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Le vent se lève il faut tenter de vivre...
rencontre étonnante...
 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Dhiwara 1 Fambir 815 à 17h35
 
Un petit tour de clé à la serrure du drôle de logis de son oncle et ce fut d'un pas plein d'entrain qu'elle se mit à traverser les ruelles, montant, descendant et arrivant finalement devant l'entrée du Parc aux Oiseaux.
Là, parmi les flâneurs elle avait contourné le lac, drapée dans sa cape, fuyant les guinguettes qu'elle trouvait malgré leur coté chaleureux, trop bruyantes à son goût.
Le soleil s'étiraient en ce début d'après midi, plongeant ses rayons dans la surface du lac et le faisant joliment scintiller.

Arrivée à son arbre de prédilection, son sanctuaire, elle vérifia que son sac en bandoulière était bien accroché et commença l'ascension de son perchoir. Grimpant, branches après branches avec une agilité gracile vers la cime de l'immense érable. Une fois la hauteur souhaitée atteinte, elle se cala le dos contre l'accueillant tronc, posa son sac devant elle et en sortit une pomme verte dans laquelle elle croqua à pleine dents.

Elle plongea sa main de nouveau et un livre à la couverte violine, ornée de fins liserés dorés apparut.
En lettres calligraphiques le regard du curieux pouvait lire : « Kalmeth le Passeur, Racine de notre Passé »
Le livre avait été légué à sa famille jadis et les hommes se l'étaient transmis inlassablement. Le recueil avait fait parti d'une collection plus importante qui avait vu le jour pour ne pas oublier la création de Kil'sin et le rôle que cet aubergiste avait eu.


Les pages glissaient sous ses doigts, le vent venait s'engouffrer dans sa capuche la gonflant et faisant tournoyer quelques mèches d'une blancheur de neige autour de son visage. Mais ses yeux étaient rivés sur les lignes, elle dévorait une fois de plus l'Histoire de ses racines. Son doigt s'arrêta et elle leva la tête regardant au loin l'étendue d'eau qui frissonnait sous les petites bises. Elle paraissait intrigué, comme si ce qu'elle venait de lire lui avait éveillé une question.

Elle se mit à réfléchir quelques minutes, puis secoua la tête et murmura un petit « chut ».


Alors qu'elle allait se replonger dans sa lecture, son attention fut attirée par une silhouette qui semblait venir par ici. Elle avait emprunté le petit sentier aux cailloux noirs qui grimpait jusqu'à son arbre et poursuivait plus loin vers une forêt plus dense.
Elle fut surprise tout d'abord, quelle idée de se perdre de ce coté ci du lac ?
Elle tendait le cou à chacun des pas qui s'avançaient vers elle, se penchant pour voir qui était cette silhouette mystérieuse.

Une bourrasque de vent plus forte lui arracha le livre des mains et il dégringola de l'arbre, slalomant entre les feuilles avant de tomber aux pieds de l'individu, se refermant correctement.

Au sommet de l'arbre, un cri retentit !

"Ha"


Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 2 Fambir 815 à 21h34
 
*** Une journée classique au Kil'sin, pour une soirée qui le serait sans doute un peu moins.
Surtout pour un Lanyshta.
Ce qui s'apparenta à un don pour certains, une fatalité voire un défi pour d'autres, restait néanmoins un privilège.
Bien que le Prospecteur était jeune, l'aversion de la routine l'avait bien vite frappé. Même si dans sa profession, il était plus enclin à voyager ou même, s'évader, il se savait tôt ou tard condamné.
Aussi quelle ne fut pas sa satisfaction le jour où il réalisa ce qui lui arrivait.Bien sûr les premières céphalées et les journées passées alitées n'avaient pas été agréable. Mais aussitôt ces premières épreuves endurcies, il portai déjà un tout autre regard sur le monde qui l'entourait.
De son travail, il n'y voyait que l'occasion de déployer ses facultés; le monde l'entourant, l'opportunité de sonder sa propre nature; son temps libre, de communiquer avec le vaste réseau de Mutants.

Et en cette belle fin de journée, c'était simplement la quête de tranquillité qui guidait ses pas. Tel un automate trop bien programmé, il se dirigeant nonchalamment vers les rives du lac.
Peut-être à cause de son métier et sa passion pour les minéraux, il aimait s'adonner des instants durant aux ricochets.
Ou peut-être était-ce ce hobby qui lui avait fait trouvé sa voie.

Commençant sa recherche de précieux projectiles, il tentait de trouver les plus adéquats pour ce qui était selon lui un art.
Inspectant le sol à la recherche d'une pierre de prédilection, il finit par voir le fameux livre sur le fondateur du Kil'Sin rater de peu son crâne.
Avant de sursauter devant son agresseur.
Ou plutôt son agresseuse.

Et quelle agresseuse.
L'espace d'un instant il sentit son sang s'agitait. Avant de reprendre (ou du moins, de tenter) de garder son calme habituel.

Ramassant le livre et l’époussetant, il en inspecta la couverture plus par réflexe que par curiosité.
Avant de s'adresser à son interlocutrice, haut perchée ***


Ma foi, je ne pourrai vous décourager d'une telle lecture.
Mais tenter de nuire à ses voisins par contre, est une chose que je ne peux inciter


*** Ceci dit, un large sourire que même sa moustache ne put cacher orna son visage.
Et dire que deux iris azurées ornées d'une chevelure argentée avaient réussies à le mettre en émoi ***




 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Matal 3 Fambir 815 à 15h24
 
La gêne vint peindre sur les joues de la jeune femme une nuance de rose. Elle fixait l'individu qui venait de récupérer son précieux ouvrage, écarquillant les yeux bien malgré elle, non pas pour le voir, car elle avait une vue perçante, mais bel et bien par ce qu'elle voyait de lui.
Dans la maison de son oncle elle n'avait jamais véritablement reçu de visite, il y avait parfois deux trois personnes qui venaient mais elles s'entretenaient essentiellement avec le maître des lieux, et aucune ne lui portait attention.
Le trouble passé, elle se hâta de descendre de l'érable, mains et pieds coordonnés dans une mécanique bien rodée, elle fut face à l'homme en une fraction de secondes.

Son sac en bandoulière dans le dos, elle tendit la main vers son livre et dit à l'homme d'une voix douce, limpide mais teintée de timidité :

Puis je le récupérer s'il vous plait ?
Et...et...je...je ne voulais pas, enfin, je n'ai pas fait exprès de lâcher le livre, le vent....


Comme elle disait ces mots, du bout de l'horizon accourt avec furie la plus terrible des bourrasques que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs !
Les capes virevoltèrent dans une danse endiablée; la capuche de la jeune femme bien trop encombrée pour ce genre de secousse tomba sur son dos, libérant la chevelure prisonnière. Ce fut un flot de mèches blanches qui volèrent dans les airs, tourbillonnant dans le souffle du vent.



Et comme par enchantement, tout à coup, le calme revint. Les branches des arbres arrêtèrent de frémir, les tissus revinrent dans leur position initiale, la cascade de neige blanche retomba sur la cape, encadrant le visage de la jeune femme, l'air un peu abasourdi.

Elle lui demanda avec un soupçon d'inquiétude dans la voix :

Est ce vous qui avez fait cela ? ou....

Et de finir la phrase par une pensée qu'elle ne contrôle pas C'est moi ?



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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Matal 3 Fambir 815 à 21h18
 
*** L'espace d'un instant s'était écoulé et voilà que déjà l'inconnue se trouvait face à lui.
A peine eut-il le temps d'admirer sa grâce plus féline qu'humaine, que déjà sa crinière lui apparut.
Comme si sa voie mélodieuse que certains auraient pu comparé au chant des sirènes, avait suffi à attiré le vent à elle, ce dernier glaça le sang du Prospecteur.
Peut-être parce qu'il s'engouffra jusque dans les profondeurs de son épais manteau.
Ou plutôt parce que la magnifique crinière de la belle créature lui fut révélée.

Mais juste l'espace d'un instant.
Assez pour en saisir l'essence et la splendeur. Assez pour chatouiller votre curiosité et semer chaos dans votre esprit.
Mais trop peu pour vous rassasier, seulement vous affamer avec cette graine de désir.

Reprenant ses esprits, son interlocutrice avait déjà eu le temps de ranger le bouquin avec la multitude de possession encombrant sa sacoche.

Et ce fut à elle de poser la cerise sur le gâteau. ***


*** Et bien, moi qui pensait que tout les Lanyshta étaient impatients à l'idée de partager leur don et présence dans les Entrelacs...
Il semblerait que même avec les plus raffinés des filets, quelques perles nous échappent.
***


 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Merakih 4 Fambir 815 à 10h01
 
*** Elle baisse les yeux à la remarque de l'homme, regardant la pointe de ses bottes, embarrassée et la réponse qu'il perçoit ne provient pas de ses lèvres mais de son esprit. ***


Je ne le contrôle pas encore...

*** et de reprendre à voix basse, discrète : ***

Je...enfin il y a peu je croyais encore que c'était moi qui entendais des voix dans ma tête... j'y étais habituée, je pensais que la solitude et l'absence de mon oncle avait fini par créer un autre univers où pour combler le manque d'échanges je percevais...

*** Elle le fixe un bref instant croisant de ses iris lagon-citrine les pupilles de jade vert, et regarde le vent faire rider la face du lac. Elle poursuit son explication. ***


Cela m'était déjà arrivée à la disparition de mes parents, pendant plusieurs mois, surtout la nuit, j'étais assaillie d'un flot de paroles que je ne contrôlais pas. Je n'étais encore qu'une enfant et mon oncle avait mis cela sur le choc émotionnel. Et nous n'en avions plus jamais parlé.
***
Elle fait une petite pause et observe l'homme avant de changer de sujet : ***


Et vous ? quel bon vent vous conduisait par ici ?
je ne vois que très rarement des Krolannes passer par l'érable.





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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Sukra 7 Fambir 815 à 18h06
 
*** Impassiblement, le jeune homme écouta sa belle interlocutrice ouvrir son passé et se confier.
L'histoire de ses parents, ou encore de son oncle.. il n'y avait pas trop prêté attention.
La seule chose qui était parvenu à ses oreilles dans le flot de palabres était la capacité commune qu'ils avaient, celle de Lanyshta. ***


Et bien, rien d'extraordinaire, jusqu'à présent.
Tout ce travail, cette pesanteur, ces grandes portes qui nous enferment dans le Kil'Sin... vous savez.
On se sent piégé dans notre condition de Krolanne.
Comme si on ne pouvait aspirer à quelque chose d'autre.
Comme si on ne pouvait plus rêver



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*** Il marqua une pause, scrutant les beaux éclats pourpre et oranger qui s'affrontait sur le reflet du lac.
Son air mélancholique envolé avec le chant des oiseaux, il reprit la conversation les yeux toujours rivés sur l'horizon coloré ***


C'est donc ici que de temps à autres, j'aime me ressourcer.
Même si on ressent toujours cette pression, ce poids qui vous met de temps à autre au sol, respirer dans un tel espace m'est déjà plus aisé.
Loin d'être un flâneur, j'ai juste appris à aimer ce qui nous entoure et à dénicher la beauté sous se moindres aspects, fussent-ils mêmes révulsant au premier regard.


*** Tournant son regard, il ne put s'empêcher de contempler la chevelure de neige qui ornait la tête de la gracieuse Lanyshta. ***


Et quant à vous?
Qu'est-ce qui vous attire en un pareil endroit?


 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Matal 10 Fambir 815 à 17h00
 
Piégé ?reprend elle surprise.

Je ne me suis jamais vraiment sentie piégée, je m'évade à longueur de journée en lisant, mon esprit part au delà de la ligne d'horizon du lac, je voyage rien qu'en fermant les yeux....

*** Elle s'adosse au tronc de l'arbre, le ciel au lointain se fonce ***




Je voyage dans ma tête, je ne me suis jamais sentie en prison ici !
Regardez les eaux du lac, vous pourriez penser qu'elles sont prisonnières et qu'elles doivent rester dans leur étendue ?
Et pourtant il existe tout un réseau de petits ruisseaux là dessous qui les emmènent bien au delà de ce que nous voyons, de même qu'elles s'évaporent avec la chaleur, rien n'est visible directement à l'oeil nu et pourtant tout est bien réel, l'eau change juste sa forme pour s'envoler et gagner d'autres lieux.


*** Elle mime de sa main l'évaporation de l'eau et comme pour corroborer ses dires le vent souffla plus fort et le temps changea brusquement, l'horizon se couvrant de gros nuages qui vinrent déverser une pluie fraiche. ***


Vous voyez pourquoi j'aime cet endroit c'est parce qu'il est imprévisible, il est naturel à souhait et n'a nul maître que lui même !

*** Là dessus elle lui tend la main et lui dit : ***


Suivez moi jusqu'à la forêt si nous restons sous l'arbre nous allons être autant mouillés que les prés !


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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Sukra 21 Fambir 815 à 20h43
 
*** Bercée par les douces paroles de la rêveuse tendrement éprise de la parole, il n'eut de réaction face à la tempête approchant que lorsque celle-ci le pris par le bras.
Car ses dires avaient eu le même effet qu'un simple caillou lancé à la surface du lac.Tel le projectile disparaissant sous le flot perpétuel de l'eau, son éloge de la liberté avait eu l'occasion de rebondir à plusieurs reprises dans la conscience du Prospecteur, laissant une onde parcourir son corps frémissant d'un désir d'évasion.

Marquant une halte dans les sous-bois le temps de reprendre un peu de souffle, c'est tout en tentant de percer l'obscurité omniprésente dans la forêt qu'il reprit ***


Piégé n'est peut-être pas le plus approprié des termes.
Mais n'avez vous jamais cette sensation que les Grands Murs censés nous protéger de l'extérieur pourrait tout aussi bien être autre chose?
Sous prétexte d'une sécurité illusoire dont le but est la survie de l'espèce, ne vous êtes vous jamais dit qu'ils sacrifiaient là la vie des Individus?


*** Marquant une pause, comme pour écouter la douce mélodie de la pluie sur les cimes des arbres ***


Oh mais bien sûr que nous avons besoin de ces murs.
Et c'est bien tout là le problème.
Ce sentiment d'impuissance ou plutôt de dépendance vis-à-vis de futilités qui, de jour en jour, tend à nous faire croire de notre incapacité vivre sans ce luxe.


*** Plongeant son regard dans celui de son interlocutrice, il finit ***


Que j'aimerai être cette goutte de pluie.
S'il est vrai qu'elle n'a pas le luxe de choisir ni quand, ni où elle tombera, elle prend néanmoins le temps de vider toute son énergie dans une course folle que nul ne peut arrêter.


 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Matal 24 Fambir 815 à 09h35
 
*** Elle comprend.
Elle comprend fort bien le sentiment de l'homme mais ne lui apporte aucune réponse.
Elle sourit et quitte à le satisfaire et à lui faire vivre la vie d'une petite goute de pluie elle ne lui laisse pas de répit.

"suivez moi encore, ce n'est plus très loin, mais hâtons nous avant d'être tout mouillés !"

Sur ses mots elle l'entraîne de nouveau dans une course folle, oui, oui, slalomant entre les branches tombées au sol, les racines saillantes, les petits cailloux, les gros cailloux.
Le sentier s'efface sous leurs pas, le lichen et la mousse noient le sol.

Elle s'arrête au pied d'un arbre au tronc immense ! Là, elle lève la tête dans les airs et pointe son index pour inviter l'homme à en faire de même.

Elle lui dit :

"vous savez grimper ?"

Au sommet de l'arbre, coincée entre les branches, se fondant presque dans le décor, une cabane en bois trône fièrement. Son toit de grandes branches laisse la pluie couler sans jamais s'infiltrer, point de porte, juste une couverte verte pour en masquer l'entrée.




Le passant, le rêveur ou le perdu, depuis le sol, sans y être avertis ne peuvent savoir, ni voir, ce petit trésor suspendu.

Elle le fixe longuement et reprend :

"Alors ? vous grimper ou je dois vous jeter l'échelle de corde ? Nous finirons de discuter là-haut !"


Et sur ses mots de commencer l'ascension vers le petit abri; avec une agilité déconcertante. ***



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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 26 Fambir 815 à 17h24
 
*** A peine remis de sa course, qu'une nouvelle difficulté se dressai droit devant ses yeux.
Sa voie haletante, devint soudainement presque hésitante.
Non pas qu'il détestait la hauteur ou encore l'escalade.
Non, non, non... loin de là même.
C'est plutôt que les arbres ne supportaient pas les kilos qu'il transportait avec lui. Car à défaut d'être aussi agile que l'espiègle Lanyshta, il était plutôt corpulent et massif.
Et connaissait les effets de la gravité : pour toute branche cassée, un cul d'abimé.
La coutume aimait que ce soit le sien...
***


Une échelle?
Si mon père m'a donné des bras et des jambes, ce n'est point pour grimper avec une corde voyons!


*** Rengainant son appréhension sous couvert de fierté, il entama péniblement la timide ascension.
Il n'aurait su dire si c'était sa détermination ou la belle créature l'épiant de la cime qui le lança dans cette absurde compétition avec son égo.
Car à chaque fois qu'il manquait de glisser, ou à chaque rire que tentait de dissimuler son observatrice, il se rendait compte de l'absurdité de la chose.
Mais ne lâcha prise.
Lentement, péniblement, mais avec résolution.

Posant enfin la main sur un support assez résistant pour sa masse, il s'affalé trempé sur le plancher de la cabane.
De sueur ou de pluie, cela lui importait pas.
Il remarquait seulement le paysage se découvrant sous ses pieds
***


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Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Matal 3 Marigar 815 à 09h54
 
*** Elle sourit à l'arrivée de l'homme. Elle fit quelque pas et revint avec dans les mains deux serviettes en coton tissé.
Elle lui en tendit une en lui disant :

"Tenez, pour vous sécher un peu, je vais allumer l'âtre histoire de nous réchauffer en attendant que la pluie cesse de tomber."


Elle retira sa cape, laissant sa cascade de cheveux dégringoler jusque dans le bas de ses cuisses.
Les mèches étaient plus ou moins tressées par endroit.
Elle commença à s'affairer dans la cabane.
Laissant le temps à l'homme de découvrir plus calmement les lieux.
Le logis suspendu était modeste mais bien pensé. Une petite table basse avec des coussins accueillait les visiteurs.
Un peu plus en retrait une natte posée au sol pour le repos et une couverture de laine pliée au pied.

L'âtre en question était un petit coin aménagé pour faire chauffer quelques nourritures ou de l'eau, le sol était fait d'une plaque de fer doublée et rehaussée afin de garder la chaleur sans en bruler le bois.
Un semblant de charbon et des buchettes attendaient que l'on veuille bien craquer une allumette pour crépiter de joie.



Freya se pencha donc et au premier contact de la flamme, les brindilles, le papier et le bois se mirent à chanter et le tout s'enflamma gaiment.

"Voilà, d'ici peu, il fera meilleur !"

Elle se releva et fixa l'invité d'un air interrogateur :

"le paysage est beau n'est ce pas ?!
tout parait si différent vu d'en haut...."
***



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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Julung 19 Marigar 815 à 15h45
 
*** C'est dans un mélange d'excitation et de stupéfaction qu'il découvrit les lieux.
Tel l'Eden, ce petit bout de paradis se nichait en hauteur, offrant un havre de paix et de sérénité pour les deux aventuriers.
L'ironie voulu que toute faite de bois, la cabane se trouve dans son élément naturel, en harmonie avec ses racines.

Danthos ne put s'empêcher de faire le tour de l'abris, trahissant à chaque découverte qu'il fit un air d'agréable étonnement.
C'est que l'endroit lui rappelait toutes les fois où les Krolannes plus aisés parlaient sans vergognes de leurs sublimes bâtisses de rêves.
Car pour lui le confort et la beauté des choses résidaient dans leurs confort et la chaleur qu'elles dégageaient. Et à considérer l'âtre crépitant de ses milles couleurs, il avait trouvé là l'endroit parfait. ***


Et bien si on m'avait parlé un jour d'un tel endroit caché dans les grandeurs de notre Sin, j'aurais d'abord parlé de mensonges ou de folie.
Mais à reconsidérer la chose, la folie tient plutôt au fait d'ignorer une telle merveille...


*** S'approchant de la fenêtre la plus proche, il contempla la beauté qui l'assiégeait de toute part.
Il ne saurait dire si c'était le paysage ou bien l'étrange Lanyshta qui le fascinait le plus ***


Je dois avouer que maintenant que vous m'avez amené ici, il me serait impossible de ne point pouvoir y revenir. Cet endroit est en dehors de la folie grouillante de nos rues.
Mais dites m'en plus sur cet endroit, je ne saurais dire si j'en suis tombé amoureux ou intrigué, mais il me fascine!


 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Luang 6 Astawir 815 à 14h57
 
*** Elle hocha la tête et vint se mettre à coté de lui pour scruter l'horizon.

"oui, d'ici c'est merveilleux, et puis on se sent si libre....
libre de voler,
de saisir les nuages avec les doigts,
de pincer les cordes du soleil avant qu'elles ne touchent la terre !

c'est magique."




Elle se tut, écartant les bras au dessus de sa tête et s'étirant avant de poursuivre :

"l'origine de cette cabane si haut perchée ?
elle est pleine de mystères voyez vous....mon père disait déjà des histoires dessus, mais la plus probable tendrait à ce que cela soit Kalmeth lui même qui avait décidé de construire ce perchoir ! et en suite, d'autres l'ont hérité et transmis.

J'ai un livre à ce sujet si cela vous chante un jour je vous en ferai la lecture ici au coin du feu puisque vous me dites que maintenant l'envie d'y revenir vous gagne !!"


Elle lui sourit. ***



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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 19 Astawir 815 à 22h29
 
*** Ebloui par la beauté du sourire que lui adressa la rêveuse, hôte de ces lieux, Danthos ne put s'empêcher de lui en renvoyer un.
Certes moins rayonnant, mais tout aussi sincère.

Sans mot dire, il virevolta et se permit de mettre de l'eau à bouillir sur le feu qui petit à petit, déversait sa chaleur entre les planches de bois.
Après les heures agitées du Sin et les journées pénibles à travailler au bureau, aspirer à un peu de paix dans cet endroit lui faisait l'effet de vacances. ***



Pardonnez moi au fait, mais vous surprendre en train de m'agresser avec votre livre du haut de votre arbre m'en a fait oublié les bons principes.
Je me nomme Danthos, je travaille en tant que Prospecteur dans un Comité qui à l'image de cet arbre, s'il tangue sous l'effet du vent, ne cesse de grandir et de voir ses racines pousser.

Et même si les devinettes ne sont pas mon fort, je parie que vous êtes une poète qui aime s'érudir entre les rangées des bibliothèques sous le poids des livres.
Ai-je tort?


*** Cherchant du coin du regard les tasses pour servir le thé, il ne put s'empêcher de voir le soleil faire son apparition entre les nuages. La pluie si vite arrivée, ne tarderait pas à partir ***




 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Luang 20 Astawir 815 à 10h49
 
*** Elle rentra et prit deux petites tasses dans un meuble bas posé au sol sans ses pieds.

"vous avez un don ou du flair Monsieur Danthos Prospecteur dans un Comité ?

Je me prénomme Freya,
et je puis vous assurer que je ne mitraille pas les gens avec des livres !

Je tiens néanmoins une boutique, il est vrai !

Le Rat Liseur, achat et prêt !
vous me demandez, je trouve !"

Elle lui tendit les tasses avec un visage radieux :

"puisque vous êtes bien parti ! je vous laisse faire alors ?"


Elle s'assit en tailleur et continua :

"pour ce qui est de la poésie....
hum, j'aime les vers il est vrai,
qu'ils soient dans une autre couleur et divers me sied tout autant,
qu'ils se disent au passé ou au présent,
qu'ils émerveillent et qu'en moi du bonheur ils éveillent,
me suffit amplement,
tant que dans la plume il y a du talent !"


Elle rigola de bon coeur, se penchant en arrière pour profiter du rayon de soleil qui entrait dans la cabane. ***



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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Luang 20 Astawir 815 à 23h10
 
*** S'emparant du thé dont la vapeur montante humidifiait la pièce dorénavant rempli de chaleur, il finit sa tâche avant de répliquer dans un sourire bien timide ***



Don ou flair, peu m'importe la nuance
Si derrière vos mots se cache votre vérité
Car dans ce quartier bien agité,
Il n'y en a peu à qui j'accorde une importance


*** Tendant la tasse d'une main légèrement tremblante, il ne put s'étonner lui-même du rime produit. ***


Ma foi, j'ai beau avoir l'habitude de me servir d'une plume, ce n'est hélas jamais pour produire mélodie ou récit. Et je dois avouer qu'à mes heures perdues je préfère m'éloigner des écrits qui toute la journée nécessite mon attention.

*** Lapant le breuvage encore brûlant, il plongea ses prunelles verdoyantes dans ceux de la littéraire ***


Votre boutique, que propose-t-elle exactement?
S'agit-il seulement de commerce ou avez vous songé à partager votre amour des mots?


 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Matal 21 Astawir 815 à 10h54
 
*** Elle réceptionna la tasse et la posa au sol, voulant répondre sur le sujet lancé par Danthos.

"Et bien ma petite boutique, et à dire vrai celle de mon oncle....mais depuis son départ, je la tiens..."


Elle porta la tasse à ses lèvres et laissa le liquide chaud envahir sa gorge et tomber lentement dans son corps. Elle observait silencieusement l'homme qui se tenait à coté d'elle.

"Je vis autour des livres, j'ai une kyrielle d'ouvrages,
une ribambelle de grimoires,
une pléiade de livres magiques,
une myriade d’œuvres sur le ciel et les étoiles,
et des étagères entières de contes, d'histoires,
de romans, de récits, de traités, de philosophie....

Mon oncle était un maniaque de lecture, il m'a passé ses lubies et ses petites manies,
j'adore les livres, ils sont si envoûtants...
ils arrivent par quelques mots à propulser le lecteur dans l'Ailleurs !

Une autre vie, un autre paysage....c'est tout simplement la liberté au fil des lignes.
Lorsque je lis un livre je me sens vivre !"


Elle ferma les yeux semblant frissonner à l'évocation du contenu de sa boutique.

"Pardonnez moi,
je m'égare, je propose donc des livres,
à la consultation sur place, en prêt ou bien à l'achat.
C'est en fonction de l'envie de mon client !

Et je vous propose même du thé le temps de partager quelques vers !
Oui j'adore aussi le thé, mais là je n'en fais pas commerce.
Je le cultive personnellement dans le jardin de mon oncle.
Je m'y suis mise pour réaliser des onguents et autres produits médicaux.
Mais je parle....je parle...

Et vous même Monsieur Danthos,
les livres ont ils trouvé le chemin de votre coeur ?"


***



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Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Vayang 24 Astawir 815 à 15h43
 
*** Reposant précipitamment sa tasse de thé, comme s'il n'avait pas prévu que le discours de la libraire ne s'arrête, il déglutit promptement en frôlant de justesse de s'étouffer ***


Le chemin de mon coeur...
Les livres...


*** Bref pause, moue perplexe, regard évasif. ***


Disons qu'ici bas, hors de ce refuge, ce ne sont pas les livres qui m'animent. Du moins, pas dans le sens où eux vous envoutent.
La lecture, pour sur que je l'aime : elle m'envenime de son poison, mélange artistique entre excitation et jubilation.
Mais c'est plutôt pour les secrets qu'ils renferment. Ces rêves qu'on peut déchiffrer entre deux paragraphes, toutes les aubaines aperçues entres deux mots et les fantasmes qu'on s’inflige entre chaque chapitre. Ce sont ces choses là qui trouvent leur voie en mon être intérieur.

Mais c'est juste en tant que support que j'apprécie le livre tel qu'il est.
Car voyez-vous, loin de moi d'admirer la poésie, romans ou comptes en tout genre.
Les mots ne sont que l'essence servant à nourrir l'espoir et l'imagination, cette machine qui chaque jour me fait me lever et avancer dans un Sin à bien des égards déshumanisé.


*** Pause plus courte, moue amusée et regard certain rivé sur la belle chevelure lui faisant face ***


Je crois bien avoir finalement trouvé la réponse à votre question : Oui, iles ont trouvé le chemin de mon être.



 
Freya Hygie
Passeurs de temps,
Libraire-Arkéolite

Kil'sin  
Le Vayang 24 Astawir 815 à 17h19
 
*** Elle lui sourit, mi amusée par ses dires, mi satisfaite du chemin parcouru et
contente de voir que la magie des mots avait su trouver
un chemin pour atteindre l'homme en face d'elle.
Il n'y avait rien de plus majestueux que des phrases écrites relatant des sons,
des couleurs, des formes, des sensations,
des histoires qui faisaient vibrer le lecteur,
oui pour tout cela et bien plus encore elle aimait les livres.

Elle finit son thé et se leva,
allant jusqu'à la fenêtre elle se pencha pour regarder dehors.


"La journée va se finir, la pluie est partie,
et a laissé derrière elle encore quelques nuages traînant dans le ciel.
J'ai toujours apprécié de regarder les nuages,
car je peux imaginer plein de formes, d'objets en les fixant.
Tout comme l'astronome lit dans les étoiles,
j'aime à penser que les nuages racontent des histoires eux aussi.

Venez les observer Danthos,
avec un peu d'imagination vous aller voir des choses formidables !"


Elle lui fit signe de la main de se lever et de la rejoindre

"Dépêchez vous,
après il fera trop sombre
et nous risquerions d'être coincés ici pour la nuit !"
***



Au fil des pages traces à l'encre ton chemin....
 
Danthos
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 26 Astawir 815 à 22h43
 
*** C'est après avoir laissé échappé un rire d'amusement que le grand krolanne vint se placer à la droite de Freya.
Il fallait croire qu'entre les nuages et les bouquins, la libraire ne savait plus où donné de la tête tant le divertissement le prit à cœur.
Laissant émerger son côté enfantin, Danthos décida de jouer le jeu lui aussi. Mais portant tout d'abord un regard vide de toute créativité, la seule chose qu'il voyait dans le ciel furent les nappes de masses gazeuses se mouvoir dans leur trame azuré.
Puis comme si l’innocence était contagieuse, il se mit à douter de sa sainteté d'esprit quand dans sa tête les nuages devinrent modelable à foison. Le gros noir au loin se transformait en canard à qui on aurait coupé une patte, quand le petit blanc qui avançait vers le gris plus volumineux représentait un tronc d'arbre roulant le long d'une colline.
***



C'est marrant comme avec un peu d'imagination tout revêt une autre apparence.
Comme quoi, en regardant les choses sous un angle légèrement différent, des trésors jadis cachés nous sont devoilés!

Tenez, vous voyez ce nuage là qui défile à toute vitesse?
dit-il en désignant le nouvel invité dans le ciel
Y'a à peine trente secondes, il gambadait tout là-haut en ressemblant exactement au pif du vendeur de légumes du côté Est des puces.
Gros, légèrement poilu et orné d'une répugnante verrue.
Mais maintenant, s'il représentait quelque chose, je dirais la sensation de la première orange qu'il m'a généreusement offert à mes cinq ans. Un subtil équilibre d'acide et de sucré, de couleurs, d'odeurs et de saveurs.




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