*** Le C.U.L. est un comité qui tourne autour de trois fonctions essentielles :
* Lithophore : Recherche des minerais divers à l'extérieur ;
* Archéolithe : Effectue des recherches sur la base des connaissances acquises et celles apportées par les Lithophores ;
* Ekonolithe : Gère les stocks de minerais divers pour satisfaire les besoins des Kil'.

Les rôles ne sont pas immuables, car il s'agit du Kil'Sin. Au demeurant, pour des raisons d'efficacité, les rôles sont généralement établis.

Le bureau du C.U.L. est situé non loin des Portes du Kil'Sin, au 4 de la Ruelle de la Sablière.

La basse bâtisse est tout en profondeur, et l'intérieur est occupé par des comptoirs à l'entrée, derrière lesquels des étagères couvertes de livres, croquis, et outils divers. Dans le fond, des armoires, ainsi que des escaliers menant à un sous-sol. Devant et derrière le mur d'étagères, des tables rondes en bois sobre ou en pierre servent à discuter, dessiner, planifier les futures expéditions. Ou encore à réparer les Nassambres et autres spécialités locales.

Les portes du C.U.L. sont rarement fermées à clef, pour ce qu'il y a toujours des comitaires à l'intérieur. ***

*** Après une marche depuis le Rat Liseur, la Bibliophile et la Lithophile arrivèrent en avançant à leur rythme entre les différentes ruelles et passages des Estaminets.

Un endroit vivant, où chacun s'amuse, vaque à ses petites occupations, à ses vices, ses passions.

Tacher de converser durant le trajet entre trois porteurs d'eau, des vendeurs de tout et surtout de n'importe quoi. La ruelle des Sablières était, quant à elle plus calme. Des charrettes de sables, de cailloux et de bien d’autres choses minérales. Une grande bâtisse sans marques significatives s'ouvrait par de larges portes cochères. ***

*** La petite trotte vers leur destination se passa sans encombre réel, tout était bon à découvrir pour la jeune femme, elle écarquillait les yeux en grand pour ne rien manquer. Les couleurs, les cris, la foule, les tissus, les bâtisses tout n'était qu'émerveillement et sa curiosité était sollicitée à chaque coin de ruelles.

Puis l'effervescence s'apaisa lorsqu'elles entrèrent dans les Sablières, qui à ne pas mentir portait bien son nom vu le chantier qui s'y trouvait. Non pas qu'il y eut un capharnaüm, mais un véritable chantier y siégeait où monticules de cailloux côtoyaient tas de sable en tout genre.

Leur destination finale trônait enfin devant elles, les larges portes n'attendaient plus que d'être poussées.



À la question de la Grande Dame, elle gonfla la poitrine, inspira profondément et déclara les yeux pétillants d'excitation :


"Oui prête à découvrir le C.U.L !"

***

*** Un regard pour vérifier qu'il n'y avait pas trop de contribuables en goguette qui auraient pu porter un intérêt démesuré à la paire formée par la demoiselle et la madame. A priori, pas grand-monde.

Après tout, dans le quartier, il était notoirement connu qu'il se passait des choses pas toujours bien comprises au C.U.L., et autour. Le coup des roches concassées, des cristaux nettoyés et acheminés avec force précautions. Les improbables pékins qui partaient tôt le matin pour revenir tard le soir avec des poches pleines à craquer de cailloux divers, ça les dépassait.

Que l'on puisse seulement se lever le matin, se préparer à braver l'Extérieur, en revenir lourdement chargé, tout ça pour des cailloux... Rien que cette idée faisait lever bien des yeux au cieux.

La porte cochère comporte une poterne qui, poussée par la Lithophage génère un léger grincement.

D'un air mutin : ***

*** Koi'Seh s'engage et ouvre le passage vers l'intérieur du C.U.L. Une lumière tamisée attend la Bibliophile.Une clameur de masses métalliques qui s'abattent parvient. Ainsi qu'un bruissement de discussions. ***

*** Entrer dans le centre de la bête,
pénétrer le C.U.L avec un brin d'excitation,
depuis le début la Dame avait su éveiller en elle de l'intérêt et assurément de la curiosité sur ce lieu si énigmatique.

Le contraste entre la ruelle et le dedans intimide un peu la jeune femme, elle ouvre de grands yeux mais ne dit pas un mot.

Elle observe, tout,
tout de haut en bas,
tout de gauche à droite,
tout ce que son champ de vision peut lui permettre d'aborder sans se faire un torticolis car la miss n'est pas une chouette !



Machinalement elle porte la main à sa poitrine et à travers le tissus tâte du bout des doigts son caillou....un brin de doute l'assaille .... pour rien au monde elle ne voudrait que la pierre finisse sous les masses qu'elle entend ricocher.

Alors histoire de se détendre, elle finit par articuler :


"vous me faites la visite guidée ?" ***

*** Comme le signalait la Bibliophage... il y avait fort à faire. Et une visite guidée ne serait pas de trop. Même si...même si c'était le matin, et que le matin tôt, le monde était à ses affaires.

Il fallait trouver un procédé efficace. Mais élégant pour l'introduire dans le Comité.

Un bonhomme patibulaire était monté sur un imposant chariot. Il n'avait pas l'air heureux de faire le truc. Mais pas malheureux non plus. Il pouvait parader dans le Kil' avec ses gros lézards d'attelages. Et larguer des briques de calcaire là où il le fallait. C'était une fonction intéressante. On voyait du pays. On voyait du monde. ***

*** Et les voilà parties dans la visite trépignante du C.U.L !
La jeune femme ne perdait pas une miette des explications données par Koi'Seh, ponctuant ces découvertes par des petits sons discrets.

"ha...oh....oui....hum...."

Elle observait longuement détaillant chaque nouveauté qui venait à elle.
Le bonhomme monté sur son imposant chariot avait les traits tirés, le teint sale de poussière et très certainement il devait se retrouver sous ses ongles tout un tas de calcaire des briques qu'il charriait à longueur de temps.



Puis elle se stoppa dans sa marche à la suite de sa guide, étant intriguée par les deux gros lézards; les bestiaux étaient harnachés et les queues balayaient le sol en rythme régulier.
Elle n'en avait jamais vraiment vu jusque là.

Alors lorsque la Dame la questionna, c'est une réponse un peu étourdie qu'elle lui fournit tant son attention était portée sur l'originalité de l'attelage.

"hum ? oui oui, les stocks..." ***

*** La Bibliophage était un public facile. Rien à voir avec d'autres considérations plus délicates, ou plus intimes. Elle savait suivre distraitement les explications de la Catin. A moins qu'elle ne fût tellement absorbée par les...ongles du livreur. C'est vrai qu'ils n'étaient pas trop un exemple d'hygiène. Plutôt un contre-exemple. Le calcaire, lui, n'était qu'un marqueur. Il y avait des liants qui fixaient de façon sûre et irrémédiable le calcaire sur le substrat de ses chairs.

Du calcaire incarné.

Pas très élégant, et pas forcément appétissant. Mais le garçon savait son métier, et il savait décharger des briques. ***

*** La Lithophage prit la Lithophage sous le bras, pour l'amener à l'endroit d'où provenaient les coups de marteaux, de ciseaux, et de burins.
***

***
Et de montrer le résultat d'un marteleur, où la surface d'une brique était creusée de petits trous, causés par un marteau dont la face plate était couverte de pointes. ***

*** Elle ne savait plus où donner de la tête, ça allait, ça venait, ça tapait, ça cognait, ça faisait mal aux oreilles et ça troublait l'esprit.

"si j'arrive à vous suivre ?
hein?
euh...oui oui...pardon....

c'est assez nouveau tout ceci pour moi voyez vous.

Vous...vous n'auriez pas un petit peu d'eau à tout hasard ?
Toute cette poussière me picote à la gorge"

Elle se pencha néanmoins pour mieux voir le travail en cours et lui demanda :

"Mais ils vont les vendre à qui alors après ?"

Elle la fixa avec de grands yeux curieux et intrigués, attendant une nouvelle réponse de sa part.
Elle était vraiment bon public, plus novice, on ne pouvait trouver. ***

*** La Bibliophage semblait étourdie par le son des choses qui résonnaient ici et ailleurs. Des sons cristallins étaient réverbérés par les envoûtantes voûtes du C.U.L. Des sons plus mats surprenaient l'oreille facilement distraite des touristes.D'un geste machinal la Catin tira de ses fripes une gourde qu'elle tendit avec nonchalance à la...non pas à la cruche, mais à la tenancière du Rat Liseur. ***

*** Profitant de ce que l'innocente impétrante se désaltérait : ***

***
Avec un froncement de sourcil qui donnait un étrange relief à sa peau en vertu de l'épaisse couche de maquillage, elle sortit aussi des sorte de masques de tissu à apposer devant le museau. ***

***
D'un geste expert, elle l'enfile. Et regarde la Bibliophage essayer. A priori, elle devrait y arriver. C'était conçu pour que tout le monde puisse l'enfiler. Quand même. ***

*** Elle saisit la gourde avec une main experte en dévisse le bouchon et portant le goulot aux lèvres en but une bonne gorgée. Elle remercia la Dame et lui tendit son bien.





Très bonne élève elle écoutait attentivement chaque parole et explication données.

Puis lorsqu'elle lui tendit le masque en tissu, elle l'apposa sur le bout de son nez fripon et les yeux pétillants de curiosité elle lui répondit :

"nous pouvons poursuivre, je pense que cela ira mieux ! merci !!"

Elle avait une voix légèrement plus rauque et de s'entendre l'en amusa, mais par politesse elle n'ajouta rien sur le sujet.

Elles firent encore quelques pas et la jeune femme lui posa la question qui la taraudait depuis un moment :

"Mais au fait, en quoi puis-je exactement vous être utile ici ?
je ne sais pas tailler les pierres moi ! "

***

*** La vision de la blanche apposant le masque sur le pif était presque attendrissante. Des clients auraient payé pour, c'était certains... Son regard pétillant était agréable. Si seulement tous les clients pouvaient être aussi motivés... U rire grêle jaillit de sous le masque de la Lithophage. ***

*** Elle entraîne la Bibliophage vers un endroit plus au calme où reposent, sur des étagères une quantité assez impressionnante de cartes, livres, carnets de terrain et minutes d'expédition. ***

***
D'un geste, elle invite la Bibliophage à regarder. Et de constater le potentiel enfoui dans les étagères. ***

*** "Ha une petite partie !!"

Elle la suit avec intérêt et curiosité mêlée.

"Ohhh! Ohhh! " fit elle en ouvrant de grands yeux émerveillés.

"Des Arkéolithes ?" questionna t-elle déjà absorbée.

Elle s'avança vers les étagères fébrilement et lui demanda :

"je peux ? je peux regarder ?"

Et joignant le geste à la parole elle prit un livre au hasard et le parcourut.
Une fois le livre ouvert, tout bascula, elle fut captivée et plongée dans sa lecture, arpentant le lieu sans se soucier des coups de masses lointaines.

https://www.youtube.com/watch?v=Uley3NCagQk

Elle étayait sa lecture par de petites remarques par ci par là :

"mais oui, c'est fantastique !
.....
une roche capable de délivrer de la vapeur !
....
hum...oui idéale pour faire des thermes !"

et de siffler admirativement.

***

*** Un long silence fit suite au parcours du livre par la Biliophage. Elle était taillée pour le poste. Rien à redire. Elle avait agi ainsi qu'il le fallait. Un vrai plaisir à voir. A la voir dévorer les bouquins sans cesse et sans remord, ni peine, ni difficulté.

Le tout, instantanément. C'était merveilleux.

Cependant...le temps, c'était des cailloux. Des passes. Du flouze. Des choses importantes. Des bouffonneries en bonne compagnie. Ou sordide compagnie. C'était selon.

La Lithophage se glissa dans le dos de la jouvencelle. Elle lui posa la main droite sur l'épaule gauche. Sa main chargée de bijoux cliqueta. ***

***
D'un geste irrésistible, elle fit pivoter la jeune fille pour qu'elle se retrouve à contempler ce qu'il fallait, à savoir le visage fortement maquillé de la catin. Avec un sourire entendu, sur un ton pas trop grinçant : ***

*** Elle frémit et sortit de sa lecture lorsque la main de Koi'Sech se posa sur son épaule.
Elle se retourna à sa demande, et fixa ses mirettes sur les lèvres de la femme qui lui parlait.

"les Arkéolithes ?
non,
je ne suis pas certaine d'avoir compris l'ensemble du concept."

Elle ferma le livre et garda sa concentration sur la Dame :

"mais si vous avez besoin de moi pour farfouiller dans vos livres ce serait avec grand plaisir !

je pressens déjà une foule de mystères et de richesses dissimulés dans vos ouvrages.
en même temps, je pourrai vous les classifier, les ordonner et ainsi vous y auriez accès plus facilement !
surtout si je ne suis pas là."

Elle était toute excitée à l'idée de fourrer son minois dans les étagères du C.U.L !
si bien qu'elle jouait des mirettes de gauche et de droite, sentant l'envie monter et l'excitation grandir.

"vous voulez que je commence quand ? et par quoi ?"
dit elle en jubilant. ***

*** Le fard à paupières de la Catin forme une ligne continue alors que ladite péripatéticienne fixe le minois doux, avenant et mignon de la Bibliophage. Avec un grand sourire et un geste de la main qui embrasse les éagères du C.U.L., fort nombreuses, et remplies de choses inédites... ***

***
Avec un geste de l'index droit, la Lithophage caresse la joue gauche de son interlocutrice : ***

*** Elle jubilait d'excitation,
le visage rayonnait,
était ce parce qu'elle avait décroché un emploi ou encore plus parce qu'elle serait en contact avec plein de livres !

Alors elle prit les mains de Koi 'Seh dans les siennes et les secoua dans une poignée de main passionnée.
La pierre autour de son cou pointa le bout de son nez en sortant de son chemisier suite à son emballement, choisissant la petite ouverture entre deux boutons.

"merci !
merci beaucoup à vous Dame Koi'Seh !!

je...je commence quand ?"

Oui elle trépignait d'impatience, elle aurait d'ailleurs bien le temps de...d'aller trouver ce mystérieux comptable ! Seuls les livres qui regorgeaient dans les rayonnages la stimulaient. ***

*** La Bibliophage est d'une joie rare, et fort agréable. L'enthousiasme de celle qui découvre un nouveau jeu. De celle qui va pouvoir s'adonner à une nouvelle source de jouissance. A une nouvelle source de plaisir. Elle irait jouir de connaissances nouvelles, de dépoussiérages efficaces et persistants. Et jouer de ses mains sur des reliures gardant, dans la fente fermée de lacets de cuir, des merveilles inimaginables.

Les mains blanches sont sur ses mains mois virginales. Elle saute, la bougresse. Et son sautoir fait de même. Si c'était possible. Il y avait de l'innocence qui se perdait. Peut-être qu'ultérieurement, il faudrait l'initier...à la comptabilité à la Caverne. Mais, pas tout de suite. Il faudrait voir ce que cette perle donnerait dans son nouvel écrin. ***

***
Un rire aigre, mais amusé. Trop de désabusement tuait l'innocence des gorges déployées. Trop de couleuvres avalées asséchaient les voies du rire et de l'amour. ***

*** Son expression reflète un amusement certain, perceptible sous la couche de fond de teint. Rien de bien spécial. Mais tout de même. ***

*** "Tata ?
vous êtes certaine ?
je ne voudrai pas vous être trop familière non plus vous savez !"

Elle était un peu gênée, mais se plierait bien volontiers à la demande de Koi'Seh Tata !

Elle retourna poser le livre et commença à déplier les cartes.

"Très bien je vais ordonner tout ceci dès à présent dans ce cas.

Je reste là, si vous avez besoin de moi."

Elle réfléchit...et l'index levé lui dit :

"ha si, sans vouloir abuser de votre hospitalité et de votre générosité,
où pourrai je me faire du thé ?

car je pense que... que je vais vraiment en avoir pour un petit moment !"

Elle finit sa phrase en dépliant une nouvelle carte.



Pensée : ***

*** Le sourcil redessiné au khôl se relève. Avec un éclat de rire. ***

*** Elle saisit le coude de l'Arkéolithe nouvellement nommée. Et l'entraîne vers un escalier, plus proche des rebonds de marteaux, ciseaux et autres bourrins burins maniés par des bourrins aux traits burinés par une longue pratique de leur art de bourrins manieurs de burins. ***

***
L'escalier, descend en rampe droite, vers des ténèbres éclairées de lumières chancelantes. Partout, dans les murs, des alcôves comportent un unique fragment de roche de minéral ou de minerai. Une petite étiquette. Avec un nom, une date et un autre nom. Parfois posés à même la roche, parfois sur un trépied. Parfois à l'air libre, quelques fois dans des bocaux de verres. Il faut être un brin nyctalope pour s'aventurer par ici.

Ou, dans le cas de la Catin, être une... ***