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Sans queue, ni tête. Mais un estomac pour s'y loger. |
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Le Sukra 15 Nohanur 814 à 09h15 |
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La composition semble
Une famille. Nour
Risson
Dans
Tes
Bras.
Père,
Petite
Fille.
Ainsi
Qu'une
Enceinte.
Si jeune, si belle.
Une unique pièce,
Pour ce beau monde.
Pour l'instant. Chaude.
Et barricadé : un abris
De bonne qualité.
Contre toutes
Adversités oubliées.
Car les ouvertures sont
Fort petites. On ne fait attention
Qu'à l’intérieur. Égocentrique par défaut.
Il y aussi un livre d'image. Il fait voguer
L'imagination. On s'arrête sur toutes
Les pages. Celles des poissons
En particulier. En sort un.
Trois yeux, doux et si peu
Agressif. Sous les caresses
Il fait des bulles invisibles. Dents
Dehors, tous vous riez. Le bébé change
De mains. On raconte à la gamine une
Histoire de neige. Une descente où défilent
Les sombres maisons illuminées de l'intérieur.
Où le vent souffle entre les grands arbres. Où
Gémissent les loups par dizaines. Ce n'est pas
La première de la journée, c'est la dernière.
Une figure humaine pour la route et c'est
Partie pour la nuit de la petite. Pour la
Grande, qui récupère le tout petit,
C'est le début d'expériences.
Le père s'absente, tu ne dis
Rien, hypnotisé par les
Vêtements qui s'en Vont.
Nourrisson nu et tour
Nicotant. Il est trop
Sage comme à
Son habitude.
Rhabillé, elle
Vise, puis tire.
Le bébé est
Dans son
Cher tube
-Landau.
Tes Yeux
Perce-
Sang
Sans
Utilité
Pour lire son
Cœur, te font voir
Les méandres de ses entrailles.
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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Le Sukra 15 Nohanur 814 à 09h37 |
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Je cohabite avec un araignée.
Contre mon gré.
Non sans quelques fascinations.
Elle est timide.
Jolie, aussi.
Les ténèbres sont son manteau, ainsi je n'ai put l'admirer à la lumière du jour.
À peine sous un rayon de lune, à travers les mailles de mes volets.
Le noir lui va si bien.
Mes peurs la font rire. Je me ridiculise en danses pour elle.
Mais le plus souvent nous vivons en voisins paisibles.
Elle est trop jeune pour moi, sans compter ses nombreuses sœurs.
Son poison est chimérique. Chaque nuit elle tisse des toiles qui ne m'entravent pas.
Ses morsures ne laissent pas de traces.
Elle aime mes luminaires. Hors de leur porté, elle guette.
Mais ça ne suffit pas à la garder. Chaque heure elle disparait.
Je ne fais alors que frisonner.
Jusqu'à son retour je perds mes moyens.
Elle est la gardienne de mes nuits.
Sans elle, je ne pourrait dormir la bouche ouverte.
***
Qui suis-je ?
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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Le Matal 25 Nohanur 814 à 10h06 |
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C'est un ancien protecteur.
Il marche sur un vieille peau de dragon.
Entouré d'une brume épaisse.
Il erre.
Il voit, il sens, il connait le vide et l'absence.
Du désert qui l'entour.
Il avance à petit pas sans s'arrêter.
Il n'y a pas de nuit, toujours une lumière tamisée.
Qui se diffuse dans la brume.
Du blanc, que du blanc fade et monotone.
Seul le sol est un peu plus foncé : gris.
Il n'est pas jeune, la couleur de ses cheveux en témoigne.
Il est maitre de son univers où rien ne se passe.
Seigneur d'un ordre clôt.
***
Toutefois l'inattendu, ou le très attendu, arrive.
C'est un frelon qui s'égare par là.
Par hasard.
Comment ? Mystère.
Sa route zigzague pour finalement croiser celle de l'autre présent.
Il voit mal, le ressent des choses pas clairs.
Il sent rien mais l'espoir est là.
De ses pouvoirs il transforme la vie de nuisible.
En une vie plein d'avenir, selon lui.
Il partage ses dons, il donne une forme humanoïde à l’insecte.
Une fois son œuvre achevé il l'admire.
Cependant il n'a pas le temps.
Elle se jette sur lui, l'embrassant farouchement.
Mais non, ce n'est pas ça.
Elle plante son dard-langue dans sa bouche.
Elle injecte son venin.
Et siphonne tout ce qui réagit avec.
L'emprise est trop fort, il ne peut s'en débarrasser.
Et quand son sort semble être scellé, accepté, le dard se retire.
L'être nouveau l'abandonne.
Dans le brouillard dense.
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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Le Matal 25 Nohanur 814 à 15h39 |
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Abandonnés, ils l'étaient.
Un petit groupe, jeune.
Seul, ce n'est pas leur terre-mère.
Peu habitué à l'adaptation.
Loin de leurs codes, aucunes directives.
Ni autre repère.
Bonjour le réconfort.
L'horizon dévoile montagnes et forêts, loin.
Le cœur est simplement boueux.
De la terre brute avec un peu d'eau.
Pas de pluie, peu de nuage.
La zone est légèrement vallonnée.
Dispose de quelques arbustes.
Voilà le décor.
Après un peu de panique.
De la colère et du désespoir.
Vient l'heure fragile.
Et le soleil vacillant.
En réaction ils décident de bâtir.
Un éphémère signe de passage.
Un château.
Un petit fortin, soyons modeste.
L'organisation les connait.
Ils se noircissent les mains.
Ils creusent.
Le sol est mou à la surface.
Moins en profondeur.
Une douve, des murailles.
Un simple carré.
Pas le temps pour l'étoile.
Ils brillent pourtant.
L’objectif est une force.
S'approche alors des pygmées.
Parlant une langue fantastiques.
Incompréhensible des perdus.
Qui s'arrêtent, intrigués.
Qu'à cela ne tienne, ils dessinent.
Les deux cotés.
Des tracés d'une branche.
Des droites.
Contre.
Ronds et courbes.
Des sommets variés.
Pas de vainqueur.
Les prédictions restent incomprises.
Les petits repartent.
Il fait nuit.
Les lions sortirons.
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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Le Vayang 19 Dasawar 814 à 12h45 |
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Ça démarre dans une cité, en hauteur.
Sombre au ciel gris clair. Pas de soleil.
Quartier vaguement connu sinon pas.
Il est l'heure de rentrer. Plutôt perdu.
Mais, après une descente, un espoir.
Un raccourci supposé. Derrière une,
Cheminée, large et métallique, usée.
Quelques ouvrier, entourés, la fond,
Tomber. Quelques coups bien précis,
Suffisent. Juste après une chemin de,
Terre tourne. À moitié dissimulé par,
De la flore. C'est des ronces privées,
De leurs épines. Travail minutieux.
Une rescapée griffes peaux et cha-
Peaux. Qu'importe, la tranquillité,
Pardonne. Les maisons cossues,
Aux tons pastels, chauds, calmes,
Sont sur la droite. Une passante.
"Bonjour", "Bonsoir" en étranger.
À cette heure ? Virage, encore.
Et la un verger. Imprévue. Puis,
Des chiens, féroces, s'élancent.
Heureusement retenus par des,
Lanière. Erreur visible. U-turn.
Deux gamins joyeux, moqueurs.
Vont-ils lâcher les bêtes ? Si oui,
Vite, court ! Les genoux hauts.
Précipitation et tourne. Viol de,
Propriété vide. Arrivée dans un,
Champ. Salades, choux, et plus.
Tous de couleur différente, mais,
Tellement vive ! Pigments à l'état,
Pur. Peur et fuite, quoi d'autre ?
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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Le Vayang 16 Jangur 815 à 14h22 |
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C'est une fête, les bancs balancent. De nombreuses personnes dans les jardins, la plus part regroupés devant le buffet en constitution. Nul n'ose entamer, le maître de maison ne le pardonnerait pas avant la fin des préparatifs. Derrière une petite disputes, deux sœurs débattent sur l'âge et la vulgarité. Un vendeurs extrêmement cher propose des petites pièces. L'entassement a du bon. La demeure est au centre, manoir fermé, illuminé sous le lierre tombant. Les zones du jardin son arrangées en carrés, orangers et oliviers délimitent les sommets, les arrêtes le sont par des bancs ou des buissons, les diagonales par des dalles. Surmontant le paysage la propriété dispose d'une piscine, elles hésitent à y entrer. Seconde tentative raté pour le coin fond gauche, une mécontente. On le remarque mais rien de gâché. La nuit tombe et la musique s'élève. Une retrouvaille d'ami de longue date, peu touchante mais éclatante. Le garde du corps ne se méfie pas, il écoute toutefois attentivement. Une mèche blanche perdue donne un effet creux. Le signal est proche, les plats sont la, les saladiers remplis, enfin le gâteau brioché aux gélule ouvre le bal. Me faufilant j'ai droit à une longue part. Nul faim, du choix, l'obscurité gagnante les couleurs sans reste, des jolies et des plus. Tout le monde est propre. Le réveil est triste.
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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Le Sukra 24 Jangur 815 à 10h42 |
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C'est un collectionneur fort zélé.
Aisé, seul son bure-, antre brille.
Le reste est quelconque, simple.
Sa calèche pue, l'employé aussi.
La maison est sombre et étroite.
Le jardin sec, les vignes vierges.
La neige parsemée est fort sale.
Il est si heureux, il se remémore,
Toutes ses acquisitions, affaires.
Tous ses sacrifices, les dépenses.
Sur un chevalet un tableau d'une,
Bâtiment recouverte de plâtre, la,
Dernière, en date. Prix au rabais,
Pour une accroche d'un petit clou.
Il sort au frais, derrière, regarder,
La lumière de sa fenêtre, lucarne.
Où cent-et-une couleurs se battent,
Autour de la flamme fidèle à l'huile.
Sa femme a disparu, ses filles non.
Pas de ses pattes, de ses yeux si.
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*** Il y a un Dieu de la couleur de tes yeux. *** |
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