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Partenaire particulier cherche Partenaire particulier vol.1
Quand Elyas rencontre Cal
 
Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin

Kil'sin  
Le Luang 1 Jayar 815 à 21h23
 
*** Quelques jours avant la re-matérialisation de Cal Keran.
Appart-telier de l’Arlequin
Milieu d’après midi. ***


A force de se fournir toujours chez le même crémier, les prix en viennent à augmenter. Enfin pas chez le crémier classique, plus ceux que j’étais du genre à fréquenter. Voilà plusieurs mois que je m’en tenais à Scipio et ses contacts pour me faire fournir en huile de Saçenbon. Outre les frais classiques, j’avais le droit à des petits services à rendre ici et là. Oh ce n’était pas grand-chose, trois fois rien vous diraient la plupart des gens. Faire diffuser une information par le biais de la bande à Mi-mains ou récupérer des paquets pour aller les déposer au coin d’une autre ruelle. Ça ne prenait pas grand-chose de mon temps mais au fond, je sentais bien que le Scipio ne me lâcherait pas. Plus ça allait, plus je sentais la pression de ses mains noueuses sur mes parties. Et ça, c’était plutôt déplaisant.
Pour couronner le tout, le dernier service en date, bien qu’il ne m’ait rien coûté à part quelques pierres m’avait laissé dans la bouche un goût peu appréciable. Comme si la prochaine fois, la pilule serait beaucoup plus dure à avaler.

Cependant là, j’étais coincé.
D’un côté, l’expédition était un mal nécessaire, tant pour la consolidation du consensus que pour l’apport de réponses quand à nos hypothèses. De l’autre, mes inventions nécessitaient toujours plus de matériel et d’ingrédients complexes à obtenir. Bragg faisait généralement son possible pour me mettre de côté un peu de son propre stock en échange d’un montant de pierre souvent un peu exagéré. C’était de bonne guerre. Mais rapidement, dès que j’en viendrais aux étapes de prototype puis de production systématique, ce ne serait plus suffisant. Il me fallait trouver un autre moyen, une alternative.
Garder un seul fournisseur, c’était la pire chose qui pouvait arriver à un gars traitant avec les Dessous. J’en avais fait l’amère expérience plus jeune, en ayant campé sur des principes idiots de loyauté. Tu parles. Dans ce bas monde, bien que les mots aient valeurs de contrats, chaque contrat disposait d’une faille. Encore fallait-il être suffisamment futé pour ne pas laisser échapper un quelconque engagement d’exclusivité. Par chance, j’avais appris à être malin.

J’étais resté rivé sur l’établi pendant près d’une heure, fixant, le regard vide, les différents croquis que j’avais esquissés. Derrière moi, la porte s’anima. Sans frapper, Mi-mains entra dans l’unique pièce du grand studio. Je ne détournais pas même pas la tête, complètement plongé dans mes pensées.


Mi-mains : Ouah, vous avez pas bougé depuis tout à l’heure, z’êtes sûr qu’ça va bien m’sieur?

Sans un mot, j’agitais négligemment la main en lui faisant signe de s’approcher. Lorsqu’il fut à moins d’une cinquantaine de centimètres de moi, je tournais subitement la tête dans sa direction. Mes grelots caressaient sa touffe de cheveux grossièrement arrangée. J’approchais mon visage du sien sous son air médusé.

Oh....Notre premier assistant s’inquiète...Oh… Faut pas… Non-non-non. Pas du tout…Je pivotais légèrement la tête, le transperçant toujours du regard. CARNET !

Je me levais, doigt pointé vers le haut.
Le gamin était resté immobile, ahuri.


CARNET ! CARNET ! LE CARNET ! ASSISTANT MI-MAINS ! PREMIER DU NOM ! ON VEUT LE CARNET !

Soudain, le gosse s’agita. Il commença à farfouiller ici et là, soulevant des cartons vides, de vieux emballages ou de grosses piles de livres. Je l’observais agir, perplexe. C’est qu’il semblait savoir quoi chercher le bougre, là où moi-même je l’ignorais.

Aheum, p’tit bonhomme, pas qu’on veuille te couper dans ce surprenant élan de...de quoi d’ailleurs? De motivation ! Oui c’est ça ! Non mais euh...Tu sais ce que tu cherche au moins?

Il m’a regardé, je l’ai regardé.
On avait l’air fin...et pas bien avancé sur la situation. Il se contenta de hausser les épaules.


Mi-mains : Vous voulez un carnet, nous on vous trouve un carnet, c’est pas bien compliqué si?

Je remuais l’index en signe de négation.

Bah voilà, il s’avère que c’est un peu plus compliqué. Ce carnet là, il est plus tout jeune vois-tu. Il devrait être au moins aussi âgé que toi ! Enfin ça dépend, t’as quel âge déjà? Hum? … Qu’importe ! Le carnet. Un petit format, pas bien épais et sûrement dans un sale état. Normalement… Je sautillais en direction de la grande armoire pleine de bricoles. Il devrait se trouver quelque part par là.

Le garnement resta planté comme un piquet.
Je tentais de lui indiquer subtilement la direction mais visiblement, la subtilité, c’était pas encore son truc. Soit.


Bon euh, l’idée, en tant que Premier Assistant du grand Arlequin, c’est que tu ailles farfouiller là-dedans. Car nous, on doit penser. Penser et farfouiller, ça va pas bien ensemble, tu saisis? Alors hop ! Au boulot ! La fougue de la jeunesse, faut bien que ça serve à quelque chose.
Mi-mains : Ouai… Bien m’sieur !


Ni une ni deux, comme un chien truffier en quête du précieux trésor, le gosse sauta la tête la première dans l’armoire. Très vite, seul son arrière train dépassa des fripes et autres babioles que j’avais accumulé toutes ces années.
Je pris un peu de recul, reposant mes fesses sur l’un des tabourets de la table centrale.


Mhhh, gaffe quand même, y’a peut-être des trucs un peu craignons… Oh rien de bien méchant, disons juste qu’il ne faudrait pas trop secouer hein? Alors doucement...douuuuucement.

L’espace d’un court instant, le Mi-mains s’arrêta. C’est qu’il avait déjà des doigts en moins le pauvre, imaginez qu’il se fasse sauter une main, j’aurais l’air de quoi, moi, avec un premier assistant sans doigts et, de surcroît, amputé d’une main?
Finalement, au prix de plusieurs minutes de recherches acharnées sous ma supervision, le petit dénicha l’objet de mes convoitises.


Oui ! C’est celui-là ! m’écriais-je.

Le gosse me tendit le petit carnet aux feuilles jaunies par le temps. La couverture en cuir avait, par chance, préservé l’essentiel des informations qu’il contenait. J’en feuilletais rapidement le contenu jusqu’à trouver ce qui m’intéressait. Là ! Niché entre deux adresses dont je n’avais que faire à présent : Doigts d’argent. Restait à présent à la dénicher…

Dix années avaient passé. Dire que la bougresse fut une amie était un bien mauvais mensonge. Il était connu et reconnu que les amis, ça allait et ça revenait, au gré des contrats et des intérêts. De mémoire, j’avais eu affaire à elle trois ou quatre fois, dans des circonstances très différentes. A l’époque, il me semblait me souvenir qu’elle œuvrait parmi les Pourvoyeurs, usant de cette habile couverture pour promouvoir son commerce autrement plus lucratif. Une femme saisissante, plutôt mignonne dans son genre et pleine d’aplomb. Enfin en une dizaines d’années, les gens changent…
Gribouillés en dessous de son nom et de quelques anecdotes croustillantes, un lieu ainsi qu’une adresse : La Main d’Argent, au croisement de la rue des Bars avec celles des Plaisirs, Estaminets. Pas bien loin d’ici en définitive.

Ni une ni deux, je rangeais le carnet dans l’intérieur de mon costume, m’armais de mon ceinturon et du Crach’Feu puis emportais quelques pierres, au cas où.


Premier assistant Mi-Mains ! Range nous tout ce foutoir ! On ne devrait pas en avoir pour longtemps. Autrement, tu nous trouveras à la Main d’Argent.

Il hocha de la tête.
L’instant d’après, j’étais en bas des escaliers, propulsé dans les ruelles des Estaminets.


*** La Main d’Argent
Milieu d’après-midi. ***


En une dizaines de minutes, j’arrivais en vue de la petite taverne. L’endroit était des plus charmants, savamment décoré, parfumé avec goût. Plusieurs serveuses me lancèrent un regard étonné en me voyant entrer puis reprirent tout aussi vite leur ronde parmi les quelques clients ici présent.
Je ne perdis pas mon temps et filais directement vers le comptoir où se trouvait un gaillard trentenaire, certes pas bien grand, mais au cou et aux bras colossaux.


Dites à votre patronne qu’Elyas souhaiterait la voir. Ah, et pour ta peine…

Je fis glisser une pierre vers le tavernier. Il m’adressa un regard suspicieux mais finit par se diriger vers l’arrière-boutique. Je fis volte-face puis allais tranquillement m'asseoir sur l’une des tables libres. En attendant que la dame veuille bien pointer le bout de son nez, j’avais bien le temps de bourrer ma pipe.


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Cal Keran
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Caïd

Kil'sin  
Le Julung 11 Jayar 815 à 12h11
 
*** Le bureau était à l’image de la taverne. Avec une exception : de par sa position souterraine, l’atmosphère y était plus pesante, atmosphère soulignée par les lourdes tentures rouges et pourpres aux murs, la bibliothèque derrière la maîtresse des lieux, et le bureau, vaste, de bois massif et brut, sur lequel s’empilaient quantité de livres de compte, de jeux, et de plans. ***


Merika Largent : “Tu as quoi ?”

*** Nerveux, l’homme regarde dans son dos. Ses deux compères, manifestement aussi nerveux que leur porte-parole, baissent les yeux, misérable tentative d’éviter tout conflit potentiel ou toute balle perdue malheureuse. ***


Le Cassé : “Bah… Je suis rentré chez le père Michal, comme vous l’aviez demandé, et…”

ML : “Et, fort de mes instructions, tu lui as réclamé la part dûe eu égard à la gracieuse protection fournie par nos services.”

Le Cassé : “Ouais, la… La… Ssurance ? Sarance ?”


*** Regard vers les deux pousses-livres, qui acquièscent, maigre aide finalement. Revenant à sa patronne. ***


Le Cassé : “La surrance que vous demandez à tous nos… Euh… Surrés.”

ML : “Tu as donc pris cette gratification, puis tu t’en es allé.”

Le Cassé : “C’est là qu’il y a peut-être un problème…”


*** Le sourire de la blonde s’étend, doucement, d’une oreille à l’autre. Ce genre de sourire que l’on veut compréhensif, mais qui revient plus sûrement à indiquer à votre interlocuteur que vous êtes à deux doigts de lui foutre votre pied dans les roustons. S’appuyant sur ses coudes, confortablement installée dans le fauteuil de bois, la Main se penche doucement, croisant ses doigts gracieux sous son menton. A la lumière des torches, son regard semble douloureusement brillant. ***


ML : “Continue…”

Le Cassé : “C’est là que la bande du Lardé est arrivée. Savez, euh… Trois-doigts, la Chique, et…”

ML : “Epargne moi le recensement de la population du Kil, Vincent…”

Le Cassé : “Donc ils sont arrivés. Et ils m’ont dit…”


*** Jetant un regard sur ses comparses. ***


Le Cassé : “NOUS ont dit que l’argent revenait pas à la Main, mais directement au comité, qu’est prioritaire sur la zone. On voulait pas qu’vous vous fâchiez avec eux, alors on a été di. Plo. Ma. Tique.”

*** Il sourit. Le sourire de la blonde, lui, décide de prendre des vacances. ***


ML : “Vincent ?”

Le Cassé : “Ouais ?”

ML : “Le père Michal, il a un fils, n’est ce pas ?”

Le Cassé : “Ouais.”

ML : “Qui travaille pour le comité.”

Le Cassé : “Ouais.”

ML : “Surnommé le Lardé.”

Le Cassé : “Ouais.”

ML : “Résumons, tu as pris l’argent au vieux.”

Le Cassé : “Ouais.”

ML : “Puis tu l’as redonné à son fils qui te l’a redemandé gentiment derrière.”

Le Cassé : “Ouais, même que je me suis dit que ça tombait rudement bien et qu’il comprendrait encore mieux la situation !”


*** Instant de flottement. Levant l’un des doigts gantés de sa main droite, elle lui fait signe d’approcher, son sourire revenant doucement sur son visage, plus doux. Le Cassé retient un soupir de soulagement, s’approchant de la table. Posant une main dessus. Et retient un cri lorsque le bruit d’une lame que l’on plante sur la table résonne. Regardant sa paluche soudainement clouée, il regarde de nouveau sa patronne. Qui sourit, encore. Plus si doux que ça, le sourire. ***


ML : “La prochaine fois que tu décide de faire preuve de diplomatie, Vincent, souviens toi de m’en faire part, mmmh ? Petit un, tu n’es PAS fait pour penser. Petit deux, le système d’assurance EST PREVU avec le comité et aucun arrangement ne tient en dehors de ce que JE te dis. Petit trois, la prochaine fois, je vise plus bas.”

*** Hochement de tête paniqué. Rapidement, la lame est retirée, et l’homme reprend sa main, un cri silencieux sur les lèvres. ***


ML : “Vas te faire soigner. Et vous y retournez. Faites comprendre au Lardé qu’il devrait mieux réfléchir quand il prend mes hommes pour des abrutis. Vous ne voudriez pas avoir mauvaise réputation les garçons, mmmmh ?”

*** Les hommes secouent la tête. Elle regarde simplement la tâche de sang sur le bureau de bois. Il en a vu d’autres. D’un geste et d’un soupir, elle les congédie. Une bande de crétins. Elle préférait les voleurs, des êtres plus indépendants et adaptables. Les casseurs étaient efficaces mais ne devaient rencontrer aucun obstacle mental. Et ils devaient apprendre le respect avant tout. D’ainesse, et… Elle était une dame après tout. Cela faisait deux ans qu’ils travaillaient avec elle, et ils gardaient encore leurs chapeaux.

On toque à la porte. Nettoyant sa lame avec une peau de chèvre, elle siffle. Et la porte s’ouvre. Markus Hart, son barman. Un homme de confiance. L’esprit magouilleur dans le corps d’un tank, avec la fidélité d’un chien de garde. L’homme parfait, et le plus proche de ce que l’on aurait pu appeler un “lieutenant”. ***


MH : “Il y a un homme qui demande à te voir, Meri’.”

ML : “Pas là, occupé, repassez plus tard, donne lui une pièce s’il fait la manche.”

MH : “Il dit s’appeler Elyas, ça te dit quelque chose ?”


*** La femme s’arrête. Ce nom, résonnant dans son crâne comme un vieil, très vieil écho du passé. Elle semble réfléchir. Puis hoche la tête. ***


ML : “Fais le entrer.”

*** Le barman hoche la tête, stoïque, et sort “annoncer la nouvelle”. Que pouvait faire cet anarchiste dans son établissement ? Elle était respectable, aujourd’hui. Une patronne comme les autres, ou presque, malgré des compléments de revenus non déclarés au fisc, n’ayant plus grand chose à voir avec la voleuse qu’elle fut un jour. Or elle et lui ne s’étaient guère connu que lorsqu’il avait eu besoin de ce genre de services. Venir se taper le bout de gras ne lui ressemblait guère.

Lorsqu’enfin l’homme entre, elle congédie le barman d’un geste de la main. Et, souriant de toutes ses dents, sans se lever de la chaise, elle observe son invité quelques longues secondes… ***


ML : “L’Artificier. Je croyais que tu avais fini par exploser dans une de tes expériences. Comment vas tu ?”

*** Reposer sa lame ? Non. Peu importe la raison qu’invoquerait Elyas pour sa présence ici. Il n’était jamais impossible que cette raison officieuse soit violente. Et qu’il n’en montre rien. Si Merika survivait depuis si longtemps dans un milieu aussi hostile, ce n’était pas grâce à un angélisme mal placé. ***



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Elyas
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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h12
 
Le petit homme trapu était revenu quelques courtes minutes plus tard, ne me laissant même pas le temps d’en finir avec ma pipe. Sans une once de bonnes manières, il me fit signe de le suivre à l’arrière du comptoir, par un petit escalier d’une dizaine de marches qui s’enfonçait vers les sous-sols. Elle avait donc gardé ses contacts avec les Dessous, d’où la position de ce qui s’apparentait être, un bureau, Son Bureau. Soit.
En entrant, devancé par le barman, aucune fouille, rien, si ce n’est ce même regard méfiant de la part de l’homme. Les yeux rivés sur ma pipe que je finissais de bourrer pas la grâce de mon divin doigté, je fus tiré de mon exercice par le claquement de la porte derrière moi. Sursaut exagéré. Sourire. Ah, elle était là.
Comme un tableau parfaitement calculé, aux proportions et à l’équilibre parfait, la petite blondinette se tenait au milieu d’un bureau trop grand pour elle, mais également d’une immense étagère remplie de bouquins qu’elle n’avait probablement jamais du finir. Face au silence de la maîtresse des lieux, je la gratifiais d’une révérence, très appuyée, trop pour être tout à fait sincère. Chapeau à clochettes sur le chef, Crach’Feu légèrement masqué par le tissu coloré de mon pardessus, j’avançais de quelques pas.

De son sourire charmant, voir charmeur, s’extirpa une question, l’une de celles qu’on avait eu coutume de me poser, fut un temps. Ah l’Artificier…Tout en prenant place sur l’unique fauteuil sur ce versant du bureau, je laissais échapper un rire saccadé.


La dame ne nous rajeunit pas en nous appelant ainsi. Oh non-non-non...

J’humidifiais mes lèvres.

Qui aurait cru que nos chemins se croiseraient encore? Vous? Nous? Quelle drôle de journée...Ça remonte à quand la dernière fois? Dix ans au moins...Ce devait être avec la cargaison de tatrium, un sacré gros colis qui devait logiquement partir vers le Dara mais qui n’y est jamais arrivé. Un joli coup si vous voulez notre avis. De mémoire, le Boiteux n’avait pas bien apprécié, il nous avait même demandé d’aller faire sauter l’un des entrepôts des Prospecteurs, en signe de représailles. Le pauvre vieux, à cette époque déjà, il n’était même plus capable de remarquer que la moitié du Kil lui riait au nez.

Soupir.

Enfin, c’est de l’histoire ancienne.

Je tirais un briquet de ma poche puis m’apprêtais à allumer ma pipe.

Nous espérons que l’odeur de tabac aromatique ne vous dérangera pas. Faut dire qu’un tel endroit, ça mérite bien quelques ronds de fumée non?

Le tabac s’embrasa puis, après une longue inspiration, un premier nuage naquit puis se dispersa dans la pièce. Je n’étais pas de nature nostalgique. Néanmoins, il était parfois amusant de contempler le chemin parcouru. L’une était devenue gérante de son établissement, l’autre saltimbanque et accessoirement, lanyshta bien entouré par ses pairs. Je n’étais pas le genre de personnes à regretter. J’avais su quitter le milieu au moment opportun : suffisamment tard pour en avoir assez profité et suffisamment tôt pour ne pas être condamner à y crever.

Comme vous vous en doutez, belle dame, nous ne sommes pas là pour évoquer de lointains souvenirs. Quoiqu’autour d’un de vos millésimes, nous ne serions vous le refuser. Enfin… Non. Si nous sommes là, c’est que nous pensons que vous pourriez nous rendre un service.

Le regard était appuyé, le sourire malicieux.
Elle n’était pas du genre gourmande mais malgré ça, elle ne refuserait pas quelques extras, ne serait-ce que pour s’assurer une fin de carrière des plus paisibles et luxueuse.


Nous sommes à la recherche de divers ingrédients, des poudres, des huiles, un peu d’ackash doré également. Rien de bien sorcier en soi. Il s’agit là de petites quantités, destinés principalement à l’expérimentation en vue d’une production à petite échelle, pas de quoi concurrencer les grandes pontes des puces de Koi. Cela vous semble-t-il être à votre portée?

Sous-entendu : peu importe comment vous vous fournissez tant qu’au final, nous bénéficions de la came dûment livrée.


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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h14
 
*** La blonde matronne sourit. Evidemment, l’homme était fidèle à lui-même, quoique différent, plus… Démonstratif, et parvenait en toute circonstance à lui tirer un sourire. Qui pouvait résister à ce saltimbanque dans l’âme, aussi prompt à faire sauter des ponts que des danseuses ? ***


ML : “Les routes sont réputées dangereuses, ce n’est pas rare de perdre une cargaison de temps en temps. Les aléas du métier de marchand, je suppose. Si tu savais le nombre de personnes qui perdent leur bourse juste après avoir mangé ici, tu serais surpris du manque d’orientation de certains de nos concitoyens.”

*** Bien sur qu’elle s’en souvenait, de ce chargement. Pas son coup préféré, trop visible et trop vulgaire, mais un sacré beau coup. ***


ML : “Mort il y a deux ans, le Boiteux. Arrêt cardiaque. Belle mort, rien de méchant, dans son lit de ce que j’ai compris.”

*** En même temps, il faisait parti de sa liste “surveillée”. Vieux ou non, le bonhomme avait, dans le passé, possédé un sacré réseau, et il faisait parti des gens qu’on ne pouvait se permettre de laisser dans le nature. D’un geste de la main, elle opine silencieusement lorsqu’il demande son autorisation. Laissant trotter dans sa tête les idées qui commençaient doucement à lui envahir le crâne, elle se retient de parler. L’âge lui a appris à canaliser son insatiable curiosité, et il lui semble plus judicieux de laisser parler l’homme à son rythme. Elle sentait que cette conversation serait suffisamment intéressante sans qu’elle n’ait à trop se fouler.

Néanmoins, elle lève un doigt. ***


ML : “Parlant de millésime…”

*** Tirant l’un des tiroirs de son bureau, elle en sort une petite flasque d’argent, rehaussée de gravures d’or. Un travail d’orfèvre. Et l’une de ses premières prises. Elle la gardait, l’entretenait précieusement, et ne la remplissait que du meilleur crû possible. Deux doigts, deux minuscules verres d’argent, eux aussi, promptement remplis. Et la flasque repart dans le tiroir. ***


ML : “Au bon vieux temps. Je chercherai bien quelque chose de moins cliché, mais j’ai eu une journée… Fatigante. Continue.”

*** Le ton ne laisse guère place à une objection. Comme à son habitude. Hochant la tête doucement, elle écoute les paroles du visiteur, sans un mot. La demande, au demeurant, ne l’étonne guère. Elle était une spécialiste dans le domaine, et bien qu’ayant avant tout le cambriolage comme première passion, le détournement et la contrebande était deux de ses autres cartes. Mais elle secoue la tête négativement. ***


ML : “Mon pauvre Elyas, je suis devenue trop vieille pour m’en occuper moi-même. Et autant te dire qu’avec le travail de mes… Contacts, je doute pouvoir mettre l’un d’eux sur ton affaire.”

*** Rapidement, elle descend son verre, un déception véritable sur le visage. Oui. Le bon vieux temps, quand elle était jeune, folle et…

Son visage s’illumine. Bien sûr ! C’était ça l’idée qu’elle recherchait depuis longtemps. Souriant de toutes ses dents, elle regarde l’homme. ***


ML : “Cependant… Je pourrais éventuellement te conseiller quelqu’un. Et comme le prendre me rendra service, je te ferai ça à l’oeil. Profites-en, ce n’est pas donné à tous…”

*** Mais pas un mot de plus. Patience. Y’avait-il de quoi aviver la curiosité de son interlocuteur ? ***




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Elyas
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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h15
 
Au moins, elle gardait le sens des manières, pas comme son drôle de gros bras, plus proche de l’ours que du krolanne socialement intégré. J’acceptais le petit verre de vin dans un sourire. Au contraire de la dame, j’appréciais chacune des petites gorgées. J’avais gardé le goût des bonnes et belles choses sans forcément tomber dans l’excès. C’était comme ça. Les arômes épicés du tabac venaient se mêler à ce vin très légèrement boisé, juste ce qu’il faut pour ne pas sombrer définitivement dans le vulgaire.

Néanmoins, la réponse à ma demande me fit tirer une grimace, une de celle que l’on tente de masquer sans réellement le vouloir. Trop vieille, quelle drôle d’excuse. Si la vie d’une trafiquante-voleuse-épicurienne cessait à quarante ans passés, où allait le monde?
Un nouveau nuage de fumée vint ponctuer ma déception.
Il semblait y avoir une solution, obscure, mystérieuse, pas de celles qui me faisaient sauter au plafond.


Nous conseiller quelqu’un? Ah… Silence. Un service pour un service, mieux, une faveur. Ce doit être gros, gros et puant…

Mon regard pétillait. Pourtant, je restais une nouvelle fois silencieux.
Un rond de fumée mit fin à ce mutisme.


Soit. Dites toujours : de quoi s’agit-il? La curiosité, cette petite coquine, elle ne nous quitte pas, même pas avec l’âge ah ah !

Si accepter que ce quelqu’un s’occupe de mon affaire était lui rendre service, je m’attendais au pire. Allait-elle me refiler l’un de ces abrutis qui supplie d’avoir sa chance pour s'aguerrir? J’aimais le travail bien fait, avec panache bien entendu, mais propre du début à la fin. En cela, Scipio m’avait comblé. Valait-il la peine de s’embourber dans une histoire branlante pour échapper au contrôle du Cigare?
Peut-être bien oui…



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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h17
 
*** Parfait. Le poisson avait mordu à l’hameçon. Cependant, le pêcheur savait que la partie la plus compliquée venait lorsqu’il s’agissait de tirer la bête hors de l’eau. Et le Sin sait que ce poisson était un teigneux. ***


ML : “Tu t’en doutes, une dame comme moi a un passé discret. Il y a quelques années, j’ai… Disparu du marché pour me consacrer à un travail très différent de ce que j’avais l’habitude de faire. Oh, il est clair que ce que tu entendras ici n’est pas sensé résonner dans toutes les tavernes du Kil. Tu sais à quel point j’ai horreur de ça.”

*** Elle sourit. Un sourire froid, pour tout dire. Pas vraiment le plus crypté des messages, à vrai dire. Mais ce n’était pas le but. ***


ML : “Il y a quelques années, je suis tombée amoureuse d’un beau, grand, fort et jeune alchimiste. Je te passe les détails privés, toujours est-il que de cette union, je suis repartie avec un petit souvenir. Un fils.”

*** Seconde pour qu’il digère l’information. ***


ML : “J’ai essayé quelques temps de m’en occuper, mais son père et moi sommes entrés en… Divergence. Il possédait des informations que je ne pouvais me permettre de laisser échapper et j’avoue avoir eu la faiblesse de… De céder à ses demandes.”

*** Sa voix chancelle, une seconde. Pas du jeu d’acteur, cette fois. Mais rapidement, elle reprend la main. ***


ML : “Il s’appelle Cal. Je le fais surveiller depuis des années, pour m’assurer qu’il va bien. Mais pour… Plusieurs raisons je n’ai pas eu l’occasion de le voir grandir. Ce que je sais, en revanche, c’est qu’il n’a pas vraiment hérité de la passion de son paternel, et qu’il a très vite progressé ses derniers temps.”

*** Elle semble pensive. ***


ML : “En fait, depuis quelques mois, les rapports que j’ai reçu sur lui font état d’un certain changement. C’était un petit voleur sur les marchés, mais il a commencé à s’en prendre à de plus grosses cibles d’une manière… Disons efficace. Je ne cherche pas à savoir ce qui pousse ce changement, mais il semblerait qu’il puisse correspondre à ce que tu recherches. Alors s’il n’a pas encore le niveau de sa chère mère, bien sûr, ou ton expérience… Disons que je pense qu’il peut s’agir d’un potentiel.”

*** Du doigt, elle semble commencer à tapoter son bureau. ***


ML : “J’ai perdu sa trace il y a deux mois, il partait vers le Dara. Et je n’ai pas un réseau suffisamment développé pour le tracer aussi loin. Par contre, je pense qu’il reviendra. Il est comme moi, et il n’est définitivement pas fait pour une bande de gratte-papiers à deux sous. C’est un fils du Sin, un vrai.”

*** Elle semble songeuse, un stant, et sourit. Un sourire plus doux. ***


ML : “Un vrai. Est ce que ça t’intéresse ? S’il vient au Sin et que je le vois, je te l’enverrai. Trouve le, et tu n’auras aucun mal à le convaincre de t’aider. Je pense avoir compris qu’il volait pour le plaisir , et se côtera sans doute sous le prix du marché, cet idiot. Mais dans ce cas, évite de lui parler de moi. J’aimerai autant qu’il reste ignorant de notre partenariat.”

*** Elle se demandait ce qu’Elyas pouvait vouloir préparer avec ce matériel. Mais dans ce milieu, moins on en demande… Décrochant un médaillon à son cou, elle le pose devant le voleur. Une peinture de son fils, effectué il y a deux ans. Un niveau de détails de qualité, l’artiste lui avait fait payé une fortune, devant en plus peindre “caché”. Mais elle ne le regrettait pas. Et sur le médaillon, le visage de l’héritier, miroir de ce que fut un jour sa mère. ***




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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h18
 
Lors de l’annonce, je manquais de m’étouffer avec une gorgée de vin. Était-elle sérieuse? A en croire sa mine, oui. Je ne pus retenir un rire profondément amusé.

Sacrée Comédie ! Nous ne pensions pas que vous aviez ça en stock ! Pardonnez le langage mais là, vous nous laissez sur le cul ! Ah ah ah !

Je plissais les yeux, me pinçais la lèvre inférieure, comme pour déceler la faille dans le jeu de mon interlocutrice. Cependant, rien ne vint. Était-ce possible que?...
Un long silence prit place dans la pièce. Seuls les sons du tabac crépitant et la rumeur de la taverne quelques mètres plus hauts vinrent rythmer ce moment des plus étranges.


Oh merde...T’es sérieuse?

Tutoiement. On rentrait dans le vif. La comédie avait cessé.
Un nouveau silence s’installa, encore plus gênant que le précédent. Je portais le petit verre de vin à mes lèvres puis déglutis, comme pour faire passer la pilule. Et quelle pilule ! La réputée dame aux Doigts d’Argent s’était retrouvée en cloque, portée par un amour qui n’aurait pu fonctionner. Elle aurait dû le savoir depuis le temps. Enfin soit, y’en a qui ont essayé avant elle, rien de bien dingue là-dedans. Non. L’histoire se complique et sombre dans le ridicule avec le gamin. Un accident, ça arrive et comme dirait Koi’Seh, la rue est là pour palier à ce genre d’affaires qui vous bousillent une carrière, ou une vie, au choix. Certes on pouvait longuement débattre sur le souhait des femmes d’être mère à un moment ou un autre. Un caprice si vous voulez mon avis. Enfin là, c’était passer de la voleuse de renom à la poule pondeuse en neuf mois et des brouettes, batifolage compris. Soit, elle avait décidé de garder le gosse, de s’y attacher. Cette erreur mise à part, je ne comprenais pas comment une femme comme elle en était venue à céder face à un plouc lambda. Puis enfin, l’apothéose : me demander à moi de m’occuper, sous couvert de m’aider, du rejeton qui profitait à présent de sa jeunesse pour marcher sur les traces de sa mère. En voilà une bonne.
Soucieux, je reposais le verre ainsi que ma pipe pour me masser les tempes.


Donc-donc-donc… Ce que tu nous demande, c’est de nous assurer que le petit n’ira pas faire son marché chez le mauvais gars en lui refilant du boulot avec nous? C’est ça en fait? Tu parles d’un service…

D’un autre côté, qu’avais-je à y perdre? Dans le pire des cas, le gamin se faisait prendre, il en prenait pour son grade et je n’avais qu’à me trouver un autre fournisseur…Mais le plus gênant dans tout ça, ce n’était pas forcément le fait de devoir travailler avec un bleu dont je ne savais rien. Non le pire, c’était que toute cette histoire, ça sentait vraiment mauvais, comme un vieux drame réchauffé deux ou trois fois avant d’être joué.

A supposer qu’on accepte, y’a deux trois choses qui sont pas bien claires dans ta triste histoire. Déjà, si le paternel posait problème, pour ne l’avoir pas traité comme tous les autres problèmes? Nous venons du même monde n’est-ce pas? Lorsqu’une situation semble insoluble, on fait disparaître l’un participant et pouf, tout est simplifié ! Mieux qu’un tour de magie. D’autant plus que tu n’étais pas la dernière à pratiquer ça. Avec talent de surcroît.

Je saisis le médaillon dans lequel avait été peint un petit portrait du dit gamin. Il me disait quelque chose, sans plus, peut-être déjà croisé dans les Estaminets.

Ensuite, pourquoi nous envoyer vers lui? C’est un voleur non? Juste un petit voleur, jeune, sans influence ni relations. Si nous venons jusqu’à ta charmante taverne, c’est bien pour ce joli carnet d’adresse que t’as su te forger au fil des années. Qu’est-ce qui te pousse à lui accorder tant de confiance alors que tu n’as jamais traité avec lui? Peut-être que le vol, ce n’est qu’une passe, qu’un drôle de divertissement et que face à un objectif, un contrat, un vrai, il se ratatinera comme l’engin d’un puceau face à une armée de professionnelles. Pourquoi voudrais-tu mettre en danger ta réputation pour un gosse que tu n’as pas vu grandir?

Les questions s'enchaînaient sans le moindre signe d’énervement. La voix restait calme, d’un rythme constant, chaque fin de phrases étant accompagnés d’un regard qui en disait long. Il y avait certes cette pointe de malice, toujours, mais également cette profonde envie de comprendre ce qui se tramait dans le crâne de la matrone.


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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Julung 11 Jayar 815 à 12h20
 
*** Le sourire de la voleuse s’élargit. Touché. Le préparer mentalement à ça n’aurait pu que réduire le choc. Et plus votre interlocuteur est choqué, moins il réagit de manière sensée. Bon, il fallait qu’elle l’admette, voir le visage de son partenaire changer aussi rapidement, c’était jouissif. ***


ML : “Complètement sérieuse, Elyas. J’ai une tête à perdre mon temps pour ce genre de bêtise ?”

*** Se rabattant contre le dossier de son siège, elle regarde un instant son interlocuteur. Et une question : comment expliquer à un homme comme lui ce qu’une mère comme elle pouvait ressentir ? ***


ML : “Disons que je désire m’assure qu’un jour, le “petit” puisse reprendre la baraque sans la faire couler en deux semaines. C’est mon côté aristocratique, mais je préfère imaginer ce que j’ai bâti ici, fusse peu, entre les mains de ma chair plutôt que dans les pognes graisseuses d’un homme comme… Peu importe. Que tu le veuilles ou non, on fait notre temps, et dans… Quoi, vingt, trente ans, quelqu’un cherchera à nous planter une lame dans le dos alors que nous serons parfaitement incapable de répliquer. Je ne sais pas toi, mais j’ai toujours rêvé d’une retraite tranquille comme patronne d’auberge. Une vie trépidante, une mort ennuyeuse, le secret du bonheur. Mais pour ça…”

*** Elle se penche en avant. Pensait-elle réellement à ce qu’elle disait ? Rien n’était moins sûr, connaissant l’individu. ***


ML : “Pour ça, il faut que je m’assure que mon fils aura un avenir. Qu’il pourra reprendre cette partie du quartier, et faire grandir ce business. Qu’il soit un homme, bordel. Et ça me fait mal de l’avouer mais…”

*** Se renfonçant à nouveau dans son siège, elle soupire. ***


ML : “J’en ai trop peu de recommandable… Enfin, façon de parler, pour que je puisse me permettre de le proposer à quelqu’un d’autre. Fais en un homme, et tu gagnes mon soutien. L’auberge pour tes réunions quelconques, les informations que je collecte ici et là. Il me semble que pour un employé “à l’oeil”, la rétribution est à la hauteur. Vois ça comme… Un apprenti. Non, ça ne te ressemble pas. Toi, un maître…”

*** Elle esquisse un sourire. Un regard vers lui lorsqu’il s’interroge. Et son sourire réapparait. Inquiétant et froid, cette fois. ***


ML : “Mon chou… Je pourrai décider de t’ouvrir la gorge si je pouvais y trouver le moindre intérêt tout comme je sais que tu chercherais à faire sauter cet endroit si tu pouvais en retirer un bénéfice quelconque ou te protéger. Nous ne sommes pas des agneaux de la première heure. Mais… Toucher au père de mon enfant… De mon unique enfant… Ça, c’est impossible.”

*** Elle sourit à nouveau, amusée. ***


ML : “Si tu veux comprendre, je suis sûre que l’une ou l’autre de mes serveuses cherche un bon père. Meredith est insistante avec les clients, tente ta chance.”

*** Elle secoue la tête, néanmoins. ***


ML : “Pourquoi accorderai je ma confiance à qui que ce soit sans qu’ils fassent leurs preuves ? C’est un risque, c’est notre métier prendre des risques. Deviens comptable si ça te fait peur. Mais gérer une bande de vieux grabataires, à qui tu pourras parfaitement faire confiance, notamment pour perdre leurs dents… Libre à toi, ma foi. Et il n’a pas quatorze ans, en pleine crise d’adolescence. Quand je te dis qu’il est devenu bon, ce n’est pas pour des prunes. Je ne te l’aurai pas recommandé dans le cas contraire.”

*** Elle lève les yeux au ciel, pensive. ***


ML : “Peut-être… Mais j’aurai trouvé de quoi te faire chanter avant. Bref, je suppose que tu désire réfléchir à ma proposition ?”

*** Sa petite moue eusse pu être mignonne. Dans les faits, ce genre de tête augurait plus une arrivée de problèmes en cas de réponse négative qu’une réelle gentillesse. ***




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Elyas
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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h21
 
Je levais un sourcil. En toute honnêteté, ouai, elle avait bien la tronche d’une personne qui essayait de se payer la mienne. Et ça, j’aimais pas. Devant le monologue de la dame, je récupérais ma pipe et en ravivait les braises d’une grande inspiration. A mesure qu’elle parlait, je la sentais monter en tension, comme si progressivement, cette négociation filait vers quelque chose de plus personnel.

Dans quoi m’étais-je encore embarqué?
J’en étais conscient pourtant. Replonger dans ce fichu carnet, c’était mettre un second pied dans un monde que j’avais, soit disant, laissé derrière moi une dizaine d’année plus tôt. Enfin, on ne se refait pas. Faut croire que ce genre de milieu, ça vous marque pour la vie.
La dernière phrase, cette drôle de question, plus rhétorique qu’autre chose d’ailleurs, m’arracha un sourire. Je vidais le fond de vin qu’il restait puis ressortis mon briquet. Un vaste tapis de fumée recouvrait à présent le plafond du bureau.


Nous faire chanter? Elle est bien bonne. Danser à la rigueur, et encore. T’as peut-être oublié à qui tu avais affaire.

Dans un cliquetis métallique, j’actionnais le briquet, laissant apparaître une petite flamme fortement bleutée. Je secouais légèrement la tête, animant les clochettes de mon couvre-chef.

Retraite tranquille, succession… Quels drôles de concepts.

Pause.

Nous craignons toutefois que tu te trompes lourdement à notre sujet. Primo, a vie mouvementé mérite une mort spectaculaire. Crever paisiblement dans un lit douillet, quel manque de panache ! Deuxio, tu sembles oublier que notre domaine, c’est pas vraiment le vol ni même la gestion d’un quelconque trafic en pleines eaux troubles. Non-non-non. Nous notre truc, c’est le spectacle, la comédie, les paris ! Si tu veux que ton fils devienne un simple saltimbanque soit, aucun problème, envoie le nous en échange de ce que nous te demandons et le marché est conclu. Autrement dit, nous craignons de ne pas être le candidat idéal, ni même adapté à ta demande pour être tout à fait...honnête ah ah !

Le briquet fut encore une fois actionné. La flamme dansait entre mes doigts. Compte tenu de la tournure de la conversation, je savais que les probabilités d’un quelconque dérapage étaient fortes. Néanmoins, je disposais d’un atout de poids : ma Farce. Qu’avais-je à craindre à présent de cette voleuse en fin de carrière? Pas grand-chose si ce n’est un contre temps fort peu appréciable dans mon calendrier à présent chargé. A la différence d’elle, je n’avais rien à perdre.

Récapitulons.
Si nous avons bien saisi, menaces de pacotilles mise à part, tu nous offre comme ça, presque gratuitement : un employé soit disant de talent pour nous fournir en matières premières; ta Main d’Argent qui constitue la majeure partie de ce que tu souhaites léguer à ton gamin; et ton réseau d’informateurs, que nous supposons bien plus étendu que le nôtre. Où est l’arnaque?


Le cliquetis du briquet se fit plus fréquent.

Même le plus idiot des désespérés ne proposerait pas ça à son plus proche collaborateur. Alors? On joue franc jeu ou on continue les simagrées?


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Cal Keran
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Kil'sin  
Le Julung 11 Jayar 815 à 12h28
 
*** Elyas était une tête de pioche. Elle aurait pu, non, du s’y attendre. Le fait de lui expliquer ce que pouvait être le concept d’instinct maternel lui passerait sûrement par dessus la tête. Et qui aurait pu lui reprocher ? Ils ne venaient pas d’un milieu où le désintéressement existe. Alors le désintéressement le plus total qu’est celui d’une mère ? Inutile de s’engager sur cette voie…

Un oeil sur la fumée dans le bureau. Elle sourit. ***


ML : “Tu ne m’as jamais faite danser, l’Artificier. C’est dommage, je suis persuadée que tu aurais pu être un bon partenaire.”

*** Ressortant sa lame, elle en admire le fil, une seconde. ***


ML : “Ce n’est peut-être pas ton rayon, mais c’est sensé être le sien. Je ne te demande pas de le materner, Elyas, mais de le faire devenir un partenaire de valeur. De lui apprendre ce que tu connais des rouages des Dessous. En bref, de faire ce que JE ne peux pas faire. Tu n’es PAS un simple saltimbanque, ton métier n’est pas de faire rire les gens, tout comme le mien n’est pas de servir de la bière au client. Arrête de me prendre pour une abrutie. Tu es peut-être devenu plus… Pittoresque que dans le passé, mais je ne peux pas crois que l’Artificier n’en soit plus un, et que tes demandes soient destinées à amuser la gallerie.”

*** Deux doigts se soulèvent. ***


ML : “Deuxièmement, je ne te donne pas la Main ou mon réseau, je t’autorise à les utiliser. Ne confonds pas deux choses. Je garde la main, et c’est le cas de le dire, sur l’outil. Mais ne compte pas sur moi pour soudainement ouvrir mes cuisses et déclarer que c’est une journée portes ouvertes pour toi et… Peu importe avec qui tu peux travailler.”

*** Se ré-appuyant sur son bureau, elle sourit de nouveau. ***


ML : “Le problème avec toi, c’est que tu n’arrives pas à croire que les gens peuvent être désintéressés. Je te jure que ça peut arriver. Par exemple, j’accepte de manière totalement désintéressée que tu te prennes pour le roi du Kil en plein milieu de mon établissement, sans exiger en retour la moindre excuse. Te laisser délirer sur le fait de contrôler mon commerce t’amuse, grand bien te fasse !”

*** Elle sourit. Encore et toujours. Toujours. Toujours… La voix, elle, est glaciale. ***


ML : “Maintenant, nous nous mettons d’accord. Soit tu estime que mon offre est avantageuse en ton sens, et tu l’accepte. Soit tu ne demande plus un doigt, mais un bras, nous savons tous les deux que je n’ai pas de temps à perdre, on se fait la bise, et on se revoit dans dix ans. Ton enseignement, contre mes infos. C’est pourtant tellement simple, Elyas, que je viens à me demander ce que tu peux avoir du mal à comprendre…”



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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h28
 
Devant le monologue agrémenté par divers sourires qui, de mon point de vue, tenaient plus de la grimace, je restais muet. Le masque. Ce sourire qu’elle n’arrêtait pas de me livrer, je le plaquais sur mes lèvres et le lui renvoyait en pleine face. Par moments, mes muscles s’étiraient un peu plus, le tout saupoudré d’un jeu de sourcil digne des plus fameux clowns kil’sinites.
Pendent tout ce temps, le cliquetis du briquet se poursuivait au rythme des phrases de la matrone.

Arrivé à la conclusion, ce moment où vous êtes sensé comprendre que vous êtes dos au gouffre et qu’à moins d'acquiescer on vous poussera irrémédiablement dans le vide, un étrange sentiment surgit en moi. Une sorte d’euphorie difficilement contrôlable. Ça commença par un petit hoquet, faussement camouflé derrière mes mains gantées. Puis de secondes en secondes, le hoquet s’amplifia, se transformant en un rire assumé, épais, presque mélodieux. Finalement, j’arrivais à reprendre mon souffle, essuyant quelques larmes qui faisaient couler le maquillage qui soulignait le contour de mes yeux.


Sacrée toi ! Encore un peu plus et on aurait cru jamais te retrouver ! Comme si la maternité t’avais toute changée ! Mais non-non-non ! La voilà de retour, la vraie la pure la dure, la dame aux Doigts d’argent !

Après avoir rang mon briquet, je frappais frénétiquement dans mes mains.

C’en est presque jouissif ! Comme un levé de rideau !

Je tirais à nouveau sur la pipe qui, dans cet instant d’hilarité, avait chuté entre mes cuisses, manquant de cramer mon superbe pantalon rouge et blanc.

Maintenant qu’on te reconnaît, on va effectivement arrêter de te prendre pour une prune, bien que, nous n’en doutons pas, te déguster aurait probablement été plus orgasmique que n’importe quelle nuit avec l’une de tes Mérédith.

Clin d’œil appuyé. Quel piètre séducteur je faisais.

Donc-donc-donc, ton gosse. On va voir ce qu’on peut faire. On y pose juste une condition, une toute petite.

Le masque souriant s’évanouit. A la place, un faciès de marbre, vidé de toute expression. Le ton mielleux avait lui aussi disparu. La voix paraissait en désaccord avec le personnage haut en couleur. Les syllabes étaient profondément marquées, les silences parfaitement calculés.

Ce type, qu’il soit ton marmot ou la légende encore vivante de son pâté de maison, on ne le connaît pas. Tu sais ce que ça signifie : il n’aura pas de deuxième chance comme on dit généralement. Qu’il essaie de nous la faire à l’envers et peu importe de quelle entrejambe il est sorti, on s’arrangera pour le faire disparaître.

Je posais une main sur le Crach’Feu. Les méthodes avaient évoluées.

Ça te va comme marché?

Le masque tout sourire refit surface.
La pression s’estompait. Peut-être.



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Cal Keran
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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h31
 
*** La pression s’estompait. On eu pu le croire, au début. Si la matronne souriait au soudain retour de l’Artificier, son sourire disparait brutalement lorsque l’homme énonce sa dernière condition. Soyons francs : évidemment, elle connaissait ce milieu. Evidemment, elle savait qu’aucune erreur ne serait permise à son fils si celui-ci voulait s’élever dans les dessous.

Mais dites à une mère, droit dans les yeux, que vous serez peut-être celui qui égorgera son enfant…

Sans un mot, lentement, la dame recule le siège, se mettant sur ses pieds. Posant doucement ses paumes sur le bureau, elle plante son regard dans celui d’Elyas. Ses machoires ? Blanches, littéralement sur le point d’exploser sous la pression. Pour un peu, vous entendriez un grincement si strident qu’il ferait hurler les chiens du quartier. Mais, parvenant à garder un calme… Plus ou moins apparent… ***


ML : “Qu’il essaie de te la faire à l’envers et je me chargerai moi-même de m’assurer qu’il ne puisse pas réitérer. Mais si j ‘apprends que tu as touché à un seul de ses cheveux. Rien qu’un seul…”

*** Doucement, elle se penche vers l’avant. ***


ML : “Ni moi, ni Meredith, ni quelque greluche que ce soit ne parviendrait à déterminer si tu es sorti du ventre de ta mère avec ou sans la paire de grelots qui te sert d’entrejambe. Je trouverai là où tu crèche, où que tu sois, je détruirai ce que tu as construit, quoi que ce soit, et je m’assurerai que tes partenaires regrettent de jamais avoir accepté de travailler avec toi !”

*** Oups. Ok, apu le calme. La lourde lame se retrouve planté devant le Saltimbanque, bien enfoncée dans la table. La force physique de la petite bombe blonde était largement supérieure à ce que laissait augurer son apparence, surtout lorsqu’on la mettait en colère. La main crispée sur la garde, elle soulève un sourcil. ***


ML : “J’apporte du papier, ou on fait ça sans contrat ? Avoue que ça aurait de la gueule, comme dernière clause.”

*** Difficile de déterminer s’il s’agissait d’une plaisanterie. ***




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Kil'sin  
Le Julung 11 Jayar 815 à 12h32
 

Je n’avais pas bougé d’un millimètre face à l’emportement soudain de la matrone. Ainsi donc, elle y tenait vraiment à son gamin. Première grosse information. Celle qui autrefois se montrait sans failles disposait désormais d’une faiblesse, et pas des moindres : une petite tête blonde nommée Cal. Si c‘était pas mignon tout ça…
La lame avait pratiquement traversée l’épais bureau. Elle n’était pas là pour rigoler la grognasse. Il fallait lui faire comprendre que moi aussi, malgré le joli costume, j’étais pas là pour aller gaiement à la cueillette aux pissenlits. Il s’agissait de travail. Et s’il y avait bien une chose que j’avais retenue, c’est que mêler travail et sentiments familiaux, ça peut mener loin, très loin…

Un court silence prit place après que Doigts d’Argents se soit tue. Puis soudain, profitant de cette nouvelle jeunesse que l’état de lanyshta avait déclenché en moi, je saisissais mon Crach’Feu et, du bras droit, le pointais directement à quelques centimètres du crâne de la femme. Nous y étions.


Bang-bang, dis-je avec espièglerie.

La scène était saisissante. Debout devant son bureau, le couteau encore enfoncé dans le bois, la matrone se retrouvait avec mon drôle d’engin pointé sur elle. De mon côté, j’étais toujours installé dans le fauteuil, le corps légèrement décollé du dossier de sorte à ajuster mon interlocutrice.


Ce que nous avons construits? Partenaires? Perds pas ton temps avec ça. Quand même, s’emporter pour si peu… C’est fâcheux.

Je penchais la tête sur la gauche. Le regard facétieux.

Les règles ont changé tu sais. Chez toi comme chez nous. Tâchons de nous y adapter avec civilité qu’en dis-tu?

Aussi vivement que lorsque j’avais pointé mon Crach’Feu vers elle, je le rangeais dans son étuis, rattaché au ceinturon.

Oublies donc la paperasse. Toi comme nous, on sait comment se trouver pas vrai? Et puis maintenant, on sait aussi où appuyer pour que ça fasse mal non? Alors les contrats…

Je tapotais à nouveau dans mes mains.

Il semblerait que ce soit un accord tout ça qu’en dis-tu? Marché conclu?

Je lui tendis ma main gauche, gardant la droite en réserve près du Crach’Feu, au cas où la situation nécessiterait un poil de flammes et de Farce.


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Cal Keran
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Le Julung 11 Jayar 815 à 12h40
 
*** Certes, la matronne était en situation d’infériorité technique. Mais aux dernières nouvelles, celui qui avait besoin d’elle, celui qui avait pris l’initiative de se déplacer jusqu’ici, c’était lui. Et pour fou, Elyas n’en restait pas moins un homme intelligente. Largent avait du mal à croire que celui-ci appuierait sur la gâchette sans une bonne raison. Et quelques menaces n’en étaient pas une. C’était, tout au plus, la cosmétique d’une bonne négociation.

Un sourire réapparaît vaguement sur le visage des Doigts d’Argent. Un large, très large sourire se dessine doucement. Et soudainement, elle éclate de rire. Un rire cristallin. Un rire rajuvénissant. Frais, même. De la peur ? Même pas une once, qui s’en étonnerait ? Comme si personne ne lui avait collé une arme sur la tempe.

Laissant l’homme reprendre son arme, elle reprend elle-même sa lame, regardant l’entaille dans le bois avec son sourire toujours figé. ***


ML : “C’est drôle. Autant d’années, pour ne jamais changer, malgré ce que tu dis. On a beau penser que nous avons les vies les plus trépidantes du Kil, nous restons aussi figés que des bourgeois du Dara. Notre vernis est plus brillant, et tu fais sûrement plus de bruit à toi tout seul que tous les grattes-papiers de la ville, mais…”

*** Elle hausse les épaules, rangeant la lame à sa ceinture. ***


ML : “Le fond, lui, est le même année après année. Dès que mon fils reviendra dans le quartier, je te le dirai. Mais lorsque tu iras le voir, évite de dire qui t’envoie. Il risquerait de mal le prendre, et avoue que commencer une relation ainsi, ce serait dommage, pas vrai ?”

*** Elle attrape la main de l’artificier. Une poignée de main ferme et plus réelle qu’un peu d’encre sur un bout de papier. ***


ML : “Marché conclu.”



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Kil'sin  
Le Julung 11 Jayar 815 à 12h40
 
Une mère attentionnée qui souhaitait toutefois garder ses distances avec l’être chérit. Drôle de situation. La poignée de main mit fin aux négociations. Je ne savais pas vraiment quoi en penser. Avais-je vraiment fait une bonne affaire en récupérant un marmot comme exécutant de mission? Ou bien serait-ce un échec cuisant? Pour l’heure, inutile de fantasmer sur ce qui sera ou ne sera pas.
Je tirais une grosse bouffée sur ma pipe.


Dès que tu auras retrouvé sa trace, envoies-nous toutes les informations le concernant par l’intermédiaire de notre assistant, un gamin qui se fait appeler Mi-mains. Il est à la tête d’une petite bande qui tourne dans notre coin d’Estaminets, les Escrocs-pieds.

Le tabac était pratiquement consumé.

Communique-nous également une liste de “fournisseurs” potentiels, qu’on aille pas taper à la mauvaise porte si tu vois ce que je veux dire.

Je refermais alors ma pipe puis la rangeais dans l’une de mes poches intérieures. Finalement, je m'extirpais du fauteuil. Mes yeux se posèrent sur l’entaille sur le bureau laissée par la lame.

Un si joli mobilier, c’est bien dommage…

Après un petit salut, je pivotais les talons et me dirigeais vers la porte.

Inutile de nous raccompagner, nous devrions retrouver notre chemin. Nous supposons que nous nous reverrons bientôt n’est-ce pas? D’ici là, portes toi bien, hé hé.

Sans attendre mon reste, je pris la porte puis quittait la taverne de la Main d’Argent.
Cal… Nouvel allié ou fouille merde en puissance? Peut-être n’avait-elle pas totalement, peut-être fallait-il laisser la place à la nouvelle génération. C’était là une chose dont j’avais plus ou moins prit conscience par l’intermédiaire du petit Mi-mains. Dans un sens, je l’avais éduqué à une vie faite de liberté. Il avait su en comprendre les bons côtés mais également les pièges. Cal...Cal… Seras-tu te montrer aussi obéissant?
Avec l’idée du devoir à moitié accompli, je regagnais mon Appart-telier.



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