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On ne vole pas une voleuse !
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Melky Errilia
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Julung 16 Astawir 815 à 15h28 |
Une jeune femme rousse entra dans la taverne. Elle était plutôt énervée. D'ailleurs, elle était entrée dans la taverne pour se calmer un peu. Et pour cela, quel meilleur remède qu'une bière ? Et pourquoi était-elle énervée ? Des gamins ont essayé de lui faire des poches ! Lui faire les poches à elles ?! Comme si c'était au singe qu'on allait apprendre à faire la grimace ! Elle qui dans son enfance était spécialiste pour montrer son joli visage et demander la Charité et ensuite, profitant du moment d'inattention pour se servir du reste. Ah tout se perd !
Une bière si vous plait ! dit-elle au tavernier.
La bière fut servie et la jeune femme après avoir payé la consommation, ne put s'empêcher de donner un conseil au tavernier :
Vous devriez mettre un bon coup de pied au derrière aux gamins qui rodent devant votre taverne. Imaginez que vos clients ne puissent payer à cause d'eux ?!
Bon d'accord, la jeune femme rousse n'en avait croisé qu'un seul. Mais ayant travaillé dans le domaine, elle savait qu'il y avait un comité. Et comme elle était très vexée d'avoir laissé filer le garnement, elle voulait qu'il soit retrouvé et qu'il ait droit à une bonne correction. Ainsi il deviendra davantage expert dans son domaine ...
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
Kil'sin
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Le Vayang 17 Astawir 815 à 00h17 |
Alors que la rouquine était assise au comptoir de la taverne "Bois sans fin", un rire saccadé résonna à deux tabouret d'elle. J'en étais l'unique responsable, amusé de voir une Kil'sinite être surprise de se genre de pratiques.
Coiffé de mon habituel chapeau, je secouais la tête dans un tintement mélodieux de clochettes.
Guiz', elle est marrante ta cliente. Tu pense que nous pourrions l'embaucher pour notre prochain spectacle? Un peu d'humour absurde mêlé à un physique avantageux, ça peut faire son effet non?
Guizar, l'aubergiste avec qui j'avais partagé la même enfance dans ces quartiers, entre autres, rigola de bon cœur, sans savoir si de mon côté, je faisais preuve de sérieux ou de dérision. Il était comme ça le Guizar, toujours a essayer de faire bonne figure, ne souhaitant pas s'attirer d'ennui histoire de préserver sa clientèle et son établissement à son propre compte. C'était ce genre de type lisses, sans histoire, sans magouilles, au physique suffisamment imposant pour vous faire regretter une bagarre en fin de soirée.
Je sirotais mon vin du bout des lèvres sans accorder d'attention à la jeune femme.
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Melky Errilia
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Vayang 17 Astawir 815 à 01h53 |
A cette heure se l'après-midi, la taverne n'était pas remplie, mais il y avait quand même quelques clients.
Il y avait aussi des artistes. Peut-être préparaient-ils les spectacles du soir. Ou peut-être des Artistes de rue, qui divertissent sur les trottoirs. Un public divertit est moins attentif et les recettes sont meilleurs pour les bambins. Tout le monde est gagnant. Sauf peut-être le public qui pensait avoir un spectacle gratuit ou donné ce qu'il voulait. Mais la gratuité, n'existe. Et pour les arts, on paie toujours très mal l'art ! Donc ...
Ah ! A ce que je vois les artistes sont déjà arrivés. Petit entracte ? Les artistes divertissent, les enfants se nourrissent, et pas que de rire.
Après avoir bu une gorgée de bière au comptoir, elle se leva et se dirigea vers la table de l'homme aux clochettes.
Ecoute, je ne sais si on s'est déjà croisé dans le passé ou non. Bien que ton visage ne me dise rien, enfin pour le peu qu'on en voit, j'ai l'impression qu'on a tout intérêt à faire connaissance.
Et oui, Malky était devenue amnésique. Elle poursuivit en sortant de ses cheveux roux, une pièce de monnaie.
Tiens, je crois qu'elle t'appartient !
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
Kil'sin
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Le Vayang 17 Astawir 815 à 06h07 |
La rouquine se décala vers moi. Surprenant. Je la regardais de la tête au pied. Mouai, finalement de près, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat. Avec un peu de maquillage, des extensions de cils, elle aurait son utilité mais sans ça, elle semblait juste être une grande gueule pour qui après midi rimait avec bidon rempli de houblon.
Le visage de marbre, je replongeais mes yeux dans mon verre, bientôt vide.
Lorsqu'elle tendit la pièce en provenance de sa tignasse, je levais un sourcil, non pas par stupeur, mais par curiosité.
Voyez-vous ça.
Vous semblez croire bien des choses, comme le fait que votre bidule nous appartient alors que nous n'avons que très rarement pu en disposer. Si nous étions honnête, nous vous dirions que vous vous trompez, assurément. Cependant, le fait est que vous avez raison au sujet de cette pièce. Donnez la donc à ce cher Guizar, qu'il nous serve ce même délicieux breuvage qui offre l'extase à nos papilles.
Silence.
Je vidais mon verre d'un trait. Guizar me regardait d'un air amusé. Il aimait bien me trouver à son comptoir. Les Arlequinades disait-il, ça lui rapportait du pognon. Voilà pourquoi la plupart du temps, je pouvais boire à l’œil. Donnant-donnant.
Concernant la gamine, Qui qu'elle soit, cette petite était soit très futée, soit totalement paumée. Une chose m'intriguait toutefois chez elle.
Bien, puisque vous nous offrez à boire, nous nous devons de vous accorder un brin d'intérêt. Ce n'est que pure politesse, rassurez-vous. Pause. Vous dites que nous aurions intérêt à faire connaissance. Quel intérêt? Le votre? Le notre? Qu'est-ce qui vous fait penser ça? Recherchez-vous du travail? Ou bien peut-être souhaitez-vous monter un spectacle?
Je la fixais droit dans les yeux. Mon regard la transperçait de part en part, portant avec lui l'expérience et le poids de l'âge.
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Melky Errilia
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Vayang 17 Astawir 815 à 15h50 |
Je vous rassure, je sais que cette pièce ne vous appartient pas, parce qu'elle est à moi ! Je l'ai mise dans ma belle chevelure lorsque le tavernier m'a rendu ma monnaie sur la bière. Un magicien ne dévoile jamais ses secrets ... Mais je ne suis pas magicienne. Et ce n'était pas un tour, juste une entrée en la matière !
Il était certes difficile d'aller au delà de l'aspect physique de son interlocuteur et son chapeau rempli de clochette, pourtant il intriguait la voleuse. Mais en s'installant à sa table, Melky qui a l'habitude de faire preuve d'une certaine empathie, percevait chez son interlocuteur un esprit certes facétieux mais aussi vicieux et calculateur.
Ce que je peux vous apporter ? Vous apporter et m'apporter aussi en l’occurrence de l'argent ! Mais rassurez-vous, je sais que pour cela vous avez déjà vos agents ! De tout age d'ailleurs, n'est-ce pas ?
La boisson arriva et la jeune femme poursuivit :
Ce que je vous propose c'est de vous soulagez, dans votre emploi du temps que je sais surchargé. Ainsi vous pourriez vous consacrer pleinement à vos activités artistiques. Et moi, à vos intérêts financiers et de ce fait, vos activités externes.
La jeune femme raconta ensuite un peu son récit, enfin .... elle raconta :
Voyez-vous, je suis arrivée il y a peu de temps ici. Mais le peu que j'ai pu voir m'a énormément plu et je n'ai aucun doute, que c'est l'endroit idéal pour faire fortune. Des gens qui s'ennuient et qui veulent s'amuser. Et des travailleurs qui sont prêts à répondre à leur demandes en les divertissant. Et aussi des enfants qui sont prêts à s'assurer qu'ils peuvent payer et qui feront le nécessaire.
De l'argent ... Des placements ... Des personnes de confiance .... Travailler pour mener à bien les différents projets.
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
Kil'sin
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Le Vayang 17 Astawir 815 à 16h47 |
Je remerciais Guizar d'un geste de la main, discret.
Décidément, celle-ci savait se faire remarquer. Hurler comme ça en pleine taverne, surtout à cette heure de la journée. Pour une voleuse, sa carrière ne devait pas être bien fleurissante avec une telle discrétion. Je l'écoutais parler sans broncher, buvant de temps à autres.
Vous semblez savoir beaucoup de choses. Le semblant ne suffit pas malheureusement pour aboutir à un on ne sait quoi, finis-je par dire d'un ton ferme.
Du bout de mes doigts gantés, j’effleurais mon verre.
Vous faites preuve d'une imagination débordante. Peut-être devriez-vous vous lancer dans l'écriture, de pièces ou de livres. Toutefois, chercher à faire fortune au Kil'Sin n'est jamais une bonne idée. La Vindicte, cela doit bien vous dire quelque chose n'est-ce pas? Gardez vos folles ambitions pour d'autres Quartiers. Nous ne sommes pas du genre à vouloir nous élever au dessus de la masse. Le peuple, bien sage et bien à sa place, ça nous va bien comme position. Vous devriez en faire autant.
...En apparences du moins.
Bien que les richesses matérielles ne m'aient jamais vraiment attirées, l'influence et son pouvoir, ça s'était autre chose. Mieux vaut posséder le krolanne que son portefeuille, voilà ce qu'on m'avait apprit dans mon jeune âge.
[Hrp : Un brin de précision : mon personnage est au comptoir, pas à table.]
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Melky Errilia
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Sukra 18 Astawir 815 à 00h35 |
La Vindicte ? La Vindicte ?
A oui, ça lui revient ! Car tout finit par se savoir. toute tentative de prise de pouvoir. Si un Kil'sinite cède à la tentation de corrompre ou d'intimider des adversaires, cela se saura. Si en plus, sa manœuvre est destinée à faire grandir l'influence de son Comité, vous pouvez être certain que le soir même, à l'ordre du jour des réunions, il passera à la moulinette.
Une chose est certaine, c'est qu'il doit y avoir des tentatives d'enrichissement personnel. Mais on est société égalitaire, purement égalitaire, où chacun est libre de dire et penser, de vivre à sa façon. Et donc parfois de voler, pour pouvoir subvenir à ses besoins.
Et oui, le Kil'sinite est éduqué à vivre libre, sans entrave. Le Kil'sinite est attaché à sa liberté, et la majorité des Kil'sinites sont impliqués dans la vie de leur Quartier.
Melky se sentait étrangère à cette conception de l'existence. Au plus profond d'elle même elle savait que cette philosophie de vie ne lui était pas étrangère. Mais elle se demandait si elle ne venait pas d'ailleurs, si elle n'avait pas connu un autre quartier, avec un autre fonctionnement. Elle ne se souvenait pas.
Ce que je vous propose c'est de donner du travail et vous du divertissement, et que chacun y trouve son compte. Parfois, faut des personnes pour coordonner l'ensemble. Et vous savez j'ai certains talents.
Après une petite pause, elle ajouta :
Et les gamins qui rodent près de la taverne. Ne les connaissez-vous pas ?
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
Kil'sin
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Le Sukra 18 Astawir 815 à 02h03 |
En regardant la rouquine, je penchais légèrement la tête, sourire malicieux aux lèvres.
Qui vous dit que nous aurions besoin de vos talents?
Evidemment, une personne qui s'offre à vous de cette manière, ça ne se refuse pas, sauf dans cette situation précise où vous vous trouvez au beau milieu de la journée, dans l'une des rares tavernes où la bonne tenue des clients est de rigueur.
Lorsqu'elle évoqua les bambins, j'haussais les épaules.
Nous les connaissons probablement, comme tout ceux qui vivent ici dans les Estaminets. Tôt ou tard, tout fini par se savoir au Sin.
Nouvelle gorgée de vin.
Vous paraissez aux abois. Des ennuis quelconques? Avez-vous eut la bêtise de mettre en rogne le mauvais gars?
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Melky Errilia
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Sukra 18 Astawir 815 à 16h33 |
Des ennuis ? Non, rassurez-vous !
Est-ce que ne pas se souvenir de qui on est et pourquoi on se trouve là, est-ce avoir des ennuis ?
Mais oui, vous avez raison : tout finit par se savoir !
Qui sait, la jeune rouquine finirait même peut-être par savoir qui elle est ?
Et tout est négociable ! N'est-ce pas ?
Qui sait, elle finirait peut-être à trouver sa place dans cette société, qui lui parait si "étrangère".
Mais que voulez-vous dire lorsque vous parlez du "mauvais gars ?"
Il n'était pas évident d'essayer d'avoir des renseignement sur le quartier, dont on se souvenait de très de peu de choses, en cachant son amnésie.
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
Kil'sin
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Le Dhiwara 19 Astawir 815 à 07h17 |
Me rassurer? Pour le peu que j'en avais à faire d'elle. Non ce qui m'inquiétait, c'était son insistance, sa manie à vouloir tout confirmer, comme si elle n'avait jamais mit les pieds aux Estaminets, pire, au Sin.
J'avalais une nouvelle gorgée de vin. Il me faudrait bien ça pour supporter cette rouquine sur-excitée.
Après un court silence, je la regardais en haussant des épaules.
Le mauvais gars, c'est celui à qui il ne faut pas chercher de noises, celui qui, si vous faites un pet de travers, vous fera cracher vos tripes, voir même beaucoup plus.
J'inspirais profondément.
Et avec ceux là, détrompez-vous, il n'y a rien de négociable.
Gardez ça en tête si vous souhaitez monter votre petite affaire.
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Melky Errilia
Passeurs de temps
Kil'sin
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Le Vayang 24 Astawir 815 à 09h23 |
Comment répondre à une question, sans donner aucune information qui aurait déjà été connue ? La jeune rouquine n'en savait pas vraiment davantage. Elle décida de ne pas poursuivre sur le sujet.
Tout finit par se savoir un jour ou l'autre. Il faut juste savoir être patient. N'est-ce pas ?
Patience. C'était un mot maitre. Et c'était grace à celui-ci que la jeune femme pourrait, elle espérait, de nouveau se remémorer qui était est, ce qui se passe réellement dans cette taverne, pourquoi ses agissements lui paraissent si familier.
Et quant à ma petite affaire, je ne veux que permettre aux gens de bonnes volonté de travailler ensemble, pour que leur existence s'améliore. Tout le monde s'y retrouvera. Plus ou moins, de manière différente mais tout le monde s'y retrouvera.
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
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Le Sukra 25 Astawir 815 à 03h06 |
Oh-oh-oh, vous êtes donc ce genre de personnes qui n'agissent que pour le bien de notre société chaotique. Ça alors, ça force le respect !
Je me tournais vers le tavernier.
T'as entendu ça Guiz'? C'est pas n'importe qui ta cliente !
Il pouffa de rire.
Voyons-voyons... Vous nous divertissez petite rouquine, vraiment. C'est une sacrée qualité. Alors poursuivez nous vous prions. A supposer qu'il n'y ait pas de mauvais gars, en quoi consiste votre affaire? Prendre à l'un pour redonner à l'autre? Appliquer une vindicte matérielle à quiconque s'élèverait au dessus du lot?
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Melky Errilia
Passeurs de temps
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Le Dhiwara 26 Astawir 815 à 02h34 |
La façon d'être de son interlocuteur et son ton complaisant commençait à agacer notre amnésique rouquine. Par contre elle remarqua que celui-ci lui parlait beaucoup de vindicte et de mauvais gars. N'avait-il pas eu dans son passé à faire à eux ? Qui sait, peut-être a-t-il passé des heures à devoir se justifier la vindicte populaire, dénoncé par "le mauvais gars". En tout cas, le fait qu'il prenait toujours à témoin le tavernier l'agaçait fortement. Comme s'il était en train de se donner en spectacle et le noyau de son numéro, c'était elle.
Vous paraissez bien sur de vous. Et vous me parlez beaucoup de "vindicte" et de "mauvais gars". Avez-vous eu à faire à eux ? Peut-être c'est votre propre expérience qui vous fait parler en toute connaissance de cause ?
Puis la jeune femme posa une dernière question, qui n'en était pas une.
Avez-vous eu des ennuis ? Peut-être avec ces enfants que vous dites connaitre.
La jeune femme finit sa boisson et alors qu'elle s'apprêtait à se lever, ajouta quelques mots de plus :
La vindicte matérielle, c'est bien ça ?
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
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Le Dhiwara 26 Astawir 815 à 03h42 |
Cette fois ci, le rire fut plus saccadé.
Comme tout ceux qui avaient bossé dans les Dessous, j'avais connu des tas de mauvais gars. Peut-être même avais-je endossé ce rôle pour d'autres kil'sinites. De là à l'avouer publiquement, il y avait un sacré gouffre que je n'étais pas décidé à franchir.
Des enfants? Encore eux? Vous faites une fixation chère demoiselle. Comme nous l'avons dit, tout le monde connait plus ou moins tout le monde ici.
Son verre vidé, la rouquine quitta son tabouret.
Le distraction s'éloignait. Courte mais efficace. Je lui jetais un dernier regard dénué de toute malice. Cette gamine était-elle vraiment du Kil'sin? Ou bien était-ce...
*Désorientée?*
La pensée fut exclusivement dirigée vers l'étrange jeune femme.
Ça ne coûtait rien de tenter le coup, d'autant que les krolannes étaient dénués de toute sensibilité télépathique.
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Melky Errilia
Passeurs de temps
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Le Dhiwara 26 Astawir 815 à 15h47 |
Alors que Melky s'apprêtait à sortir de la taverne, elle entendit :
Citation :Désorientée ?
Elle se retourna mais n'eut pas l'impression que son interlocuteur avait prononcé ces paroles. Et surtout comment pouvait-il savoir ? S'il savait à quel point la jeune femme l'était !
Oui Melky était désorientée. Elle ne se rappelait plus de certaines choses, et paradoxalement elle entendait d'autres choses, des images se construisaient dans sa tête. Et tout cela faisait que la jeune femme se sentait comme "étrangère" dans cette ville dont parfois elle avait même du mal à se souvenir des coutumes. Et pourtant elle y résidait là depuis toujours et savait qu'elle y avait toujours vécu.
Et pourquoi ces images, ces pensées ? La jeune femme était-elle en train de sombrer dans la folie ? A moins qu'elle ne soit devenue une ... Si c'était le cas, il fallait qu'elle se montre très prudente car elle serait dorénavant traquée, pourchassée ! Nul ne devait savoir. Cela était indispensable pour sa survie.
La jeune femme répondit simplement :
Puisque tout le monde se connait, nous serions certainement amenés à nous revoir. Peut-être saurais-je alors quelle vindicte vous servez ou dirigez ? Après tout, on est pas à une contradiction près !
Ensuite votre attitude m'interroge, mais elle ne m'empêchera pas de mener mon existence comme je le souhaite non plus. Rassurez-vous, le devenir de ces enfants ne me concerne nullement ! En tout cas, ce n'est pas leurs sorts qui "désorientera" mes projets. Tout au plus, je ne peux que leur conseiller de ne plus me croiser, s'ils ne veulent pas subir ma colère !
La rouquine avait choisi de reprendre le terme de "désorienter" dans la formulation de sa réponse. Un clin d'oeil à ce qu'elle avait entendu. |
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Elyas
Passeurs de temps,
Arlequin
Kil'sin
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Le Luang 27 Astawir 815 à 01h34 |
La rouquine s'était retournée. Était-ce sous l'effet de la pensée que je lui avait envoyé ou bien par simple désir d'en rajouter une couche? Pas moyen de s'en assurer.
Je devais faire preuve de méfiance. Derrière cette façade de pauvre demoiselle déboussolée se cachait peut-être un stratagème adverse. On m'avait déjà fait le coup, pas de raison de ne pas y avoir droit une seconde fois.
Je pivotais sur mon tabouret, tournant le dos à la supposée lanyshta. Il y avait des indices, mais rien qui ne puisse être le fruit d'une simple coïncidence. Je m'employais à finir mon verre, engageant avec Guizar une conversation sans grand intérêt. Néanmoins, un nouveau message télépathique ne tarda pas à fuiter vers l'inconnue rebelle.
*Si vous nous entendez, retrouvez-nous à l'extérieur, dans la petite ruelle adjacente à la taverne. Allez jusqu'au bout, vous y trouverez une cour intérieur où s'entassent détritus et matériel usagé.*
J'attendais quelques minutes, de sorte à ne pas éveiller les soupçons.
Enfin, après avoir salué ce bon vieux copain de tavernier, je filais à l'endroit indiqué. C'était une chose courante, pour ceux qui me connaissaient, de me voir traîner dans les petites rues qui scindaient les îlots du Kil'sin. Qu'il s'agisse d'en user comme raccourcis ou comme lieux d'échange, j'avais appris à apprécier l'aspect peu ragoûtant de ces interstices urbaines.
Arrivé dans la cour, je jetais un coup d’œil ici et là. M'avait-elle entendu? Était-elle venue? Je me tenais prêt à tout. La main sur mon Crach'Feu, prêt à dégainer ou à user de ma Farce.
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Melky Errilia
Passeurs de temps
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Le Matal 28 Astawir 815 à 02h38 |
Alors que la rouquine était en train d'ouvrir la porte de la taverne pour en sortir, un autre message lui vint à l'esprit. Elle profita du fait de fermer la porte pour voir si son interlocuteur s'était adressé à elle, s'il la regardait. Mais non ! Il était en pleine discussion avec son ami.
Pourtant les mots lui était venus clairement à son esprit. S'était-elle transformée ? Etait-elle en train de devenir une Lanyshsta. Et c'était parce qu'elle refusait cette réalité qu'elle se sentait étrangère à ce quartier dans lequel elle a toujours vécu. Elle avait besoin pour se souvenir qu'on lui rappelle son quotidien. Mais quel était réellement son quotidien aujourd'hui ?
La jeune femme choisit de se rendre au rendez-vous qu'on lui avait donné. Enfin, rendez-vous ... Aucune heure n'avait été donné. Après de longues minutes d'hésitation, la Rouquine marcha dans une petite ruelle adjacente à la taverne. Elle marcha jusqu''au bout de la ruelle. Celle-ci déboucha dans une cour intérieure où s'entassent détritus et matériel usage.
Elle vit alors son interlocuteur. Quelques secondes plus tard, elle s'adressa à ce dernier, mais par la pensée :
*** Que me voulez-vous ? *** |
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Elyas
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Le Matal 28 Astawir 815 à 03h02 |
Le petit bout de femme aux yeux d'émeraude s'était fait attendre. Pendant un instant, j'avais même pensé m'être trompé. Mais non. Alors que j'étais assis sur une caisse de bois, fumant tranquillement mon tabac, un touché télépathique inédit me parvint.
Je relevais la tête : elle était là.
D'un geste de la main, je lui fis signe de s'approcher. Ensuite, je tirais une nouvelle caisse que je retournais et posais à côté de moi. Tapotant le bois du bout des doigts, je l'invitais à s’asseoir.
Approchez donc, on ne va pas vous manger. Du moins pas sans vous avoir cuisiné un peu auparavant ah ah ah !
Double sens, double conversation.
Une habitude que j'avais prise en public, un moyen comme un autre de faire croire aux krolannes à une conversation salace là où en vérité se tenait un dialogue plus...pertinent. Rien de bien sorcier pour un être dont la comédie rythme le quotidien.
*Vous êtes donc une lanyshta. Toute fraîche tirée de l'Eveil n'est-ce pas? Ou bien vous trompez bien votre monde, ce qui est tout aussi admirable. Devons-nous alors vous souhaiter la bienvenue?*
Je lui adressais un sourire rempli de malice.
*Pour peu que vous soyez vraiment celle que nous pensons que vous êtes, vous n'avez rien à craindre de nous, au contraire. Il se peut même que nous puissions vous aider.*
Nuage de fumée.
*Comment vous appelle t'on par ici?*
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Melky Errilia
Passeurs de temps
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Le Matal 28 Astawir 815 à 18h29 |
La jeune femme vint s'assoir à coté de son interlocuteur. D'ailleurs sa première remarque la fit sourire.
Alors qu'elle s'apprêtait à répondre sur le même ton, elle entendit d'autres messages. Mais aucune parole ne fut prononcée.
Elle répondit à sa dernière question, de manière télépathique :
*** Melky ***
C'était donc bien ça, elle était devenue une Lanyshsta. Elle était en train de communiquer télépathiquement avec son interlocuteur. Son avenir était à présent de devoir cacher son identité si elle voulait survivre. Bien sure qu'elle avait entendu les rumeurs concernant les Lanyshsta. Des êtres qui auraient subi des mutations qui les rendraient capables de choses extraordinaires. Pourtant, certes elle communique par télépathie, mais il ne s'est rien passé d'autre. Pas de développement de membres supplémentaires comme des ailes, des crocs ; pas accès à certains pouvoirs mis à part la télépathie. En plus, elle a même perdu sa mémoire et a du mal à se souvenir d'éléments pourtant évident.
Bref, elle ne comprenait pas tout, enfin presque rien.
Mais si son interlocuteur disait vrai, il pourrait l'aider, alors pourquoi ne pas tenter ? Elle posa une série de questions trahissant son Eveil.
*** Comment vous pourriez m'aider ? Qui êtes-vous ? Pourquoi m'aideriez-vous ? *** |
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Elyas
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Le Merakih 29 Astawir 815 à 08h26 |
Melky.
Je notais ce prénom dans un coin de ma tête, ça pouvait servir ce genre de trucs. Elle paraissait sincèrement embrouillée. Ces questions manquaient d'orientation, de précision pour qu'elle soit l'oeuvre d'un quelconque manipulateur. Bien que son visage ne l'exprima pas directement, son regard trahissait les premiers instants de l'éveil, l'après-Rêve. Le flou, la sensation de ne pas savoir quoi faire, comment réagir, le déni pour certains. J'avais été de ceux là.
J'humidifiais mes lèvres d'un coup de langue puis penchais légèrement la tête en activant le son de mes clochettes.
*Alors vous êtes bel et bien une toute fraîche...Ah.
Comment vous aider....Mhhhh...Premièrement, en vous conseillant de ne pas divulguer votre véritable identité au premier venu, ou pire, sur les Entrelacs. Vous n'êtes dans sans savoir que certains veulent notre tête, la votre aussi à présent. Les krolannes? Peut-être oui, ou peut-être pas. Des lanyshtas? L'hypothèse suit son cours. A dire vrai, pour l'heure nous n'en savons rien, d'où le danger.*
Pipe au bec, j'approchais mon visage du sien, fixant ses yeux en plissant les miens, comme pour y déceler quelque chose.
*Pourquoi voudrions-nous vous aider...C'est une bonne question, pleine de pertinence.*
Je reculais tout en expirant la fumée par les narines.
*Là encore, nous ignorons la vérité, à supposer qu'il y en ait une. A première vue, nous souhaitons simplement participer à la sauvegarde du plus grand nombre. Vous informer comme nous aurions du l'être. N'y voyez pas là un grand élan d'altruisme, c'est avant tout pour nous. Imaginez que chaque Éveillé se retrouve livré à lui même dans un monde à présent visible où rien ne lui est familier. Il prendra des risques, c'est certains, des risques qui pourraient lui être fatals. Nombre nombre diminuerait, nombre capacité à nous protéger du reste du monde également. Car seuls et isolés, face à l'adversité qui menace, que vous soyez krolanne ou lanyshta, le résultat est le même : vous perdrez. Et perdre bien...c'est déjà une forme d’extinction non?*
Si elle avait perdu ses souvenirs de ce qu'était le Kil'Sin, il faudrait lui rafraîchir la mémoire. Les premiers instants d’existence d'un lanyshta, sa vulnérabilité face à ce nouvel état, présentait une faille dans ce que nous autres, au Bureau ou Consensus, peu importe son nom, voulions bâtir. Il fallait briser le voile au plus vite, encourager les questionnements quitte à apporter un brin de paranoïa. La peur vous fait survivre à défaut de vivre.
*Quant à nos noms, ils sont nombreux. Pour certains nous sommes le Bariolé, pour d'autres le Fou ou encore le Farceur. Toutefois, on nous appelle plus généralement l'Arlequin. Faut dire que ça sonne plutôt bien.*
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