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Quand l'horizon vient à soi rencontre du musicien |
Freya Hygie
Passeurs de temps, Libraire-Arkéolite
Kil'sin
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Le Vayang 22 Manhur 815 à 10h48 |
*** Il avait su charmer son oreille,
capter son attention un soir,
l'intriguant sans pareil,
avec une lyre dans le noir.
Elle se demandait bien quels étaient les traits de ce musicien si talentueux.
Ses pas l'avaient conduite vers les remparts.
Parfois elle aimait se promener là-bas, au calme.
Elle regardait au loin en se demandant si Nogarde avait raison de penser que l'ailleurs était prometteur.
Ça l'intriguait, ça l'angoissait, ça la motivait aussi.
Elle s'était accoudée sur le muret de pierres.
Perdue dans ses pensées, son oreille fut attirée par une mélodie qui s'approchait.
Elle releva la tête par curiosité. *** |
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Le Luang 25 Manhur 815 à 09h50 |
Il regarda à nouveau la missive et lu à nouveau les instructions.
* Rejoindre le collecteur d’eau H-24bat en Kisling et effectué les travaux pour sa remise en service.*
Il plia le parchemin, le glissa dans sa poche. Sa main frôla sa lyre, il repensa à la nuit passée. Il avait joué de sa lyre sur l’aqueduc puis sa pensée avait été touchée par un esprit, l’esprit d’une lanysha. Elle l’avait surpris, touché, leurs échanges n’avaient été que musique et chant.
Un bruit, le fit sortir de ses pensées. Il releva la tête et aperçut les trois hommes qui allaient se joindre à lui pour la tache de réparation. Il attrapa ses sacs et les rejoignit. Le voyage jusqu’au kill fut plus long que prévu. Ils voyagèrent en suivant l’un des aqueducs principaux et en profitèrent pour l’examiner. Afin de repérer tout problème bientôt il recevrait beaucoup plus d’eau valait mieux repérer tout problème avant.
Il sortit du collecteur et s’étira, cela faisait plusieurs heures qu’ils travaillaient pour sa réfection il était temps de s’arrêter et de faire une longue pause. Il regarda ses camarades s’éloigner puis regarda le kill, il avait envie de le visiter, de trouver un endroit ou jouer.
Il referma l’accès du collecteur ajusta son sac et s’élança vers le kill.
Après plus d’une heure il s’arrêta sur une petite place et commença à jouer.
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L'eau, goutte à goutte, creuse le roc |
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Freya Hygie
Passeurs de temps, Libraire-Arkéolite
Kil'sin
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Le Merakih 3 Jayar 815 à 10h22 |
*** Ce qui accrocha son regard en premier fut l'instrument.
Les cordes brillaient avec les rayons du soleil.
La lyre semblait vivante tant elle vibrait entre les mains de son maître.
Puis la mélodie la fit se lever, elle avança vers le musicien.
Elle était captivée et soudainement compris :
"Vous ?"
Elle ne sut dire autre chose tant leur rencontre était le fruit du hasard.
Elle détailla chaque trait du visage du mélomane,
s'attardant sur ses cheveux nattés.
Elle penchait la tête son oreille toujours charmée par la mélodie.
Admirative,
elle déposa une pièce dans l'escarcelle de l'homme
après l'avoir fait glisser entre ses doigts.
Elle attendit qu'il finisse tout en l'observant,
son regard allant du poète à son instrument. *** |
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Le Sukra 6 Jayar 815 à 16h19 |
Comme à chaque fois qu’il jouait, tout sembler s’effacer autour de lui. Il n’y avait plus que lui et la musique, le lieu et la raison de sa venue disparaissait totalement.
Les passants devenaient des visages flous, leurs silhouettes semblaient faites d’un brouillard gris et terne. Ils allaient et venaient en un flot incessant, il était tel un ilot au centre d’un fleuve. Parfois en tendant son esprit vers l’une ou l’autre des silhouettes, il pouvait percevoir leur ressentie et ajuster sa musique. Il aimait faire ressentir la musique plutôt que de la faire écouter.
Le temps s’étala peu à peu et avec lui, le flot de passant diminua. Mais cela ne l’arrêta pas pour autant, il continua à jouer enchaînant morceau après morceau.
Alors qu’il jouait une balade connue, quelque chose attira son regard. Par mis les passants, une silhouette se détacha, elle était différente plus lumineuse, plus colorée, la teinte pourpre d’une longue cape.
Il continua à jouer, son regard ne se détournant que légèrement de la silhouette. Elle émit un mot, une question, une surprise dont il ne comprit pas de suite la signification.
Quand celle-ci se pencha pour déposer une pièce dans son escarcelle, il remarqua, s’échappant de la capuche, des mèches de cheveux. Leur couleur lui rappela la neige, pas celle présente au cœur de l’hiver. Mais les premières neiges, les premiers flocons virevoltant et recouvrant avec douceur le sol endormi pour l’hiver.
Son esprit se pencha vers la dame et la surprise lui fit rater une note qu’il rattrapa vite. Il comprit alors, il avait devant lui celle dont l’esprit l’avait touchée plusieurs nuit plus tôt.
Il termina son morceau salua la foule tout en gardant un œil sur elle, de peur qu’elle ne soit qu’une illusion qu’un rêve et qu’elle ne disparaisse au moindre clignement des yeux. Il finit par se tourner vers elle, silencieux immobile, les derniers badauds supposant qu’il avait finis sa représentation s’éloignèrent les laissant seuls face à face dans un silence surpris.
Il lui fallut quelques secondes pour se reprendre. Sa main se posa sur sa lyre et des notes joyeuses s’élevèrent. D’un pas, il fut au plus près et avant qu’elle ne puisse réagir lui attrapa la main et lui fit faire un pas de deux. Puis la lui lâcha et d’un léger bond s’éloigna, non sans avoir remarqué sur le léger glissement de la capuche un visage digne des plus belles mélodies.
Il entama alors un petit morceau, un fin sourire sur les lèvres. Puis quand la mélodie se termina, virevolta sur lui-même et fit une révérence.
Puis d’une voix calme et douce.
Je suis Kalan
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L'eau, goutte à goutte, creuse le roc |
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Freya Hygie
Passeurs de temps, Libraire-Arkéolite
Kil'sin
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Le Dhiwara 7 Jayar 815 à 17h09 |
*** Les notes s'envolaient en caressant l'air,
comme si elles s'en servaient afin de gravir les hauteurs,
afin de se perdre dans l'immensité du ciel.
Freya parfois avait les yeux qui semblaient les suivre,
elle relevait la tête comme si elle les accompagnait vers les cieux.
Et hop la mélodie eut un petit accro,
elle redescendit sur terre,
l'espace d'un instant se retrouvant la main saisie à virevolter comme les notes au bras du musicien.
https://www.youtube.com/watch?v=qSgsW9GLerA
Alors l'esprit encore perdu,
elle fit une révérence polie,
retira sa capuche pour se présenter à son tour d'une voix timide.
"Et moi Freya"
Puis elle enchaina :
"c'est un véritable enchantement !
votre musique est si vivante,
si vibrante,
à chaque fois j'ai l'impression que vous l'animez,
et même qu'elle vous anime !
Vous ne faites qu'un avec votre instrument !
Puis je le voir ?"
Se risqua t-elle à demander pousser par la curiosité.
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Le Merakih 10 Jayar 815 à 14h49 |
Il resta un moment silencieux, observant le visage fin et délicat, un fin sourire sur les lèvres.
En même temps, il répéta le nom plusieurs fois puis les lettres une à une, jouant avec leur sonorité. Peu à peu les sonorités et l’image de ce visage délicat s’entremêlèrent et firent naître une mélodie.
Un chant silencieux, une poésie, une ballade sous la lune.
https://www.youtube.com/watch?v=ifQ3JRS4gqc
Ravi de vous rencontrer, Dame Freya, dit-il d’une voix douce.
Lentement il posa la main sur sa lyre.
Je suis ravi que ma musique vous plaise.
Il la décrocha à la tendit à Freya.
En jouer est très facile mais donner corps à la musique ça c’est autre chose. L’instrument, le musicien notamment son esprit et la mélodie doivent se fondre ensemble. Si ce n’est pas le cas même une belle mélodie restera terne. |
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Freya Hygie
Passeurs de temps, Libraire-Arkéolite
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Le Matal 23 Jayar 815 à 10h42 |
*** Elle reçut la lyre entre les mains avec une émotion réelle.
L'instrument avait quelque chose de magique à ses yeux,
il avait semblait il une âme propre,
liée à celle de son musicien.
"Vous avez grandement raison"
lui dit elle tout en admirant la finesse des cordes.
"Elle est magnifique,
et vous en jouez admirablement bien !
Depuis combien de temps partagez vous votre vie avec elle ?"
le questionna-t-elle en lui rendant sa source musicale
tout en restant les yeux accrochés dessus.
Elle n'avait pas la chance de savoir jouer,
mais la musique et les notes avaient ce pouvoir envoutant auprès d'elle.
Elle s'assit à même l'herbe et lui intima de jouer de nouveau.
Plus par frénésie de l'écouter que de vouloir le lui imposer.
"S'il vous plait, jouez ! Jouez encore !" *** |
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Le Dhiwara 28 Jayar 815 à 14h48 |
Kalan regarda sa lyre, les doigts caressant le bois poli et patiné depuis toutes ses années d’utilisation.
La question le ramena loin dans son passé.
Le petit atelier accoudé à la salle de musique de ses parents. Il alternait les répétitions et la lutherie.
Oui, la question le ramena à cette époque.
Des images se formèrent, il se revit dans l’atelier, ses parents jouant dans la pièce d’à côté. La musique accompagnée son travail puis quand elle se taisait c’était le chant du ciseau à bois qui prenait place. Il lui sembla même sentir l’odeur des copeaux de bois frais.
Il avait travaillé des jours, des semaines, mais petit à petit la lyre avait pris forme. Il avait placé les cordes avec appréhension et excitation. Puis après quelques réglages, il avait joué les premières notes. Et là, la joie avait éclatée, les larmes avaient mouillées ses yeux, le son était incroyable rien à voir avec le son de celle avec qui il jouait depuis son plus jeune âge.
Il s’était précipité auprès de ses parents et avait joué un morceau. Sa mère avait pleuré, son père avait affiché un regard plein de fierté. Il avait respecté la tradition familial en fabricant son instrument il était devenu un musicien accompli.
Ce soir-là, ils avaient fêtés cela en jouant tous les trois dans une auberge ce n’était plus un duo jouant avec leurs enfants mais un trio.
Depuis longtemps, très longtemps dit-il avec un regard songeur.
Il regarda Freya s’assoir sur l’herbe, le soleil l’entourant d’une douce lumière. Image féérique, sorti d’un rêve, il fixa l’image dans son esprit.
Puis, fit une légère révérence avec un large sourire. Les doigts caressèrent les cordes, quelques notes s’envolèrent. La voix de Kalan s’éveilla à son tour, chanson et notes s’entremêlèrent en un chant ancien.
https://www.youtube.com/watch?v=2Zif0o1p8Ts |
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Freya Hygie
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Le Luang 17 Agur 815 à 11h33 |
*** Elle avait écouté son explication mystérieuse avec un vif intérêt,
et même si le musicien n'avait pas voulu en dire de trop,
elle s'émerveillait des mots qui sortaient telles des notes de musique de la bouche de Kalan.
Ce musicien avait l'air de faire vibrer les sons
et de réveiller les sentiments les plus profonds.
Elle ferma les yeux et se laissa envahir par sa prose.
La mélodie était presque irréelle, elle avait un petit goût de mystique.
Il ne faisait vraiment qu'un avec son instrument,
ils étaient liés corps et âmes à ne pas mentir.
Une bise fraiche vint voler quelques notes pour les porter bien plus haut dans le ciel.
Elle ouvrit les yeux et posa ses mirettes sur l'homme,
l'air sincèrement subjugué.
"c'est tout simplement magnifique, le savez vous au moins ?
vous avez un véritable don !"
Elle était sincère dans ses paroles et son éloge n'avait aucune arrière pensée. *** |
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Le Sukra 22 Agur 815 à 15h25 |
Les notes tintèrent, Kalan regarda autour de lui comme si il les voyait s’élevées et s’éteindre. Puis avec un fin sourire sur les lèvres, se tourna vers Freya et pinça les cordes jouant les dernières notes. Elle avait les yeux fermées et semblait ne faire plus qu’un avec ce qui l’entourer, une beauté mystique auréolé des dernières notes de la mélodie. Telle une créature divine s’éveillant au monde elle ouvrit les yeux.
Il écouta ses mots, écouta la mélodie de sa voix et se promit d’en faire une mélopée
Vos paroles me font chaud au cœur.dit-il
Il regarda autour de lui un instant
J’ignore si c’est un don, dit-il avec douceur. Mais si cela en est un alors il est bien pâle face au votre. Savoir écouter est un don rare et précieux visiblement vous le possédez.
Puis d’un pas léger s’approcha d’elle, se pencha. Et avant qu’elle ne puisse réagir lui attrapa la main et la leva d’un mouvement fluide. Au plus près, il la regarda droit dans les yeux le temps de quelques battements de cœur.
Finalement, il se pencha et à son oreille.
J’avais prévu de jouer un peu puis d’explorer le kill.
Puis il se redressa, la regarda à nouveau dans les yeux. Il lui lâcha la main et d’un mouvement léger recula de quelques pas. Il fit son plus beau sourire.
- Si vous acceptez d’être mon guide, je vous promets deux chansons.
La première.
Une chanson du passé,
de tous oubliés
et de mes mains réveillées.
Nul ne l’a jamais écouté
mais pour vous,elle sera révélée.
La seconde.
La promesse d’une rencontre,
à minuit au cadrant d’une montre.
Des retrouvailles,
sous un ciel clairsemé de mille étoiles.
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Freya Hygie
Passeurs de temps, Libraire-Arkéolite
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Le Sukra 22 Agur 815 à 22h40 |
*** La surprise fut telle qu'elle resta sans voix.
Seules ses joues se noyèrent dans une teinte rosée.
Alors qu'il plongeait ses mirettes au coeur des siennes, son sang s'emballa
et il faillit bel et bien la déstabiliser totalement.
Heureusement que la confidence arriva à son oreille,
elle eut le temps de reprendre ses esprits avant de lui rendre réponse.
Sa voix trahissait néanmoins une certaine émotion :
"heu...oui, oui bien entendu"
Elle le fixait et reprit
"ce serait même avec plaisir !
je vous ferai visiter le parc,
les puces
et nous pourrons même nous arrêter prendre le thé dans ma boutique !"
Voilà c'était dit, elle avait repris du poil de la bête
et son naturel revenait au galop.
"et comme je suis une grande curieuse,
je serai ravie d'entendre ces deux chansons !"
Elle lui sourit à son tour et inclinant la tête sur le coté le questionna :
"par où voulez vous commencer votre visite ?" *** |
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Le Matal 1 Saptawarar 815 à 16h38 |
Kalan observa un instant Freya dont les joues étaient teintées de rose.
Dans son esprit, des notes affluèrent formant une mélodie. Douce et cristalline, empreint de mystère, envoutante.
La mélodie était Freya, elle se calquait parfaitement avec ce qu’il voyait d’elle. Il la chassa dans un coin de son esprit se promettant de l’écrire et de l’améliorer.
Elle accepta sa demande et c’est avec un large sourire qu’il s’approcha d’elle tout en accrochant sa lyre à sa ceinture.
Il se plaça a son côté puis lui prit le bras comme si la mélodie de cette rencontre ne pouvait en être autrement. Il inclina la tête vers elle et dit doucement en la fixant dans les yeux.
une tasse de thé et visiter votre boutique gardons cela pour la fin. Le meilleur pour la fin dit-on. Allons visiter le parc et les puces pour commencer.
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Freya Hygie
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Le Matal 8 Saptawarar 815 à 18h34 |
*** Elle rougit lorsqu'il lui prit le bras, elle n'en avait pas coutume, mais en guide digne de ce nom elle guida donc leur pas vers le parc.
Elle aimait beaucoup le parc, il avait des notes d'évasion, de liberté,
de nature, il offrait aux âmes un lieu de sérénité si tentait que l'on prenne le temps de l'observer.
Alors elle le conduisit jusqu'au pied de son arbre favori.
De là, elle reprit son bras de l'étreinte et lui dit un sourire aux lèvres,
le ton plein de malice.
"Voyez vous cet immense arbre,
j'aime à m'y percher tout au sommet.
Là dernière fois que j'y ai séjourné pour faire
un peu de lecture j'ai...comment dire...failli assommer
Monsieur Danthos qui passait en dessous."
Elle se mit à rire en repensant à sa rencontre avec l'homme.
"J'étais tranquillement en train de bouquiner quand une bourrasque de vent m'a faite lâcher mon livre des mains ! Et vlan il a chu aux pieds de Monsieur Danthos, et heureusement l'évitant de peu !
Mais, là n'est pas la véritable question en fait !
Ce qui a de plus merveilleux se trouve là haut !"
Et comme elle disait ses mots, elle défit sa cape qu'elle déposa au sol et commença à grimper en s'agrippant aux branches de l'arbre généreux.
Elle se hissa de trois bon mètres et dit à Kalan :
"Montez ! rejoignez moi vous allez voir !!"
Et surtout elle n'en dit pas plus, il fallait bien garder une part de mystère.... *** |
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Le Matal 15 Saptawarar 815 à 15h10 |
Ils marchèrent tranquillement de rues en rues, Freya se montrant un excellent guide connaissant de nombreuses choses sur son kill. Au bout d’un moment, ils atteignirent un grand parc verdoyant.
Kalan en y pénétrant ressenti un changement d’atmosphère. La lourdeur de la ville disparaissait en ce lieu laissant place à une douceur particulière. Ils longèrent un sentier d’un côté bordée par des arbres de l’autre par un plan d’eau scintillant sous le soleil. Ils croisèrent quelques promeneurs solitaires, certains assis sur des bancs observant l’étendue lumineuse.
Petit à petit, ils s’approchèrent d’un arbre gigantesque dépassant de loin la cime de tous les autres. Cet arbre était particulier pour Freya et cela le toucha qu’elle partage cela avec lui. Elle lisait sur une branche de cet arbre, tout comme lui jouait la nuit sur le plus haut aqueduc de son kill.
Freya posa sa cape au sol et commença à escalader l’arbre. Il l’a regarda avancer avec grâce, branche après branche.
Au bout d’un moment, elle se retourna et l’invita à la suivre avant qu’il n’est pu dire ou fait quoi que ce soit elle grimpait à nouveau puis disparu entre les branches.
Il regarda un instant le soleil filtrait à travers les branches puis ajusta sa lyre et s’élança à son tour.
Les branches étaient épaisses et peu espacées ce qui faciliter l’ascension. Ils avancèrent rapidement puis non loin de la cime Freya s’installa sur une large branche, il l’a rejoignit et fit de même.
Là il découvrit un spectacle magnifique, à travers une trouée du feuillage on voyait le parc se dessiner entièrement, une vision incroyable, féérique.
Mais il n’y avait pas que cette vision, la sensation aussi. Cela ressemblait à ce qu’il ressentait au sommet de l’aqueduc. Une sensation de paix et de liberté infinie mais ici il y a avait aussi cette sensation de sécurité, comme si l’arbre nous enlaçait de ses branches.
Il fit un large sourire à Freya puis ferma et s’appuya contre le tronc. Il se laissa envahir par la musique qui l’entourait. Le vent faisant bruisser les feuilles, le doux craquement des branches, la sève circulant, la respiration légère de Freya.
Ses doigts frôlèrent la lyre et des notes s’envolèrent se combinant à toute cette musique.
C'est alors que sa voix s'éleva à son tour, en un chant lointain.
https://www.youtube.com/watch?v=lzVOo6pDZlA
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Freya Hygie
Passeurs de temps, Libraire-Arkéolite
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Le Sukra 19 Saptawarar 815 à 21h01 |
*** Elle l'observa en silence,
suivant du regard des notes que seule elle pouvait certainement voir s'élever vers la canopée de l'arbre.
Il avait de la magie dans les doigts et dans sa voix,
oui il savait moduler les cordes de son instrument
et en faire naître une mélodie envoutante, vibrante.
Elle se laissa aller à son tour et se lova contre le tronc de l'arbre.
Une bise légère vint porter les notes un peu plus haut,
frôlant les branches pour les faire danser à leur tour
et par la même occasion,
faire voleter des mèches blanches.
Elle rêvassait se promenant entre les nuages,
galopant avec ses pensées musicales sur le dos d'un étalon blanc gris.
Elle sourit à son tour et lorsqu'il eut fini son chant,
elle tapota doucement dans ses mains.
"C'est tellement agréable, surtout perchée si haut,
cela donne une nouvelle dimension !!
Je me sentirai presque aussi légère que de la vapeur montant pour se coller aux nuages passant.
Où jouez vous lorsque vous êtes chez vous ?
Vous devez avoir un public inouï !
Un talent comme le vôtre est une chose rare et précieuse,
vous ne faites pas que jouer la musique,
vous la vivez, vous la partagez !"
Elle s'adossa un peu mieux et lui dit :
" C'est un poème que j'ai dans un de mes livres,
je l'aime particulièrement car je trouve qu'il donne goût à la vie!
Le voici :
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas,
celui qui ne lit pas,
celui qui n’écoute pas de musique,
celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre,
celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l’habitude
refaisant tous les jours les mêmes chemins,
celui qui ne change jamais de repère,
Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements
Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement celui qui évite la passion
et son tourbillon d’émotions
celles qui redonnent la lumière dans les yeux
et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap
lorsqu’il est malheureux au travail ou en amour,
celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves,
celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n’a fui les conseils sensés.
Vis maintenant !
Risque-toi aujourd’hui !
Agis tout de suite !
Ne te laisse pas mourir lentement !
Ne te prive pas d’être heureux ! "
[Elle fixa, finissant sa dernière phrase avec passion.]
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Le Matal 29 Saptawarar 815 à 15h01 |
Peu à peu le monde qui l’entourait se rappela à lui.
Il y eu d’abord le parc et ses promeneurs puis les oiseaux s’ébrouant sur le lac aux eaux miroitantes sous le soleil. Puis ce fut le tour du bruissement des feuilles face à l’assaut d’une douce brise. Et enfin l’arbre, la branche sur laquelle il se trouvait assis, Freya a ses côtés.
Alors que les dernières notes prenaient vie et que les dernières paroles de son chant s’élevaient à travers la frondaison de l’arbre, il ouvrit les yeux.
Par une trouée du feuillage, les rayons du soleil tombant sur leur perchoir, les plonger dans une lumière dorée.
Les dernières paroles s’élevèrent en même temps que la dernière note.
Freya tapota des mains. Un fin sourire sur les lèvres, il inclina la tête vers elle en guise de remerciement.
Quand je ne travaille pas aux aqueducs, je joue partout, répondit-il.
Sur une petite place ou une grande, sur une esplanade, dans une auberge.
Ou alors perché sur un arbre, dit-il avec un large sourire.
Mais ce que j’apprécie c’est de jouer sur le sommet des aqueducs en pleine nuit sous la lune et les étoiles.
Il écouta le poème, écouta le rythme des mots, la mélodie des phrases. La mélodie chantée en lui, faisant vibrer son âme comme ses doigts faisait vibrée les cordes de sa lyre.
C’est un très beau poème, je comprends que vous l’aimiez. En tout cas, j’ai peut-être un don pour jouer de la musique, vous c’est celui de déclamez des vers.
J’espère que vous m’en ferait découvrir d’autre.
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Freya Hygie
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Le Vayang 16 Otalir 815 à 21h53 |
*** Et bien je vis sur un océan de livres,
une azure parsemée de pages blanches où coule à flot l'encre des mots de la vie.
Des mystères enfouis, des mystères dévoilés,
des contines du passé,
des vers du présent,
des rimes pour un futur à construire.
Je nage dans des mers colorées,
jamais je ne rencontre d'écueils et si parfois mon coeur fait naufrage,
j'accoste mon navire sur le rivage,
et je prends le temps de souffler,
de respirer avant de repartir voguer.
J'ai des poèmes plein la tête, ils ne sont que rarement de ma voix,
mais je sais les porter dans les airs pour qu'ils dansent
et prennent vie aux oreilles de qui veulent bien les ouïr !"
Et elle se mit à enchainer un nouveau poème :
Vous êtes la beauté. Vers, la pure Ionie
C'est de vous que naquit Vénus au temps des dieux,
Et vous avez formé son corps victorieux
De votre onde mobile à la lumière unie.
C'est vous, près des vaisseaux, qui faisiez l'harmonie
Des sirènes charmant les Grecs mélodieux,
Et reflétiez l'effroi des grands temples pieux
De Sunium aux bois sacrés de l'Ausonie.
Bien que l'âge ait passé des vieux mythes charmants
Et qu'au sein de vos flots soulevés ou dormants
La raison ait tué la chimère sacrée,
Au fond de votre abîme impénétrable et bleu,
L'âme malgré soi cherche et regarde attirée
Si dans cet autre ciel on ne verrait pas Dieu.
***
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Le Luang 2 Nohanur 815 à 11h30 |
Kalan s’appuya contre le tronc, les yeux fermés. Les mots de Freya l’entourèrent.
Dans son esprit, apparue une note puis une seconde, chaque lettre, chaque syllabe du poème devenait une mélodie, une symphonie.
Machinalement, ses doigts se portèrent sur la lyre et la mélodie s’éleva accompagnant Freya dans son poème.
Les notes et les vers virevoltèrent ensemble.
Sous l’effet d’une brise plus forte, les branches de l’arbre frémirent donnant l’impression que lui-même réagissait à la beauté des vers qui se déclamait sur l’une de ses hautes branches.
https://www.youtube.com/watch?v=qCVYtCSGO0M
Le dernier vers se termina, la dernière syllabe s’envola accompagné d’une dernière note. Ne resta alors que le bruit des branches un applaudissement pour le duo.
Kalan se redressa légèrement et regarda Freya.
On dirait que je ne suis pas le seul musicien en ce lieu. Vous jouez avec les mots comme je joue avec les notes et vous les faites chanter dans votre propre mélodie.
D’un bond, il fut debout sur la branche un sourire radieux sur les lèvres. Il s’inclina devant Freya.
Merci pour ce chant.
Son regard se porta par la trouée, le paysage lointain.
Il resta ainsi un instant.
Puis il se pencha vers Freya.
Je crois que ce sera la plus belle image que je garderais de ce lieu, dit-il un fin sourire sur les lèvres
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Freya Hygie
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Le Vayang 20 Nohanur 815 à 09h45 |
*** Le vent s'engouffra dans les cheveux de neige et d'ébène, point de jaloux, les mèches volèrent dans le souffle frais.
Elle frissonna, et se leva, l'horizon était immense vu d'en haut, il s'étendait aussi loin que l'oeil pouvait le percevoir...et bien plus loin encore.
Elle lui sourit et annonça :
"je vous offre un thé dans ma petite boutique si vous en avez le temps, le coeur et l'envie !
elle est à deux pas d'ici, à quelques battements d'ailes, une pincée de minutes, un soupçon de détour, une fraction de secondes !
Vous venez ?"
Et là dessus elle se laissa glisser entre les branches pour retrouver la terre ferme sous ses pieds bottés.
Telle une plume elle reprit contact avec le sol, levant les yeux au ciel, vers l'arbre, toute sourire et de dire au musicien :
"alors, vous me rejoignez ?
avant que la nuit ne se décide à se lever !"
La nature se parait avec élégance de ces tons chauds de l'automne,
et Freya faisait penser à ce premier flocon qui tomberait sur le paysage peu de temps après.... *** |
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Le Luang 30 Nohanur 815 à 21h24 |
Kalan observa les mèches blanches danser sous l’effet de la brise. Freya lui rappela l’une de ses créatures fabuleuse sortie droit d’un conte du temps passé.
Il était si captivé par l’image qu’il sursauta légèrement à la question de Freya.
Du thé… Oui volontiers. Comme un silence dans une partition, on a toujours besoin d’une bonne tasse de thé.
Quelques paroles, lui revinrent en mémoire et alors que Freya s’apprêtait à descendre. Il chantonna d’une voix enjouée.
Aimez-vous toujours le thé
Avec un sucre et presque froid ?
Allez-vous toujours, l'été
Soigner les pauvres à Calcutta ?
Taquinez-vous toujours les gammes
Avec vos charmants petits doigts ?
Debussy habillait votre âme
D'un romantisme délicat
Tout en chantonnant, il recula contre le tronc pour laisser passer Freya. Il l’observa descendre avec grâce, jusqu’à ce qu’elle disparaisse cachée par les branches basses.
Il releva la tête au chant d’un oiseau, le chercha des yeux puis renonça, se concentrant juste le chant.
Au bout d’un moment, la voix de Freya s’éleva du sol, le faisant sortir de ça transe. L’oiseau se tu et s’envola faisant bruisser ses ailes sur une dernière note d’adieu.
J’arrive
Il regarda une dernière fois par la trouée, une mélodie lui revenant en mémoire.
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Il se retourna et commença sa descente. Sur la dernière branche, il marqua une pause observa Freya qui l’attendait. Puis il bondit pour attérir juste devant elle avec un grand sourire.
Il s’inclina en une profonde révérence sans quitter des yeux ceux de Freya.
Ma dame, me voici prêt à découvrir un nouveau morceau, une nouvelle partition, un nouveau chant.
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L'eau, goutte à goutte, creuse le roc |
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