser la moindre trace.
Les clochettes s'animèrent.
Vous comprenez aisément de ce dont il s'agit n'est-ce pas?
Pause.
Vous n'aurez pas à vous occuper de la logistique. Simplement de la récupération et de l'acheminement de la cargaison. En fonction de vos compétences, il se peut que nous puissions renouveler l'opération de manière régulière. Tout dépendra de vous.
Pause.
Au terme du contrat, vous pourrez récupérer votre part auprès d'un établissement appelé "la Main d'Argent".
En définitive, tout ce que nous attendons de vous est l'assurance d'un travail réussi, la plus parfaite discrétion ainsi qu'une fidélité sans bornes.
...Et dans le cas où il s’avérerait plus capable que sa sacrée mère, il se pourrait bien que le gosse bénéficie de mon appuis. Un partenariat. Effectivement, sans faux semblants. Nous avions peut-être tout deux à y gagner. La Main ne s'était pas rendu compte qu'elle m'avait livré un lanyshta qui, outre le fait de pouvoir m'aider dans mes approvisionnement, disposait de connaissances que je ne pouvais négliger. |
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Cal Keran
Comitaire actif, Caïd
Kil'sin
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Le Matal 16 Jayar 815 à 18h33 |
*** Bien sûr. Il se doutait bien que l'homme ne l'avait pas convoqué ici pour parler de la culture des fraises en milieu sec. L'homme était direct, ne passait pas par quatre chemins, connaissait son nom... Une série d'informations faisant tiquer le voleur. Car lorsqu'un homme sait certaines choses sur vous, rien ne vous garantit qu'il n'en sait pas beaucoup, beaucoup plus. Mais toujours cette pointe de curiosité qui l'empêchait totalement de ne pas faire montre de plus d'intérêt que de méfiance. ***
Cal : Bien sûr que cela me va ! On a toujours l'esprit plus léger une fois les affres des affaires passés.
*** Une gorgée de vin, et on écoute, attentivement. Quelqu'un ? Ses sourcils se froncent. Il avait toujours travaillé seul, et quel lanyshta aurait bien pu le recommander à pareil personnage ? Mais il se tait, continuant d'écouter. Il sourit. ***
Cal : Je vois. Un déménagement en tout bien tout honneur, suffisamment discret pour que le propriétaire de l'objet n'ait même pas à s'inquiéter de ce qu'est devenu son paquet. Que du classique pour d'honnêtes Sinites, pas vrai ?
*** Il repose le verre. ***
Cal : Je vois parfaitement de ce dont il s'agit.
*** Se calant sur sa chaise, il écoute, encore. La Main d'Argent. Il n'était jamais allé dans cet établissement, mais après tout, de nombreux endroits n'avaient pas encore été déflorés par l'audacieux gentleman. ***
Cal : Partons du principe que je suis effectivement intéressé. Sans même parler du salaire dont nous aurons le loisir futur de négocier... Pourquoi moi ? Je suis curieux, je ne suis pas le plus connu des acrobates du Sin. Prince des Voleurs, peut-être, mais mon service communication a un peu flemmardé jusque maintenant. Aussi, si je vois dans tout cela un intérêt assez particulier, j'aime votre style, je ne vous le cache pas... Pourquoi, pourquoi, pourquoi, PAR QUI ? Oh, oui, qui qui qui vous a parlé de moi ? |
Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
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Elyas
Passeurs de temps, Arlequin
Kil'sin
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Le Matal 16 Jayar 815 à 21h38 |
Les multiples question du jeune homme étaient rhétoriques...sauf une.
Au moins, il n'était pas bête comme ses pieds, un bon point dans la mesure où il devrait indirectement travailler pour moi. Je n'aimais pas les imbéciles. Ou alors uniquement lorsqu'ils ne sont pas dans mes pattes.
Pourquoi vous? C'est simple. Plus que vous ne l'imaginez. Je m'avançais légèrement, un sourire caché par le masque. Apparemment, vous disposez d'un sacré potentiel dans votre domaine. Et nous voyez vous, nous sommes du genre à parier, à poser nos jetons sur des pépites qui plus tard, deviennent des légendes.
Je me reculais.
Bien que, d'après cette personne qui nous a vanté vos multiples qualités, vous ayez encore beaucoup apprendre, il semblerait que nous puissions nous compléter. A nous l'expérience, le vécu, à vous la vivacité et la jeunesse. Dit autrement, nous taillons le diamant brut jusqu'à lui rendre honneur par la révélation de sa nature véritable, dénué de toutes fioritures.
Gorgée de vin.
Quand au nom de la personne qui vous a fait cette jolie publicité, cette dernière souhaite rester anonyme. Vous pouvez toujours mener de notre enquête mais vous n'obtiendrez aucun nom de nous, tel était notre marché.
Par contre, des indices ça...j'étais parfaitement en mesure de les fournir. Après tout, Marika avait simplement insisté pour que je ne révèle pas directement à Cal ce qu'elle faisait pour lui. Dans la mesure où il menait - apparence - seul ses investigations, il était possible de satisfaire les deux partis.
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- Thème d'Elyas - |
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