Tu es parti la veille, de bonne heure. Multipliant les absences injustifiées.
Après l'expédition, après ta convalescence accélérée, mieux vaut ne pas songer à la pile de paperasse qui doit t'attendre à ton office. Ni aux questions de l'administration.
Tu es parti parce que tu en éprouvais le besoin. La nécessité.
Celle de ne pas rester prostré dans un coin, de ne pas ruminer peut-être. Mais celle là n'est que secondaire.
Il y a autre chose bien sûr. Un objectif, une personne.
Quelque chose a changé en toi.
Cette histoire t'a marqué. La Mort t'a marqué. Mais pas seulement de la manière à laquelle on pourrait s'attendre, avec séquelles physiques et psychologiques au décours. Non.
Le choc a éveillé quelque chose en toi. C'est comme si tu t'éveillais, sortant d'une longue phase de torpeur. Tu te sens étrangement plus complet, plus conscient, plus... toi-même.
Et tu ressens maintenant quelque chose. En toi. Quelque chose que tu sens pulser, qui semble se réveiller tout doucement, quelque chose qui semble avoir toujours exister, à l'état latent, et qui commence à s'exprimer.
Tu en as entendu parler sur les Entrelacs. Tu ne t'en affoles pas. Tu les attendais presque.
Tes pouvoirs de Lanyshstas s'éveillent enfin.
Tu es donc parti la veille.
En passant par chez toi. Croisant le regard étonné des domestiques, ayant le mérite de ni oser ni avoir le droit d'interroger. Les vêtements de dépannage proposés par Helhar'sen sont jetés dans un coin. Tu t'es habillé. Pour une deuxième expédition. A choisi une lame parmi celles trônant à tes murs. Une dague supplémentaires.
Bottes, pelisse et nécessaire de survie pour quelques jours.
Le système de transport est hors-service. Une explosion sur leur trajet. Une vanne défectueuse selon certains. Des pillards Krynans pour d'autres. Les communications avec le kil'dé sont actuellement interrompues. Ne reste que la bonne vieille marche.
A nouveau tu t'élances dehors.
Tu as contacté ton amie. Tu arrives.
|