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Le retour du Pique-Assiette
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 15 Jangur 816 à 11h36
 
*** Une grande bouffée d'air rentre dans ses poumons. Ah. Quel plaisir d'être de retour dans des circonstances moins tragiques que la dernière fois. D'autres eussent pu dire que les circonstances l'étaient déjà suffisamment. Mais intérieurement, Cal ressentait, outre une logique appréhension, une certaine... Impatience. Oui. Il était impatient de la voir. Et plus particulièrement de la voir dans son état. Accident ou pas, le jeune voleur était bien décidé à assumer. Enfin, à assumer partiellement, mais on pouvait déjà le remercier de ne pas s'être enfermé dans un cagibi des Dessous non ? Avançant sur le quai, son petit précis de Kil'Deen à la main -qu'il ne parvenait toujours pas à décrypter-, le jeune homme regardait autour de lui la foule fourmillante. Pressé de rentrer, la dernière fois, il n'avait pas réellement pris le temps d'observer.

Et quel plaisir que d'admirer un quartier si différent du sien. Oh, bien sûr, il ne viendrait pas y vivre une seule seconde. Pas en d'autres circonstances. Non, les Des et leurs étranges obsessions spirituelles... Mais le simple plaisir de la découverte et du changement titillait ses narines. Il ne se sentait pas chez lui, mais il allait faire de ce quartier son pied-à-terre, de gré ou de force. Oui. C'était sûr. Enfin, du moins, si tout se passait bien avec Oromonde... Il avait entendu que les femmes dans son état pouvait être... Taquine. Et, ne voulant parler à sa maternelle de son futur nouveau statut, il avait préféré inventer une quelconque raison pour disparaître. Elle enverrait vite une bande de connards pour le filer, c'était sûr, mais son excuse lui donnait au moins quelques jours pour se préparer.

Au moins avait-il un logement pour la nuit. Voir la semaine. Voir le mois ? Bha, on verrait bien jusqu'où le voleur pouvait tirer la corde. Il se souvenait avoir assez en banque pour acheter une propriété luxueuse, cash, pour le fun. Mais c'était beaucoup plus drôle de voir jusque quand la maisonnée le tolèrerait.

Hélant un taxi proche, il s'engouffre à l'intérieur. Outre sa tenue, sombre et pratique, le voleur ne s'encombre pour seul bagage que d'une sacoche, ainsi que d'un... Cageot de fruits ? Yup. Tendant un petit billet au chauffeur, il sourit. L'adresse, écrite en krolanne. Le chauffeur soupire. Encore un touriste. Tant mieux. Et Cal devine, à son regard, que le taxi a repéré le pigeon. S'installant confortablement, il se prépare donc à laisser l'homme faire tourner le compteur, et envoie une rapide pensée à la prédicatrice. ***


Pensée :
Cal : En route vers le manoir. Je dois contacter quelqu'un à l'arrivée ?



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Sukra 16 Jangur 816 à 14h41
 
Oromonde est encore à la Loge, le nez dans ses prédictions.
La tête, elle, est ailleurs.

Précisément entre Thaïs, son éternelle amie, et Cal, l'amant d'un soir qui lui donnait vaguement envie ou bien de l'étrangler ou bien de l'embrasser, voire peut être les deux en même temps, de préférence dans d'atroces souffrances.
Bref, la figure pâlotte d'Oromonde s'était réhaussée d'un léger fard tandis qu'elle commençait à paniquer. Autant dire qu'elle n'allait pas beaucoup avancer aujourd'hui dans la rédaction de ses Augures ; émotive comme l'était, elle allait probablement écharper tous les Destins qu'on lui confierait.

L'échange ressemblait à peu près à ça :

Citation :
OhScyllamerdedemerde je ne sais pas du tout quoi faire Thaïs aide moi qu'est-ce-que je dis qu'est-ce-que je fais


A l'égard de la d'Ascara, noyée sous un flot de bavardage féminin.
A l'égard de Cal, c'était un peu plus sec et tendu, et plus bref, aussi :

Citation :
Demande Harvain, le majordome.


Il fallait qu'elle se rendre au manoir, bien sûr, mais une vague crainte la clouait sur sa chaise. Oh, elle savait que c'était un passage obligé, voire même souhaité et désiré, mais elle était en même temps embarrassée et terrifiée à l'idée de recroiser Cal. Elle imaginait sans peine que ce dernier ne devait même pas se poser l'ombre des multiples questions qui taraudaient l'esprit de la brune donzelle. Jusque là, attendre un enfant avait été presque divertissant. Pour elle, issue d'une famille des quartiers bas à la reproduction quasiment instantanée, cela n'avait rien de nouveau ou d'anormal. Mais devoir faire face au géniteur, maintenant, lui faisait douloureusement prendre conscience de l'ampleur de l’événement. La tête baissée, elle continuait à harceler cette brave Thaïs en espérant retrouver une once de courage pour la soirée à venir.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Sukra 16 Jangur 816 à 15h02
 
*** Effectivement, ce n'était pas la même crainte qui trottait dans l'esprit du-dit géniteur. Oh, non pas pour une absence quelconque de jugeotte. Plutôt l'inverse. Après avoir passé les premiers stades de la panique, le jeune homme avait décidé, fort justement, de laisser l'aspect émotionnelle à la principale concernée, et de se concentrer sur quelques aspects plus pratiques. Concernant sa vie ou la manière d'élever l'enfant, notamment. S'il n'était pas parvenu à répondre à toutes les questions à se poser légitimement, il était parvenu à la conclusion qu'aucun problème n'existerait sur le plan matériel. Quand à lui, pour sa part, il avait du vivre une vingtaine d'années sans mère. Le fait d'avoir un père à temps partiel ne poserait donc aucun problème. Si ? Quand à l'aspect "enfant de lanyshta", il ne s'en inquiétait pas. Pas pour l'instant. Aucun précédent n'existait, à priori, ou n'était documenté. Ainsi, il n'y avait aucune conséquence qu'il eusse pu préparer avant, et, si ce n'est s'assurer que la future mère serait en sécurité jusqu'à ce qu'elle accouche... Sa présence était alors justifiée.

Il aurait pu la prévenir avant. Mais... Loin s'en fallait, si on devait dire que le jeune homme n'était pas en réalité une boule de nerf ces derniers temps. Car ce que l'enfant avait remis en question était aussi le statut d'une Oromonde parfois tendre, parfois agressive, mais maintenant part de sa vie. Une part qu'il ne pourrait nier sans la nier à l'enfant, une chose qu'il n'était pas prêt de faire. Qu'était-il d'ailleurs prêt à faire pour elle... Il ne le savait même pas lui-même.

Après un trajet d'une petite demi-heure dans les allées du quartier, le taxi finit par s'arrêter. Sortant du véhicule, le jeune homme jette avec nonchalance une petite bourse au conducteur, qui redémarre sans un mot. L'adresse ? A un paté de maison de l'adresse réelle. La bourse ? Celle du chauffeur, subtilisée pendant le trajet. D'ici à ce qu'il s'en rende compte, Cal serait loin.

Harvain Harvain Harvain. Bien. Quelques minutes de plus sont nécessaire pour atterrir devant les grilles de la luxueuse demeure, son cageot de fruits dans les bras, sa lame à ses flancs, et toujours sa sacoche chargée à bloc. Léger, on vous a dit.

Et comment pouvait-il ?... Mais... Mais qui devait-il... Comment ça fonctionnait, dans ces manoirs ? Première tentative;
***

Cal : Ohé ! DU CHATEAU ! JE DEMANDE L'ASILE POUR LA NUIT !

*** Au moins, les Déens aux alentours seraient au courant. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 19 Jangur 816 à 22h03
 
C'est un peu plus tard qu'Oromonde se rend à son tour au manoir, espérant pouvoir s'y faufiler en douce, embêter encore Thaïs, puis retrouver l'heureux futur papa, de préférence après un bon bain pour s'assurer un air altier et supérieur lors des échanges à venir.

Malheureusement, rien de tout ça ne se produira : lorsqu'elle arrive, par cocher, au manoir, c'est pour découvrir une silhouette familière, à l'horizon, en train de gueuler des trucs sur le château d'à côté. Avec surprise, la lanyshta hausse un sourcil, puis le deuxième, interdite devant ce spectacle de toute beauté.

C'est Cal, n'est-ce pas ? Difficile de ne pas reconnaître la masse épaisse de cheveux blonds. Elle note distraitement que ce dernier mériterait de passer au coiffeur, d'ailleurs. Et qu'est-ce-qu'il fait là, à tambouriner allégrement en krolanne face aux jardins des voisins de Thaïs ? Elle ne les avait jamais croisé personnellement, mais elle avait entendu dire qu'il s'agissait d'un vieux couple aigri tout à fait horrible, bien dans la veine de la localité.

A pas furtifs...enfin...aussi furtifs que lui permettait sa condition...Oromonde se rapproche, le coeur un peu au bord des lèvres. Ne pas oublier de respirer, surtout. Au terme de cette lente reptation, elle campe sur ses deux jambes, poings sur les hanches, et demande, non sans amusement :

«  Cal Keran, qu'est-ce-que tu essaies de faire exactement ? »




Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Merakih 20 Jangur 816 à 09h31
 
*** Diable. Les gens de la maisonnée n'avait pas l'air de vouloir réagir. C'était étrange, son cri résonnait pourtant d'une manière très harmonieuse et traditionnelle, vraiment de quoi plaire aux gens ici, de quoi passer pour le gendre idéal, quoi ! Alors comme ça, on lui refusait l'entrée ? ***


Cal : On en a gros et on veut rentrer ! Considérez ma demande en tant que telle !


*** Quoi que ça puisse signifier, d'ailleurs. Il ouvre sa bouche, encore, mais ce dernier cri du coeur est stoppé par une voix familière. Une seconde passe, le temps pour un sourire d'éclairer le visage du voleur, qui se retourne avec sa cagette de fruits gâtés. ***


Cal : Oromonde ! Je contacte Harvain à l'aide d'une méthode traditionnel, le cri. Ca donne un peu de majesté à l'arrivée, du pep's comme on dit !

*** Il regarde le visage diaphane de la jeune femme... Descend son regard... Son visage s'adoucit, mais il sourit toujours. ***


Cal : Tu es magnifique.
***
Un compliment... HOnnête, ce qui était rare dans la bouche du voleur. Exit la flagornerie habituelle. Se reprenant vite, son sourire s'élargit à nouveau. ***


Cal : Comme tu es là on va pouvoir rentrer, j'ai deux trois babioles pour toi, j'aimerai m'en débarrasser ! Et arrête d'utiliser mon nom de famille pour m’interpeller, ça me stresse !


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Merakih 20 Jangur 816 à 18h48
 
J’étais en train de préparer une des chambres d’invités lorsque mademoiselle Oromonde me prévenais. Alors j’allais revoir l’énergumène qui…enfin…avec…euh…bref, la pièce rapportée de notre petit groupe. Quand je pense, tout ça juste parce qu’il s’est fait liquider par mademoiselle Srhaggelle. Je suppose que si la verte avait retenu sa main, tout ceci ne serait probablement pas arrivé. Humf, enfin bon, j’imagine que c’est le Destin. Ces jeunes…ils ne savent pas se maîtriser, tous des bêtes. Et les bonnes manières ? Et les traditions ? Et la morale ? Et le qu’en dira-t-on ? J’ai fait de mon mieux dans le temps qui m’étais imparti pour essayer d’élever mademoiselle Oromonde de sa condition de roturière sans éducation, d’en faire quelqu’un de disciplinée, de sérieuse, d’impliquée et de sage… J’ai échoué lamentablement, ce profil bombé est un signe cuisant d’échec, ah misère. Quant à mademoiselle Thaïs, je reste extrêmement inquiet sur ses chances de devenir une dame de la haute société comme madame sa mère le souhaiterait… Pourquoi faut-il que j’ai des élèves impossibles à améliorer ? Qui trouverai-je à me succéder ? Misère…

Tandis que je vaquais à mes occupations, principalement à dresser la table pour recevoir de nouveau cet hôte…de marque, je fus transi de voir ma main droite se nimber d’une lumière blanchâtre. Surpris au dernier degré, je bondis en arrière en faisant tomber un verre sur le sol qui se fracassa en un son cristallin. Je regardais rapidement autour de moi, personne. Je restais interdit au milieu de la salle à manger, regardant ma main avec incrédulité. Même lors de ma mutation en lanyshsta j’avais été moins déboussolé, cette fois, les choses étaient radicalement différentes. La lumière faiblit jusqu’à disparaitre. Ma main redevenue normale m’inquiétait encore plus. Cette manifestation imprévue et impromptue voulait-elle dire que j’étais capable moi aussi de modeler la trame de la réalité ma guise ? D’avoir un impact tangible sur ce qui m’entoure ? Moi, un serviteur invisible ? Tous les manuels que j’ai lu disaient bien que c’était possible mais que certaines personnes restaient étrangement hermétiques à ces phénomènes. Un esprit aussi obtus et rigide que le mien me semblait incompatible avec de telles capacités…

Je me dépêchais d’enfiler mes gants comme pour essayer de me sauver, je me sentais rassuré mais j’étais visiblement troublé. Au loin, j’entendais vaguement quelqu’un crier, je me dirigeais vers les fenêtres pour les ouvrir et entendre à mon grand dam que notre invité s’était trompé et manoir et dérangeait les pires voisins qu’il soit possible d’avoir.

Mademoiselle Oromonde, rappelez votre….invité au plus vite, ils vont sortir les chiens s’ils sont dérangés ! Dépêchez !

Je me rendais, l’esprit en cavale vers la porte d’entrée, oubliant complètement le verre renversé sur le sol.



 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Dhiwara 24 Jangur 816 à 18h01
 
Oromonde hoche la tête gravement en considérant le jeune homme, légèrement tremblante.

«  Très traditionnelle comme méthode, c'est certain... »
approuve-t-elle avec ironie. C'est sûr que si Cal se piquait de traditions maintenant (en plus de s'en prendre aux assiettes et à l'argenterie), ce séjour au Dé ne pouvait que bien se dérouler…

A la vision du blondinet, le visage impassible d'Oromonde s'adoucit sensiblement. Des yeux bruns et curieux se relèvent un peu timidement. Par Scylla, elle avait oublié à quel point ce garçon pouvait être mignon. Elle a décidément un goût fétichiste un peu trop prononcé pour les blonds aux yeux bleus. Quand elle ne les tue pas par la suite, évidemment. Argh. Est-ce-qu'on pouvait se suicider pour cause de goût trop kitsch ? Y avait-il une falaise à proximité ? Finalement ça n'était pas du tout une bonne idée.

« Quoi, « Keran » t'angoisse tant que ça ? Je trouve que « Cal » tout seul, c'est un peu triste. Un peu comme un ciel sans étoiles. Ou une plage sans sable. Ou des pieds sans chaussures. Ou du chou fleur sans béchamel. Ou un matin sans café. » Emballée et entraînée par son propos, qui lui évite de faire face au truc bouillonnant et chaotique qui se passe dans sa tête et dans son ventre, la lanyshta s'arrête deux secondes pour considérer cette dernière possibilité, et frémit légèrement. « Horrible », rajoute-t-elle dans un chuchotement en aparté. Et la voilà repartie, figure écarquillée et continuant sur sa lancée comme le condamné va jusqu'à la guillotine :

« Ah, je crois que je viens de commencer à dire n'importe quoi. De toute façon ça devait forcément arriver, autant que ce soit maintenant et... hmmm...tu as fait bon voyage ? Tu as bonne mine. Tu as pris des affaires ? Qu'est-ce-que tu m'as ramené ? J'espère que ce n'est pas des vêtements. Il a fait beau sur le trajet ?"

Bien sûr, si jamais Cal essaie d'en placer une, il découvrira avec stupeur que les réserves d'Oromonde sont loin d'être épuisées tandis qu'elle le coupera aussi sec pour poursuivre sur sa lancée :

"Tes bottes sont un peu boueuses, il va falloir les enlever ou tu vas saloper tout l'intérieur du salon de Thaïs. Il paraît qu'il est très beau depuis le dernier aménagement, je te trouve très séduisant, ils ont mis des porcelaines du Dara, je me demande s'il y aura à manger, Harvain fait un très bon civet de cerf tu sais, j'ai comme une fringale, ce n'est pas du tout comme je me l'imaginais, mais j'ai sans doute un peu trop d'imagination... ahaha...errr..bien sûr il faudra discuter, établir des plans, être sérieux, tout ça, et au fait est-ce-que je t'ai raconté comment...les chiens ? Hein ? Quels chiens ? »

Au milieu de toute cette logorrhée prononcé à vive voix, Oromonde n'a pas vraiment fait attention au message télépathique d'Harvain. Fort heureusement, le bruit lointain d'aboiements qui se rapproche lui rappelle le dit message.

« Oh, zut. »

Oromonde recule précipitamment en embarquant Cal sous le bras, bénissant intérieurement l'inhospitalité foncière des voisins de Thaïs pour lui avoir fourni une occasion de se sortir de l'impasse dans laquelle elle s'était fourrée toute seule.

« Une autre tradition locale ; lorsque des nobles se font crier dessus par un péquenot étranger, ils ont tendance à oublier par mégarde de refermer les chenils de leurs chiens de chasse...je déclare donc que c'est un très bon moment pour prendre la poudre d'escampette et partir par là. »



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Dhiwara 24 Jangur 816 à 21h13
 
*** Et il l'écoute. Sans l'interrompre. Résistant à l'envie pressante d'ouvrir les yeux dans un réflexe plein d'horreur. Mais... MAIS... MAIS !!!!!!!!!

Mais c'était très bien de marcher pied nu, sentir l'herbe sous ses pieds et les aspérités du sol. Lui-même ne portait que des bottes à semelle fine, faite spécialement pour ressentir les prises lors d'une escalade. Et les nuits sans étoile étaient idéales pour le business ! De la béchamel, le non-goût par excellence, une petite sauce au soja, qu'on rehaussait d'une pointe de piments, avant de faire mijoter le tout avec des lamelles de poitrine de porc, ça c'était du chou-fleur ! Une plage sans sable, ça s'appelle une plage de galet, et il y a des coquillages trop top à ramasser ! Sortez le de là ! Et lui préférait éviter le café. Cela brouillait bien trop la jauge de fatigue interne et poussait à faire des erreurs. Bon, d'accord, il avait une flasque en permanence sur lui, mais l'alcool c'est social !

Mais il la laisse parler. Ne jamais interrompre une femme enceinte. Jamais. Cal n'avait jamais eu le droit aux fleurs et aux abeilles, élevé par un paternel plus apte à expliquer le fonctionnement de la roulette javanaise avec deux partenaires que la magie de la reproduction krolanne. Sa mère n'aurait pas été mieux, remarquez. Mais une vieille phrase tournait chez les voleurs, assimilant une femme enceinte à une patrouille de Vigilants. Rester silencieux, poli, hocher la tête. C'était la meilleure chose à faire pour éviter de se faire décrocher la mâchoire.

Ouvrant la bouche brièvement pour répondre à la question, il se bloque lorsque la future mère continue. Bon. Toujours pas son tour. Mais soudain... Les quoi ? ***


Cal : Les quoi ?

*** Oui, je viens de le dire. Les chiens. Tournant la tête vers les bruits qui arrivent, il sourit, détachant son bras de la jeune femme, et plongeant une main dans sa poche. Les bruits se rapprochent et...

Il fouille.

Les bruits se rapprochent. Les chiens apparaissent. Soudaine réalisation : la viande droguée qu'il transporte habituellement... HABITUELLEMENT PENDANT LE TRAVAIL ! PAS DANS LES TRANSPORTS EN COMMUN. ***


Cal : Oh.

*** Lâche-t-il avec flegme, un flegme qui, on en est sur, aurait pu correspondre au majordome qui lui, regretterait sûrement la venue de l'invité surprise.

Et démarrage au quart de tour, jusqu'à laisser tomber la caisse de fraises au sol, où elle s'écrase dans une jolie mare rouge. Souriant de toutes ses dents, il reste un pas en arrière de la prédicatrice. Réflexe ou mûrement réfléchi, dur à dire, mais il semble en tout cas peu stressé par la situation. ***


Cal : J'adore vos traditions, c'est tellement typique ! Manque plus que la grenaille, les torches, et on se sent comme à la maison !

*** Oui, le fait que les cabots se rapprochent ne semble pas nécessairement l'affoler... ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Matal 26 Jangur 816 à 21h40
 
J'ouvre la porte d'entrée et je vois le duo comique arriver clopin clopant. Si la course de notre invité trahit une certaine habitude à se faire poursuivre, la démarche de mademoiselle Oromonde est plus...désordonnée. Je les vois s'approcher, suivis de près par les molosses. Je souris en coin en reconnaissant la race. Enfin, je crois reconnaitre. Je me dis toutefois que si je me trompe, je n'aurai pas l'occasion de le regretter ensuite.

Si mademoiselle Oromonde avait suivi mon cursus un peu plus longtemps, elle aurait su. Cette race de chien kil'darien est issue d'une longue série de croisement pour aboutir à des dogues pesant entre une cinquantaine de kilos pour les plus maigres jusqu'au quintal pour les plus développés avec une hauteur au garrot de presque un mètre. Ce chien était utilisé aussi bien par les bergers - fortunés - pour garder et protéger leurs troupeaux face à n'importe quel krynänn ou créature de seconde zone. Intelligents et loyaux, ils n'acceptent généralement que la nourriture de leur maître, ce qui en fait également des chiens de garde appréciés. Piètres chasseurs du fait d'une vitesse assez chiche, ils sont plutôt sur la confrontation que sur la traque. Une mâchoire puissante qui déploie presque deux quintaux au centimètre carré et des crocs qui peuvent percer une bonne armure de cuir. Oh je me souviens d'un de mes anciens maîtres qui affectionnait particulièrement la race canine et surtout ce specimen pour sa nature douce, aimante et fidèle. Et accessoirement, terriblement efficace. Toutefois, c'était un investissement conséquent en nourriture, un gouffre plutôt. Seuls quelques élevages au Kil'dara étaient autorisés à exporter leurs animaux, et toujours des mâles. Les femelles restaient au pays, pour conserver la rareté des animaux. Mais le mieux du mieux, le plus produit, c'était leur obéissance absolue à certains mots de commande. "Le lipwigzer, la meilleure invention depuis l'obusier à fragmentation de 180", je crois que c'était ça le slogan du prospectus que j'avais vu à l'époque.

Je sortis du manoir, allant à leur rencontre. Derrière, je voyais les deux chiens arriver, babines retroussées.

Je m'en occupe.

Le tout était d'utiliser le bon ton, un peu comme avec mademoiselle Thaïs quand elle refuse de manger sa soupe au potiron. Je pris une profonde inspiration alors que mademoiselle Oromonde et notre invité me dépassaient.


SCHLAT !

Dérapage contrôlé des deux molosses qui s'arrêtèrent net. Les oreilles aux aguets, ils me fixaient. Bien.

Je m'approchais, les mains en évidence. Ne pas les brusquer. L'un des deux remarqua mon hésitation.

SCHLAT J'AI DIT !

Ma langue claquait comme un fouet. Comme avec un enfant récalcitrant devant son bain en fait. Mais la ressemblance s'arrêtait là toutefois. D'un geste sec, je désignais la demeure des voisins.

VODIT ! ALLEZ !

Les deux bêtes repartirent, les oreilles couchées sur le crâne. Si j'avais pu éduquer mesdemoiselles Thaïs et Oromonde comme ça... Si seulement. J'attendis que les chiens soient de nouveau loin pour essuyer du revers de la main une goutte de sueur qui perlait sur un sourcil. Le gauche je crois. Je fis volte face et je rentrais dans le manoir.

Bien.

Inclinaison de quinze degrés.

Bonsoir mademoiselle Oromonde, monsieur Keran.

Je me redresse. Tiens, je n'ai plus mal au dos. Etrange.

Je vais vous débarrasser de vos affaires. Le souper est prêt dans le salon rouge, je vous rejoins.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Merakih 27 Jangur 816 à 22h56
 

Et le couple s'enfuit.
Enfin, façon de parler. Cal trottine gaiement comme s'il était en train de faire un jogging estival en bord de mer tandis qu'Oromonde, alourdie par un habitant intérieur peu sympathique, roule plus qu'elle ne court vers la maisonnée des d'Ascara.

Ça ne va pas du tout, je vais transpirer comme un bœuf d'ici au souper.

« Quel idiot ! Tu ne pouvais pas appuyer sur la sonnette comme tout le monde ?
 » marmonne la jeune femme entre ses dents serrées.

Passé le repère d'Harvain – plus raide et droit que les piliers et colonnades d'entrée de la demeure de Thaïs, Oromonde cesse de courir, visiblement rassurée. Elle semble vouer une confiance aveugle dans le majordome et ses capacités. Elle en profite pour foudroyer Cal du regard.

«  Je n'ai pas rêvé ? C'étaient des fraises ? Tu m'avais apporté des fraises ? Et tu les as laissé tomber ? »


Oromonde bougonne jusqu'au retour d'Harvain, à qui elle confie son pardessus sans faire de vagues. Une fois le jeune homme prêt à ses côtés, elle lui sourit gentiment avant de le guider vers le fameux salon rouge.


Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Julung 28 Jangur 816 à 11h15
 
Dans le salon rouge, Thaïs est assise à table. Elle a inexplicablement mis les petits plats dans les grands, incitant Harvain à sortir l'argenterie et la porcelaine. Elle-même est habillée d'une magnifique robe d'un rouge éclatant, d'un tissu plus que précieux. Sa perruque comprend plusieurs étages emperlés et son maquillage est travaillé. Malgré le raffinement, elle peine toujours à atteindre une féminité somme toute artificielle et il serait exagéré de la qualifier de jolie. Ostentatoire : le terme est sans toute, ici, tout à fait approprié.
D'autant plus que, bon, Thaïs étant Thaïs, elle ne peut s'empêcher de jouer avec un couteau en attendant ses invités.

Lorsque le jeune couple entre dans la pièce, la d'Ascara fait maladroitement tomber le couteau d'argent au sol, se lève d'un bond et vient embrasser Oromonde comme une mère accueillerait sa fille prodige qu'elle n'a pas vu depuis une éternité.
Puis elle se tourne vers Cal, lui tendant une main crépitante de magie et lui décochant un sourire par trop forcé, en murmurant glacialement en Kil'déen :

Le père, je suppose.

Ah, quel délicieux repas s'annonce !

 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Julung 28 Jangur 816 à 13h44
 
*** Avançant de quelques pas une fois le portail passé, le jeune homme continue de sourire. Regardant la future mère, entendant ses marmonnements, il hausse les épaules. ***


Cal : Bah, pourquoi suivre les conventions ? Pensons différemment : cet évènement nous a appris une leçon importante ! Ne jamais crier devant la maison de personnes possédant une meute de chiens de chasse !

*** Oh, le majordome. Et ses courbettes. Se fendant d'une petite courbette bien moins raide et bien plus provocante, celle d'un artiste sur sa scène. ***


Cal : Salut mon vieux ! T'encombre pas de ça, va.

*** En effet, lorsque l'homme veut prendre sa veste, le voleur secoue la tête. Pour tout dire, si nous devions nous pencher précisément sur sa tenue... Cal était fidèle à l'un de ces facettes. Sa tunique sombre, bien coupée, restait extrêmement usuelle, et ce n'est pas la protection de cuir sur son épaule droite et son torse qui allait lui enlever cet aspect de spadassin de luxe. Dire qu'il n'avait pas travaillé cela serait faux. Le cuir n'était pas réellement aussi confortable que la soie. Mais son aspect, lui, l'était.

Note pour soi-même : le majordome n'était pas un grouillot. Un grouillot ne parle pas comme ça, même à des chiens. Il baisse la tête et il approuve. Non, celui-là était spécial. Délicieux, intéressant. Suivant Oromonde, il sourit. ***


Cal : Tradition tradition. Ne t'inquiète pas, j'ai gardé le meilleur pour plus tard.

*** Pas un mot de plus tandis qu'il observe les lieux, semblant évaluer mentalement la valeur de ce qui l'entoure. Réflexe professionnel. Enfin le salon rouge. Ils n'avaient pas menti, ça avait de la gueule. Et la tarée. Oui. Celle qui butait les fleurs. Regardant la main tendue, il hésite une seconde. Allez Cal, on ne se laisse pas démonter par une môme. Serrant avec force la poigne, il sursaute doucement lorsque l'énergie magique traverse son bras. Parvenant néanmoins à tirer son sourire habituel, il se laisse aller à un petit rire. Putain mais pourquoi tout le monde essaie de lui parler en De ? ***


Cal : Euh... Namasté, ma Dame... C'est toujours un plaisir d'être votre invité. Je pensais ramener une petite bouteille mais bon, je ne tiens pas à faire honte à votre cave.

*** Cachant sa main endolorie dans son dos, la secouant une seconde pour faire disparaitre le fourmillement désagréable, avant de tirer une chaise... Et de regarder Oromonde. Nouveau sourire. Tout en s'exécutant, il regarde à nouveau la maîtresse des lieux. ***


Cal : J'adore ce que vous avez fait, le rouge vous va à merveille ! Et ce salon est à votre image, ma Dame, raffiné mais singulier. Ravissant.

*** Ah, Cal, les pieds dans le plat. Ou pas. Idée idée idée quand tu nous tiens. Attendant d'être invité à s'asseoir, il se retourne, une fois Oromonde assise. Et attendant le retour du majordome... Tourne. Une fois celui-ci en vue, il sourit. ***


Cal : Je devrai m'en inspirer pour ma résidence principale. Mais trouver un bon majordome au Sin est difficile, ça donne out son charme à la déco, pas vrai mon vieux ?

*** Grand, grand sourire. ***



Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Luang 1 Fambir 816 à 13h07
 
Thaïs ressemble en tout point à sa mère, à cet instant : les manières sont irréprochables, mais quelque-chose de dangereux couve dans le sourire, dort sous le fard. Elle invite aimablement ses invités à prendre place, tandis qu'Harvain dirige les domestiques avec autorité.

La d'Ascara encaisse les compliments avec un délice assez artificiel. Sur le rouge qui lui va si bien, elle répond légèrement :


Le sang m'a toujours mise en valeur.

Un rire cristallin s'ensuit, comme si c'était une plaisanterie légère et sans conséquence. Les verres se remplissent de vin, les mises-en-bouche sont servies.


La Noxamancienne continue, sur le ton de la conversation :

Sire Harvain nous est devenu très précieux, en effet. Il m'aide même parfois sur des affaires plus privées.

Clin d'oeil à l'intéressé, comme de bons amis qui partagent plein de secrets.

Ah, s'il n'avait pas aligné les deux gros bras de son arc, la dernière fois, j'aurais eu du mal à pouvoir étrangler le troisième tranquillement !

Que de bons souvenirs...


Thaïs hausse les épaules, se frotte les mains.

Nous allons nous régaler, je vous préviens : j'ai demandé au cuisinier l'une de ses grandes spécialités.
Le chapon.


La perfide enchaîne immédiatement, comme subjuguée. Vers Cal Keran :

Mais parlez-nous de vous, cher. Nous vous connaissons si peu, si peu.
Oromonde est très secrète, vous le savez bien.


Sourire charmant à l'intéressée.


 
Oromonde
Prédicateur
Kil'dé  
Le Matal 2 Fambir 816 à 09h42
 
Ravie, Oromonde contemple la scène.
Tout le monde semble à son aise. Thaïs est souriante. Cal fait des manières...enfin...à sa façon, ce qui en soit est un spectacle digne d'observation. Harvain remplit son rôle d'énigmatique serviteur de l'ombre, il fait beau, en bref tout va bien, en plus sa meilleure amie tente enfin de lier relation avec le géniteur impromptu de son futur enfant.

Autrement dit, Oromonde est tellement obnubilée par ses angoisses que soudainement tout lui semble aller à merveille et c'est à peine si elle remarque le ton inquisiteur de sa camarade et le piège qu'elle met délicatement en place. On l'a déjà dit, Oromonde n'est pas le personnage le plus fin et le plus subtil au niveau sentimental, aussi n'a-t-elle jamais rien remarqué d'étrange concernant l'attitude de Thaïs quand elle évoque Cal (figurent pourtant dans cette attitude multiples grimaces, sous entendus, menaces voilées et, une fois, elle a même retrouvé une sorte de poupée à l'effigie de Keran. Oromonde l'avait trouvé très mignonne, mais n'avait pas bien compris pourquoi Thaïs l'avait transpercé de multiples aiguilles. Sans doute pour la recoudre.)

"Thaïs, je t'ai entendu là, tu es au courant ?" remarque Oromonde.

Secrète ? Elle ne voit pas en quoi. Elle avait juste une passion obscure et dissimulée pour l'étude des plantes carnivores, elle conservait sans jamais l'avoir dit à personne son journal intime, et elle mentait depuis toujours sur les réelles identités de sa multiple famille, mais rien d'anormal.

"Ce n'est tout de même pas comme si je mettais un costume la nuit pour aller bouter du bandit sur les routes avec ma seconde identité, tout de même !"



Mon nom est Personne.
*Le Chaudon qui Fume*
 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Matal 2 Fambir 816 à 11h14
 
*** S’asseyant à table à la suite de la Noire Maman -Non, on trouvera un meilleur terme pour la suite, mais pour l'instant, ça colle-, le jeune homme se fend d'un nouveau sourire. ***


Cal : Rien n'est plus important que pouvoir compter sur du personnel de qualité. Mère et moi avons récemment du nous séparer de quelques collaborateurs... Qui nuisaient aux résultats du comité. Rien de grave, mais le genre d'écart qu'on ne peut se permettre de tolérer e période de croissance.

*** Prenant son verre d'une main, ne prenant guère garde au contenu et suffisamment assuré que la présence d'Oromonde lui évite un empoisonnement -le premier soir en tout cas-, il le descend d'une traite. Il aura bien besoin de ça. Mais gardant ce petit sourire entêtant de circonstances, il ne se laisse pas démonter.

Oromonde était soit aveugle, soit inondée d'hormones pour ne pas voir ce qui se passait... Peut-être les deux. ***


Cal : Peu de choses à dire, j'en ai peur, je suis en charge d'une petite affaire familiale, et si nous progressons sur un marché pourtant... Très fermé, nous restons artisanals, je n'ai pas vraiment envie de vous ennuyer avec des détails techniques. Je me demande ce qu'Oromonde a bien pu raconter sur moi pour autant éveiller votre curiosité.

*** Haussant les épaules. ***


Cal : Je suis juste un pauvre Sinite traçant sa voie vers le grand monde. Ca aurait été plus simple d'y naitre, c'est sûr, mais, hé, on ne choisit pas ses parents.

*** Et embrayant dans la seconde sur la réplique anodine de la Noire... Noire... On trouvera quelque chose, promis, Gueule d'Ange semble s'éveiller. ***


Cal : Combattre le crime la nuit ! Non !

*** Regardant Thaïs, une lumière est là, bien allumée dans son oeil. ***


Cal : Non ! Je n'aurai pas cru ça de vous ! C'est vous hein ? Oh, j'en suis sûr, le second degré et Oro ça fait deux. Ohoho.

*** Son sourire disparait. Et sa voix se refroidit sensiblement. Autre sujet, autre Cal. Un vrai bipolaire. ***


Cal : J'ose espérer que la seule personne ici ne pouvant pas se permettre de se mettre en danger n'a pas à le faire, n'est ce pas ? Ce serait regrettable.


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Matal 2 Fambir 816 à 11h56
 
Thaïs hoche la tête, ravie, badine, lance force sourire dans la conversation, s'implique comme toute bonne mère recevant son horrible gend... euh, comme toute bonne amie contente qu'un inconnu d'un autre Kil, coureur de jupon notoire, ait engrossé sa cop... zut, comme tout individu bien intentionné planifiant avec soin l'assassinat du mec qui a piqué la fille avec qui on a tant d'affini...
BREF : s'implique comme il se doit.


Un bon Majordome est inestimable, je vous l'accorde. Harvain serait prêt à tout pour nous.
Tout.


Papillonnage vers l'intéressé :


D'ailleurs, je tiens absolument que vous fassiez visiter les jardins, tout à l'heure, à Monsieur Keran. Ne manquez pas le petit bois, il est char-mant.

Et personne ne vous y entendra crier. Personne, pas même quand les mains gantées d'Harvain s'enrouleront autour de votre cou et que... hum.

Une innocente visite du petit bois...
Oui, quand il fera bien nuit...


C'est formidable, votre petite affaire. Oromonde ne tarit pas d'éloges sur vous, soyez sans crainte. Je suis certaine que vous ferez un père formidable. Formidable...


Le mot, répété excessivement lentement, cache très mal la menace si Cal ne se trouve pas à la hauteur des attentes placées en lui.

Vers Oromonde :


Oh oui, je sais.

Regard inquisiteur. On ne sait pas trop ce que Thaïs sait, mais elle sait. Pour les plantes carnivores ou pour la défenestration de son ancien amant, allez deviner.

Thaïs tique à l'évocation de la cuillère dorée avec laquelle elle est née :

Oh, la haute société est très ennuyante, détrompez-vous. Danse avec bidule, parle avec machin, marche comme ça, sois gentille, n'arrache pas les oreilles du monsieur... Vous savez : que de contraintes !


La d'Ascara rougit, en accord avec sa robe, alors qu'Oromonde la balance et que Cal s'engouffre dans la brèche. Elle tente de se redonner une contenance et de se rattraper, d'abord hésitante puis de plus en plus passionnée :

Euh oui, je l'avoue, c'est moi. J'aime à parcourir les routes dangereuses, la nuit, masquée pour ne pas être reconnue. Trouver un bandit embusqué, le surprendre... Commencer par lui griller toute une partie du dos, puis le courser pendant quelques heures. Une fois qu'il croit m'avoir semé, je le terrorise en chantant une comptine qui se rapproche de lui, peu à peu. Et là, en principe, il commence à supplier. Alors moi, pour bien lui faire comprendre qu'il est foutu, je lui crame la face. S'il peut, il recommence souvent à courir, mais vu que je lui casse l'une ou les deux rotules, ça devient un peu pathétique. Souvent, je m'en vais à ce moment là, quand il se contente de ramper au sol, aveugle et se vidant de son sang, horrifié par le fait qu'il me pense sur ses talons, alors que bon, c'est plus souvent une meute de loup qui finit mon office, de quelques heures à quelques jours plus tard.

Sourire radieux. Le pire, sans doute, est que Thaïs n'a pas calculé les menaces qui couvent dans sa dernière tirade et a parlé simplement, à coeur ouvert, d'une vraie passion...

M'enfin je ne suis pas la seule. Certaine de mes amies se débrouillent très bien quand il s'agit de se débarrasser d'un malotru qui n'en veut qu'à notre imprenable vertu.

Oeillade peu discrète vers Oromonde.



 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Sukra 6 Fambir 816 à 17h25
 
J'entends tout mais je n'écoute rien. Je suis suffisamment déstabilisé par cette découverte imprévue de facultés magiques pour ne pas relever le manque d'étiquette du "Sire Harvain" qui aurait valu à mademoiselle Thaïs dix pages de poésie florale et une heure de ballet. Alors pour me changer l'esprit, je m'oublie dans mes fonctions domestiques. Je reviens rapidement avec les petits fours à la tomate et à l'avocat. Suivant les recommandations d'un médecin spécialiste dans ce genre de situations, j'ai prévu un repas adapté à la condition...particulière de mademoiselle Oromonde : pas d’œufs, pas de chocolat, pas de poisson cru, pas de viande crue... Mine de rien, cela élimine quelques possibilités, le cuisinier s'est arraché les cheveux, au sens métaphorique j'entends vu que le pauvre homme est chauve comme un boulet de canon.

Je reste à la lisière des mondes, entre le salon et la cuisine, entre les serviteurs et les servis. Je surveille que les verres sont toujours remplis même si dans le cas de monsieur Keran et de sa faculté à siffler un Islay de 12 ans d'âge en moins d'une minute reviendrait à remplir un puits sans fond. Pour mademoiselle Oromonde, je lui ai servi un cocktails de fruits à base d'orange pour les vitamines, de canneberge pour lutter contre les infections urinaires, de pommes pour les antioxydants et d'une pointe de gingembre pour la circulation du sang, le tout dilué à l'eau de la faille pour désépaissir.

La discussion passe jusqu'à ce qu'on me fasse signe que les plats sont prêts à être envoyés. Je m'éclipse du salon pour revenir quelques instants plus tard avec le plateau roulant. Je commence mon service. La disposition a été facile car pour un repas à trois, nombres de situations sont beaucoup plus simples voire non applicables. L'alternance homme/femme n'est pas possible de même qu'une table ronde résout nombres de problèmes d'une table carrée ou rectangulaire. Je me souviens toutefois d'une longue réflexion argumentaire à l'Hermine sur une tablée qui pouvait respecter aussi bien un placement à la kil'déenne qu'à la kil'darienne. J'avais tranché deux minutes avant l'arrivée des invités pour la kil'déenne. Après tout, c'est nous qui avions inventé les bonnes manières. Par mesure de sécurité, même si je pense que mon ancienne apprentie n'a pas tout oublié de mes nombreux cours et que ma maîtresse est à peu près au fait des bonnes manières telles qu'édictées dans ses cours d'étiquette, j'ai préféré ne pas tenter le père du néant en disposant des cartons sur les assiettes. Mademoiselle Thaïs en tant que maîtresse de maison aura la place donnant sur la porte dérobée pour le service. A sa droite, la place d'honneur revient logiquement à l'invité de la soirée et mademoiselle Oromonde sera à sa gauche.

Je commence à servir par monsieur Keran puis mademoiselle Oromonde et enfin ma maîtresse.


Velouté de potimarrons, châtaignes et épices de saison.


 
Cal Keran
Comitaire actif,
Caïd

Kil'sin  
Le Vayang 12 Fambir 816 à 21h20
 
*** Le jeune homme sourit. Ecoutant avec une grande, grande attention la psychopathe en culotte courte. Put*** de Kil, que ce séjour allait être amusant ! Ouiouioui ! Reprenant son verre pour le descendre d'une traite, manifestement, et Harvain l'avait remarqué, moins gêné par sa grossesse que la prédicatrice, le jeune homme se râcle doucement la gorge. ***


Cal : Une méthode assez peu efficiente, mais je reconnais là la marque d'une personne élevée dans le faste. Suffisamment d'argent, toute une vie durant, pour ne pas trop craindre des ennuis suivants potentiellement une excursion nocturne. Trop d'infuence pour que la maréchaussée vous tombe dessus, trop d'argent pour craindre qu'un revanchard ne puisse lever une petite armée plus grande que la vôtre.

*** Nouveau râclement de gorge. Bon, le verre attaquait sérieusement le palais. Faisant claquer sa langue silencieusement, il continue. ***


Cal : Maintenant, partons du principe que votre activité ne soit pas un simple hobby, une petite chasse entre amateurs. Partons du principe que vous deviez non seulement avoir un but, pour vous certes, mais aussi pour ceux qui acceptent de vous suivre. Parce que pour avoir les moyens de vos ambitions, vous devez amasser suffisamment d'argent. Parce que pour ça, vous avez besoin de plus d'hommes, qui, eux, ne partagent pas nécessairement votre... Goût pour les traitements de peau en profondeur.

*** Cherchant des yeux son verre, il sourit. Mon dieu, il lui FAUT un majordome. Non, attends, pas de suite. ***


Cal : De plus, si je décide de supprimer une personne, je fais attention aux conséquences. Qu'est ce que cela apportera à mon objectif final, et à celui de mes hommes ? Souvent, 90% du temps, la réponse, c'est rien. Rien de positif. Des ennemis, du bruit, des emmerdes pour votre business. Alors si mon objectif revient à faire taire la concurrence, je ne la laisse pas saignante au bord du chemin. Je tranche. La carotide, c'est salissant, mais le taux de survie passé la 5ème seconde est limitée. L'étranglement, la noyade, l'incendie accidentel ou la chute de cheval. Généralement, un moyen qui ne fait pas trop de bruit, et suffisamment peu "signé" pour que la simple vue du cadavre ne remonte jusqu'à moi mais...

*** Il hausse les épaules. ***


Cal : Nous avons tous nos propres méthodes, n'est ce pas ? Les motivations, vous me direz... La plupart du temps, vraiment, la grande majorité du temps, se débarrasser d'une personne qui en veut un peu trop à votre couenne. Bien dormir le soir est la seule raison qui en vaille vraiment la peine et pour laquelle on ne peut tolérer aucun compromis.

*** Le jeune homme semblait tout aussi aimable que Thaïs pour présenter son coeur de métier. Charmant même. La voix de cet adorable gendre qui semble vous expliquer que oui monsieur, il prendra soin de votre fille et ne procréera que dans un but purement... Euh... Procréatif ?

La discussion devait définitivement être l'une des plus malsaine du De à l'instant présent. Avec, peut-être, celle de Dru Lancard, comptable de son état tentant d'expliquer pour la cinquantième reprise à son fils pourquoi ses récents travaux sur la variation des actifs durant les fusions-acquisitions étaient essentiels pour le développement du Kil'De. Mais nous sommes là dans un autre niveau d'horreur. Regardant la prédicatrice, il sourit simplement. Avait-il remarqué l'oeillade ? Oui, non ? ***


Cal : Je n'ai jamais trop eu le temps de te demander, Oro... Quelles sont tes responsabilités au De ? Exactement, je veux dire.

*** Regardant le majordome posant les plats, un "mhm" de satifaction. Oh oui, il allait adorer ces vacances. ***


Cal : Harvain mon vieux, mes compliments au chef, à la hauteur du service !


Gentleman Cambrioleur
Philanthrope Personnel
Explorateur Urbain
 
Thaïs d'Ascara
Commis des Sans Destins
Kil'dé  
Le Dhiwara 14 Fambir 816 à 18h15
 
Thaïs écoute avec attention Cal. Une inquiétante passion se réveillant dans son coeur... Elle hoche la tête, croise les mains sous son mentons, lance des oeillades d'experte qui recueille quelques points de vue intéressants. Puis approfondie sa propre position :

Au Kil'Dé, tout est prévu. Qui doit mourir, quand. Qui doit prospérer et qui doit avoir un commerce modeste et une vie simple.
Il n'y a pas de concurrence féroce et les crimes sont rares. Tout est bien ordonné, voyez, il ne sert à rien de lutter face à un futur déjà écrit.


Haussement d'épaule.


Hors du Dé, rien n'a vraiment d'importance. Je ne chasse que des étrangers. Hors des murs, masquée. Ou avec mes fonctions officielles, puisque je suis là pour m'assurer que les Sans-Destins, les krolannes non Dé, n'impactent pas négativement la vie rangée des habitants de notre Quartier historique.

Long glissement d'oeil sur le ventre arrondi d'Oromonde, puis lourd regard à Cal Keran.
L'impression qu'un gardien d'un harem sacré est en train de rencontrer le plébéien qui a engrossé la favorite...


Mais vous semblez beaucoup plus réfléchi que moi, Sire. Je ne peux me targuer de pensées si développées et d'analyse des conséquences si poussées. Ni craintes pour mon avenir lorsque j'entreprends quelque-chose, ni tremblement face à une vengeance qui décuplerait sans doute mon ire. Et mes pouvoirs.

Lorsque je veux agir, j'agis.


Silence. Le doigt de la magicienne pointe vers un joli vase. L'air semble se charger de magie, le précieux bibelot paraît vibrer quelques instants. Puis se fend et s'affaisse, complètement brisé, sans autre bruit que sa chute.

Et mes moyens sont toujours très particuliers.

Thaïs saisit son verre et boit tranquillement son vin, laissant à Oromonde l'occasion d'expliquer ses fonctions.



 
Harvain
Gens de foyer
Kil'dé  
Le Julung 18 Fambir 816 à 07h32
 
Je hausse un sourcil devant la démonstration puérile de puissance, toute relative, de mademoiselle Thaïs. Un vase de grande valeur, issu d’un célèbre artisan, fameux pour un subtil mélange de teintes bleues à base de chlorure de potassium qui lui donne ce bleu si particulier à la cuisson de la céramique. Ce vase était issu d’une collection offerte en cadeaux diplomatiques d’une délégation de représentants du Kil’dara aux Augures du Dé ainsi qu’à quelques invités triés sur le volet dont monsieur d’Ascara. Un vase aux moulures parfaites avec une finition réalisée par le maître lui-même et non un de ses apprentis, un grain très fin, un brillant exceptionnel, véritablement une œuvre d’art, vestige d’un savoir complètement disparu puisque le maître artisan est décédé des suites d’une embuscade par des krynänns il y a plus de vingt ans. Pour cette œuvre inestimable, certains collectionneurs, antiquaires ou même musées en offraient environ deux milles cinq cents graines.

Il faut bien que jeunesse se fasse. Mais c’est souvent au détriment de la vieillesse…

Sans un mot, j’allais en cuisine chercher une balayette et une petite pelle pour ramasser les malheureux éclats. Ca se paiera en temps utile mademoiselle Thaïs, ne vous inquiétez pas. Je vous apprendrai les bonnes manières, dussé-je finir comme ce vase. Une fois mon petit travail fini, je rangeais les morceaux dans un coin, ça m’occuperait comme passe-temps d’essayer de reconstituer ce puzzle en trois dimensions. Enfin, je revenais dans mon coin en attendant que les assiettes se vident. Je desservais la table au bout d’un petit moment puis revenais avec le plat. Selon le même ordre de distribution, je continuais.


Agneau de sept heures, pommes de terre persillées et jardinière de légumes.


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