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Alors que la faim se fait sentir...
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Dhiwara 18 Jangur 815 à 11h08
 
***
Un œil grand ouvert,
Observe le temps passé
A se questionner.
Et de l'absence de réponse,
Il fait naître la connaissance.
***


Ils n'avaient pas eu de réponses. Ils en avaient eu autant que nécessaire. Ils avaient eu des questions. Autant de question qu'il leur en faudrait... Mais au fond tout ça n'avait aucune importance. Pas pour elle. Ceux qu'elle avait rencontré, qu'elle avait entendu, lui avaient montré qu'elle n'avait rien a tirer d'eux, d'elles. Les uns débordaient de bonnes intentions, les autres... Étaient subjugués par leurs sentiments... Et les derniers ? Ils avaient cessés d'être Krolanes. Ils n'étaient rien d'autre qu'une pensée égarée... Ils avaient perdu l'estime de leur vie et ne la jouait plus que comme des étrangers a eux-mêmes.

Ne s'étaient-ils donc pas remis des rêves ?

***
Qu'es-ce qu'un songe partagé ?
Un cauchemar éveillé ?
Si pour le vivre,
Il ne faut plus être en vie.
Une coquille vide.
***


Le premier soir après être rentrée chez elle, Naoko avait rapidement laissé ses affaires dans un coin de son appartement et après avoir fait une rapide toilette et enfilé des vêtements propres elle était sortie de chez elle en direction des Estaminets... Un bon repas chaud et quelques verres lui ferraient le plus grand bien. Se remplir les oreilles de musique et de voix également.

Pas que les habitants de ces quartiers abandonnés ne soient pas de bonne compagnie mais... Bon... voilà. Histoire de préserver les sensibilités des deux côtés elle avait préféré éviter d'interagir avec eux... Et elle n'était pas du genre a être habituée à passer deux pleines journées sans parler à qui que ce soit.

***
Foule impersonnelle,
De ta délicate froideur,
Tu berce nos vies.
Dans ce morne fourmillement,
Tu nous fait sentir chez nous.
***


Elle marchait d'un bon pas à travers les rues qu'elle connaissait si bien... Là bas, à quelques rues, se trouvait sa destination : un petit restaurant tenu par un couple de Krolannes souriants ami qui avait toujours su lui ravir les papilles. Les prix n'y étaient pas les plus bas mais les quantités servies et la qualité compensaient amplement... Surtout lorsque le régime des derniers jours avait été a base de biscuits et de viande séchée.

En continuant par les artères principales elle en aurait eu pour une bonne heure... Entre la foule qui la freinait inévitablement et le détour qu'il lui faudrait faire... Mais pourtant, par jeu, elle n'avait pas pris le chemin le plus rapide, simplement pour le plaisir de se promener un peu sans avoir a rester vigilante a chaque fenêtre...

Alors qu'elle avait finalement pris la tangente à travers les petites ruelles bien moins fréquentée, une Krolanne boitillante attira son attention..

***
Abandonnée, piétinée,
Une fleur bien esseulée.
J'aurais pu l'aider,
J'aurais pu la rencontrer,
Ou bien l'ignorer.
***


Dans ce genre de quartiers ce n'était pas forcément... rare mais la chose n'était pas courante non plus. Le recours à la violence était plus que mal vu par la quasi-totalité des comités et les vigilants se faisaient un plaisir de trouver des arguments frappants pour ceux qui n'étaient pas de cet avis.

Son estomac se rappela a son bon souvenir... L'incitant vivement à passer son chemin... Il devait lui rester quoi... Trois minutes ? Sans se presser ? Bon... Elle pouvait bien en attendre quelques unes de plus pour satisfaire sa curiosités non ? Et puis c'était toujours un bon moyen de s'informer...

***
Celui qui méprise les morts,
Et leur étroitesse d'esprit,
Doit se rappeler,
Que lorsqu'il ferme les yeux,
Il est bien comme eux.
***


- M'avez pas l'air fraîche... Tout baigne ?


A chaque rêve son chemin.
 
Koi'Seh Tach'Ren
Comitaire actif,
Lithophore

Kil'sin  
Le Matal 20 Jangur 815 à 17h50
 
*** Marcher avec dignité est une souffrance pour n'importe quel désiquilibré dans des situations où l'équilibre prime. Ceux qui cueillent dans quelque arbre des fruits peuvent y laisser, au pied de l'arbre, leur dignité. Ceux qui se lèvent un jour de verglas, durant un frimas soudain, perdent cette dignité, et tentent, sans bonheur, de s'y agripper avec leurs bras.

Certaines filles, avec certains clients. Là aussi, certains apprentissages nécessaires.

Dans l'immédiat, ce n'étaient pas ces éventualités qui causaient un boitillement léger de la Lithophage. Pas exactement.

Sauf à considérer que l'extérieur regorge de pareilles rencontres. Chose inexacte, comme on le verrait bien assez vite.

Armée de Nassambres qui tantôt soutenaient sa démarche, tantôt ralentissaient son avancement. Des filets à mailles grossières tendus par des cercles d'osier.

Ses vêtements, partiellement déchirés, rigidifiés. Au côté. A l'épaule. Droits.

Une coulée noirâtre à l'épaule.

Elle avançait dans un univers qui était le sien. Les Estaminets. On jasera, mais dans la limite du raisonnable. Une "Madame" peut se rouler dans la boue, mais elle n'y sera pas traînée non plus.

Avancer jusqu'au chez-soi. Un braillard avait été prévenu. Ca avançait paisiblement.

Douloureusement, mais paisiblement. Tant mieux. Ce sera l'occasion de faire des recherches sur la roche sombre sur laquelle elle s'était retrouvée affalée, giflée, mordue, soignée.

"M'avez pas l'air fraîche... Tout baigne ?"

Une voix inconnue à ses oreilles. Un tiraillement au côté. ***


Pensée :
Douleur aigüe.

***
La pensée entoure Koi'Seh. Il se diffuse. Par intermittence, à chaque montée de la douleur. A chaque impulsion. Elle ne s'en rend pas vraiment compte.

Le maquillage de Koi'Seh avait tenu plus ou moins. Léger, mais suffisament gras pour surmonter la suer, les larmes et les autres fluides.

Le machin qui l'a interpellée est...une longue tige surmontée de cheveux attachés. Yeux couleur terre cuivrée. Réflexion faite, il s'agit bien d'une "elle".

Autant répondre par l'amusement, dans la mesure où le débit de voix pathétique le permet :
***

"Oh, ça...des admirateurs éperdus. Ca t'es jamais arrivé ?"


Lithophage - Lithophile - Lithophore
 
Naoko
Comitaire actif
Kil'sin  
Le Sukra 31 Jangur 815 à 19h14
 
Cette présence... Cette pensée... Difficile de l'ignorer. Et puisque sa trace ne s'étendait pas jusque sur les entrelacs... Le (ou la) lanystha a l'origine de cette pensée devait être a proximité immédiate. En terme de blessés a proximité immédiate elle disposait d'un spécimen de choix. Les deux possibilités les plus probables étaient, d'une part que la blessée soit Lanystha... Et d'autre part que la blessée et le/la Lanystha aient eu une interaction brutale entre eux ou avec une tierce personne.

De simple distraction la situation prenait une toute autre importance. Chaque coup joué aurait son importance sur le grand jeu... Elle était engagée. Elle ne pouvait que jouer. Pendant qu'elle s'efforçait de trouver comment formuler là suite elle continuait la conversation qu'elle avait engagé... Un léger rire presque nostalgique :

- Oula... Ca m'a jamais vraiment couru après ces bestioles... ça mord ?

Pour l'heure le mieux était de ne pas révéler son jeu. Et donc d'entamer la conversation en doublon. Ce petit jeu devrait permettre d'éclipser rapidement l'une des deux options et elle pourrait alors agir en fonction.

En suivant la pensée de l'autre et en remontant sa trace psychique elle évitait que le lien puisse trop facilement être fait entre elle et cette femme qui engageait la conversation... Bon. Naturellement recevoir deux propositions d'aide en un laps de temps aussi court risquait d'éveiller les soupçons. Mais les réactions n'en seraient que plus instructives... La première étape était de constituer une pensée dans son ensemble. L'affaire de quelques secondes... Puis prendre la parole. Lors d'une respiration envoyer la pensée. Le résultat devrait être plutôt concluant, donnant à son interlocutrice, si elle était la Lanystha, la sensation que deux personnes lui parlaient en même temps.

Si le Lanystha était ailleurs... Et bien sa réponse lui dirait ce qu'elle avait a faire.

- J'ai pas des masses de temps...

Pensée :
° Heu... Ca vas là dedans ? Besoin d'aide ?


- Mais j'peux bien perdre quelques minutes si ça évite a quelqu'un de se faire achever... Tu vas ou ?

Sur le visage ce petit air dépité de celle qui décide de faire une bonne action plutôt qu'aller se remplir la panse... Un peu de gentillesse et de compassion... saupoudrées de fatigue. Ces sentiments étaient étrangement faciles a simuler... Surtout que, au fond, ils n'étaient pas réellement différents de ce qu'elle ressentait exactement. Mais bon. L'occasion était trop bonne pour la laisser passer... Et si, en soi, la bonne action lui importait autant que l'appareillement de ses chaussettes... Les conséquences secondaires d'un premier contact avec un Lanystha, elles, ne lui étaient pas indifférentes.

Bon... Et a présent restait a déterminer si elle avait déjà ressenti cette trace télépathique quelque part... Difficile a dire avec la douleur qui saturait l'ensemble... Elle pouvait peut-être faire un peu de tris histoire de pouvoir affiner lorsqu'elle obtiendrait une réponse ? Si elle en obtenait une...


A chaque rêve son chemin.

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